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12 actions à mettre en place pour améliorer son expérience candidat

Cet article est le troisième volet d’une trilogie sur l’expérience candidat. Après avoir décortiqué les grands problèmes auxquels font face les candidats dans leur expérience et s’être posé sur les grands principes à adopter pour être dans le meilleur état d’esprit, il est temps de passer à l’action !

Alors, que peut-on faire pour améliorer concrètement son expérience candidat ?

Je te propose de repartir des 6 problèmes que j’avais listé initialement et, pour chacun d’entre eux, de te proposer non pas une, mais deux solutions.

Pourquoi ? Parce que certaines des actions que je vais te présenter sont complexes à implémenter.

Et je ne voulais pas que le contenu de cet article te semble inaccessible.

Je te propose donc, pour chaque problème, une solution simple que tu peux mettre en place dès aujourd’hui si tu en as la possibilité et la solution idéale, selon moi, mais qui te demandera plus d’efforts.

Comme cela, tu ne pourras pas dire que tu n’avais pas de quoi de te lancer.

Attaquons le premier problème.

Les attentes irréalistes

Il faut permettre au candidat de comprendre, dès qu’il arrive sur notre site, si le poste lui correspond et ce qu’il va réaliser au quotidien.

Une annonce claire, accessible et réaliste

Ça peut sembler bête à dire, mais tout commence à l’offre d’emploi. Et comme elles sont généralement mal écrites, l’expérience en est directement affectée.

Assure-toi que ton annonce est exprimée clairement. Cela veut dire sans jargon, sans termes internes et, s’il te plait, sans langue de bois.

Si, à la lecture de ton annonce, un inconnu ne peut pas définir clairement le périmètre du poste, de l’entreprise et de l’équipe, cela veut dire que tu n’as pas apporté assez de détails dans ton écriture.

Ton annonce doit être accessible à quelqu’un qui n’a potentiellement jamais entendu parler de ton entreprise (et ce sera souvent le cas).

Et enfin, il faut absolument t’assurer que les critères que tu indiques dans ton annonce sont absolument nécessaires et réalistes pour ton poste. C’est ici que de nombreux candidats se sentent frustrés. Ils voient des annonces qui semblent correspondre à leur savoir-faire mais où les critères de recrutement leur sont inaccessibles.

Retravailler tes annonces est quelque chose que tu peux vraiment faire tout de suite et qui aura un impact direct sur l’expérience de tes candidats.

Si tu veux vraiment écrire des annonces au top, je t’invite à lire mon guide ultime sur le sujet.

Matching entre le profil et le poste

Mais l’expérience de tes candidats est parfois plus complexe que cela. Car ils ne peuvent pas toujours arriver à l’annonce qui leur correspond.

Ils ne connaissent pas le titre que tu as utilisé, ton organisation ou n’envisagent peut-être même pas que tu puisses recruter sur ce type de poste.

Tu peux donc leur offrir, dès la page d’accueil de ton site ou depuis ton moteur de recherche d’offres d’emploi, de faire correspondre leur profil avec les métiers qui existent au sein de ton entreprise.

C’est ce que certains jobboards ont appelé le matching.

Elle permet au candidat de se situer directement dans ton organisation et de ne pas perdre de temps à trouver sa place.

C’est une solution complexe à mettre en place car elle demande, d’une part, de cartographier toutes les compétences nécessaires à la réalisation des postes qui existent dans ton organisation et, d’autre part, de pouvoir analyser les compétences de tous les candidats qui se présentent sur ton site de manière simple et automatisée.

Voici donc tes deux solutions au premier problème de l’expérience candidat. Passons au deuxième.

Les formulaires interminables

Nous allons regarder ici comment tu peux simplifier l’expérience de candidature de tes candidats. Personne ne veut perdre son temps à déposer sa candidature, et c’est à toi de permettre à tes candidats de fournir les informations nécessaires à l’évaluation de leur candidature le plus simplement possible.

Mail + CV

Je sais que, pour beaucoup de recruteurs, les formulaires de l’enfer sont un résultat direct de l’outil de traitement de candidatures qu’ils utilisent.

En réalité, tu as rarement besoin de plus d’informations que ce qui est indiqué dans le CV du candidat pour l’évaluer à ce stade.

Je n’entrerai pas ici dans un débat sur la validité du CV pour évaluer les candidatures, c’est le moyen le plus largement utilisé aujourd’hui et c’est donc celui que je préconise ici.

Je te propose donc, plutôt que de proposer un formulaire à ton candidat, de ne demander que son CV pour enregistrer sa candidature et, dans le meilleur des cas, de lui demander de te l’envoyer par email.

Cela rend le processus de candidature extrêmement simple et te permet de rendre accessible la candidature au plus grand nombre dans un laps de temps relativement court.

Tu peux demander à tes candidats de répondre à une ou deux questions dans l’email de candidature afin de qualifier rapidement leur démarche mais ce n’est pas obligatoire.

L’objectif ici est vraiment de t’assurer de ne pas perdre de candidatures bêtement parce que ton parcours de candidature fait abandonner certains candidats.

One-click apply

Pour aller encore plus loin, tu pourrais proposer à tes candidats de déposer directement leur candidature avec leur profil Linkedin. Pas de CV à intégrer, de mail à envoyer. Ils n’ont qu’à cliquer sur un bouton et tu as reçu leur candidature.

J’ai mis cette solution comme solution complexe, non pas pour sa difficulté technique de mise en place, mais pour la difficulté de traitement des candidatures qui est engrangé par cette démarche.

Qui dit simplification extrême de l’acte de candidature dit augmentation en parallèle du nombre de candidatures reçues. Et, puisque nous parlons d’expérience candidat, il est hors de question que cette surcharge de candidature ait un impact négatif sur ta capacité à répondre à tous tes candidats.

Le seul bémol de cette solution est qu’elle demande que tes candidats soient présents sur le réseau social dont tu tires les profils (en général Linkedin).

Et je sais que ce n’est pas toujours le cas.

Maintenant que nous avons parlé de l’acte de candidature, passons au suivi qui a lieu par la suite et ce que tu peux mettre en place pour donner plus de visibilité à tes candidats.

Le manque de visibilité

Nous allons regarder comment il est possible d’assurer, pour le candidat, un suivi de sa candidature tout au long du processus. Il ne s’agit pas de lui donner la décision mais plutôt de lui permettre d’avoir de la visibilité sur son processus en cours, les étapes à venir et les délais à connaître.

Mail d’update

Ma première proposition est un simple mail, au rythme de ton choix (hebdomadaire ou toutes les deux semaines, pas beaucoup plus), qui informe le candidat du statut de sa candidature.

À quelle étape se trouve-t-il ? Quelle est l’action en attente sur sa candidature ? Sous quel délai peut-il s’attendre à avoir de tes nouvelles pour l’étape suivante ?

Cet email permet à ton candidat d’avoir régulièrement de tes nouvelles, même si sa candidature ne progresse pas dans ton processus. Il lui permet, au moins une fois toutes les deux semaines, de savoir où il en est.

Cet email peut être combiné avec des mails périodiques à chaque fois que le candidat progresse dans le processus. Son CV a été validé et il va être invité à un premier entretien téléphonique ? Il reçoit un email pour lui indiquer son évolution et ce à quoi il peut s’attendre pour la prochaine étape : délai, action à faire de sa part, ce qu’il a besoin de préparer pour être dans les meilleurs conditions, etc.

Le suivi Amazon

Cette solution, que j’ai appelé le suivi Amazon, consiste à donner accès à ton candidat à l’ensemble des étapes du processus de recrutement sur une frise temporelle et lui permettre de consulter, en direct, où sa candidature se situe dans le processus.

L’avantage ici est que le candidat a la liberté de venir s’informer sur le statut de sa candidature quand il le souhaite, plutôt que ce soit à toi de le notifier lorsque sa candidature évolue.

Tu peux évidemment combiner les deux solutions mais celle-ci permet au candidat de voir l’ensemble du processus plutôt que chacune des étapes de manière indépendante.

Cette solution existe déjà dans certains ATS mais elle est complètement à la merci des recruteurs qui utilisent la solution.

Il m’est déjà arrivé de postuler à des postes où ma candidature, dans la frise de suivi, est restée éternellement à l’étape d’évaluation par un RH. Elle a donc augmenté ma frustration puisqu’elle ne faisait que me montrer, explicitement, que ma candidature n’était pas prise en compte.

Voici donc mes deux solutions pour permettre à tes candidats de s’informer sur le statut de leur candidature tout au long du processus. Regardons maintenant comment tu peux les aider à comprendre les évaluations que tu vas leur proposer.

Le mystère de l’évaluation

Les décisions de recrutement restent encore trop souvent un mystère pour tes candidats. Ils n’arrivent pas à percevoir les critères sur lesquels ils ont été évalués et ne comprennent pas les méthodes qui ont été utilisées pour les évaluer.

Et le problème est que, souvent, les recruteurs ne sont pas réellement en capacité de leur expliquer parce qu’ils ne les comprennent pas eux-même, ou ne les ont pas réfléchi.

C’est de ce problème que nous allons parler ici.

Mettre en place les entretiens structurés

Je ne pourrais jamais te le dire assez. C’est l’erreur que font la majorité des recruteurs quand ils abordent les entretiens.

Si tu as mis en place les entretiens structurés, tu peux dire précisément à ton candidat les critères que tu cherches à évaluer lors du processus de recrutement, et tu peux même lui indiquer les critères qui seront évalués lors d’un entretien en particulier.

Par exemple, dans notre processus de recrutement, un entretien est dédié uniquement aux critères directement lié au poste. On l’appelle l’entretien fonctionnel. Le candidat est informé en amont que l’entretien ne portera que sur ces sujets.

Les entretiens structurés garantissent également que tous les candidats seront évalués de la même manière, puisqu’ils se verront poser les mêmes questions. Cela te permet de démontrer à tes candidats que l’évaluation n’est en aucun cas biaisée par un quelconque aspect de leur candidature.

Tout le monde est logé à la même enseigne, et c’est tant mieux.

Si tu ne sais pas par où commencer pour mettre en place les entretiens structurés, je t’ai écris un article pour t’en parler.

Une page d’aide dédiée au processus de recrutement

Pour aller plus loin, tu peux communiquer publiquement et ouvertement sur ton processus de recrutement. Ses étapes, les critères qui seront évalués et ce qu’il faut préparer pour réussir ses entretiens.

C’est une idée que j’ai vu sur le site de Digital Ocean, une entreprise de cloud computing aux États-Unis. Je l’ai trouvée géniale. Elle permet à ton candidat de savoir en détail, avant même de déposer sa candidature, tout ce qui va lui être demandé.

C’est un soulagement extraordinaire pour un candidat de pouvoir avoir ses informations rassemblées et cataloguées à un endroit précis. Et, pour toi, cette page est une ressource réutilisable pour tous tes candidats lorsqu’ils avancent d’une étape à une autre dans ton processus.

Plutôt que de devoir réécrire les mêmes informations à chacun de tes candidats, tu peux les diriger vers cette page pour qu’ils puissent s’informer de manière indépendante.

Maintenant que tu as donné à tes candidats une vision plus claire de tes méthodes d’évaluation, parlons de comment tu peux leur présenter clairement les retours que tu leur fais au fil du processus, positifs ou négatifs.

Le non-feedback

Comment expliquer à un candidat qu’il n’est pas retenu ? Probablement une des tâches les plus difficiles, émotionnellement, dans le quotidien d’un recruteur.

Déjà, parce qu’il faut souvent répondre à de forts volumes de candidatures. Et ensuite, parce qu’il est difficile de présenter des retours parfois complexes par email.

Mais il est capital que tu puisses informer correctement ton candidat sur les décisions que tu prends sur sa candidature et de lui permettre de voir là où il n’a pas fait la différence (ou là où il a excellé s’il s’agit d’une réponse positive).

Mail standard avec la décision

Ça parait la moindre des choses, et pourtant plus de 60% des candidatures envoyées à des recruteurs restent sans réponse définitive.

J’ai essayé d’analyser les raisons de ce manque de retour dans mon premier article sur l’expérience candidat. Ce que je te propose ici, c’est plutôt de réfléchir à ce que tu peux faire, concrètement, pour répondre à tout le monde et leur dire s’ils sont refusés ou s’ils progressent à l’étape suivante de ton processus.

Pour se faire, je te propose un petit exercice. Réfléchis au meilleur email standard que tu pourrais rédiger pour dire non à un candidat. Un email qui, même s’il n’est pas personnalisé, essaye d’apporter le plus de valeur possible au candidat.

Tu peux t’inspirer du travail qu’a fait Hootsuite sur ces emails de refus pour alimenter tes retours. Ils ont réussi à combiner une décision claire avec des propositions d’aides simples qui apportent de la valeur au candidat, même s’ils ne le font pas avancer à l’étape suivante.

Donner le détail de la décision

Si tu le peux, il est évident que tes candidats apprécieront d’avoir le détail des raisons pour lesquels tu as choisi d’écarter (ou de valider) leur candidature, à chacune des étapes du processus.

Je ne vais pas m’étendre trop sur ce sujet ici puisque je t’ai déjà proposé un modèle opératoire pour construire tes messages de retour dans cet article.

Maintenant que tous tes candidats ont une réponse, c’est le moment d’examiner ensemble comment tu peux leur proposer de continuer à échanger avec toi pour, potentiellement, les solliciter à nouveau à l’avenir ou les encourager à repostuler s’ils voient une nouvelle opportunité qui pourrait leur correspondre.

L’absence de seconde chance

L’objectif ici est d’apporter de la valeur aux candidats que tu rejettes dans le cadre de ton processus. Car, même s’ils ne font pas l’affaire aujourd’hui, tu dois être convaincu qu’ils peuvent correspondre à un de tes besoins futurs.

La valeur que tu vas leur apporter va te permettre de les fidéliser et de t’offrir l’opportunité d’être entendu la prochaine fois que tu les contactes, ou simplement qu’ils reconsidèrent ton entreprise comme employeur potentiel s’ils se mettent à nouveau en recherche à l’avenir.

Conseil CV et Vivier

L’une des choses les plus simples que tu peux faire est de donner à tes candidats des conseils sur leur candidature en elle-même. Que ce soit sur leur CV ou leur posture en entretien, tu as accès à des centaines de ressources sur la recherche d’emploi que tu peux transmettre à ton candidat pour l’aider à s’améliorer pour son prochain processus de recrutement.

Tu peux également t’organiser pour cataloguer correctement sa candidature dans ton système de suivi et lui indiquer que, s’il le souhaite, tu pourras le recontacter si un poste correspondant à ses compétences se présente. Et pas juste pour être sympa, hein, vraiment le faire.

Il s’agit ici de vraiment travailler ton vivier afin de pouvoir accélérer tes recrutements futurs en contactant des candidats qui ont déjà eu un intérêt assez fort pour ton entreprise pour déposer une candidature.

Coaching, Mise en relation, Relance

Pour aller plus loin, tu peux prendre le temps de coacher directement tes candidats pour qu’ils améliorent leurs démarches et réussissent à décrocher un poste, même si ce n’est pas chez toi.

Je sais que l’approche peut paraitre paradoxale si tu es recruteur interne, mais elle est courante en cabinet de recrutement. Mais j’ai déjà pu voir des recruteurs internes faire un travail d’accompagnement approfondi avec des candidats et aller jusqu’à les recommander à d’autres recruteurs de leur réseau.

Charge à toi également de prendre l’initiative de prendre des nouvelles de tes candidats. C’est en leur montrant que tu as envie de créer une relation avec eux qu’ils apprécieront d’autant plus l’expérience qu’ils ont à ton contact.

Voici donc mes 12 actions à mettre en place pour améliorer ton expérience candidat. Si tu veux retrouver les deux premiers épisodes de cette trilogie, tu peux les trouver ici :

6 problèmes à résoudre pour améliorer son expérience candidat

8 principes à adopter pour avoir une meilleure expérience candidat

L’article t’a fait réfléchir ? Dis-moi ce que tu en as pensé en commentaire 👇🏻

Comment recruter un recruteur ? 50 questions à poser en entretien

Évaluer un recruteur a parfois l’air de ne pas être une chose facile.

Comment faire passer un entretien à une personne dont c’est le métier ?
Ne saura-t-il pas comment déjouer nos questions ? Aura-t-il réponse à tout ? Comment s’assurer d’évaluer les bonnes compétences ?

Je vous en ai déjà parlé, la plus grande erreur que font les recruteurs est de ne pas structurer leurs entretiens. Nous devons donc construire une trame d’entretien structuré pour évaluer un recruteur. Qu’est-ce que cela veut dire ?

Il faut réfléchir aux critères que l’on recherche chez un recruteur et sur la base de ces critères, construire un guide de questions qui cherche à les évaluer.

Mais rédiger une trame d’entretien structuré peut prendre du temps. Et même si je t’ai déjà donné les 5 étapes pour y arriver quand tu pars de zéro, je t’offre un raccourci pour correctement évaluer un recruteur en entretien.

J’ai conçu un guide de 50 questions qui évaluent 11 critères nécessaires, selon nous, pour être un bon recruteur.

Ces 50 questions, tu peux les télécharger directement en cliquant sur le bouton ci-dessous. Si tu veux continuer à lire, je vais t’expliquer comment je l’ai conçu, les types de question que j’ai utilisées et les thèmes abordés.

À la fin, tu trouveras même un guide pour bien utiliser ce guide de questions. Mais si tu veux le télécharger tout de suite, c’est ici 👇🏻

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La genèse de ce guide : la semaine d’examens

Comment j’en suis arrivé à écrire ce guide de questions ? Tout simplement parce que nous devons, tous les ans, évaluer le niveau des alternants qui se forment pendant un an avec nous 👨‍🎓👩‍🎓

J’ai initialement conçu ce guide de questions comme une épreuve d’examen. Je me suis demandé comment je pouvais évaluer de la manière la plus transverse leurs compétences.

Il m’est alors venu l’idée de réaliser une trame d’entretien structuré. Quitte à concevoir une méthode d’évaluation, autant utiliser une méthode validée par la science et que j’ai l’habitude d’enseigner, non ?

J’ai donc écrit le guide de questions le plus complet possible qui permettrait d’évaluer un recruteur.

Ce qui veut dire que, là où tu sélectionneras uniquement quelques unes des questions pour tes entretiens, nos étudiants ont dû répondre à l’ensemble des questions.

Cette épreuve a duré 7 heures 🤯

11 thèmes, chacun constitué d’au moins 4 types de question.

Pourquoi avoir différents types de question ? Je t’en dis plus dans la partie suivante.

Les types de question

Dans la méthode de l’entretien structuré, il existe plusieurs types de question : comportementales, situationnelles, de connaissances, d’auto-évaluation.

Une question comportementale demande à la personne de raconter une expérience qu’elle a déjà vécue et de nous expliquer ce qu’elle a pu faire. Elle commence toujours par « Racontez-moi une fois où »

Une question situationnelle met le candidat face à une situation hypothétique où il doit expliquer ce qu’il ferait. Elle commence toujours par « Imagine que »

Les questions de connaissances cherchent à vérifier si la personne possède une connaissance précise liée au critère recherché.

Et enfin, les questions d’auto-évaluation cherchent à évaluer le niveau de conscience que le candidat possède sur sa maitrise d’un sujet.

J’ai fait le choix d’utiliser chacun des types de question afin de réaliser ce qu’on appelle un entretien « architecte ». Au-delà du nom un peu bizarre, qu’est-ce que cela veut dire ?

L’objectif est de varier un maximum le type de questions pour garantir une efficacité optimale. La méthode architecte préconise donc de poser 4 types de question, pour chaque critère :

1) Fait 2) Observé 3) Compris 4) Maîtrisé

  • Fait : Tu l’as compris, la première catégorie comprend une ou plusieurs questions comportementales (ou s’en rapprochant).
  • Observé : La deuxième rubrique vise à faire dire au candidat ce qu’il a vu mais chez une autre personne. Il ne s’agit donc pas à proprement parler de questions comportementales, même s’il s’agit bien de raconter une situation passée.
  • Compris : La troisième rubrique se concentre sur les connaissance de la personne. On va donc le faire avec des questions de connaissances simples ou des questions situationnelles.
  • Maîtrisé : Enfin, la dernière rubrique, comporte une ou plusieurs questions d’autoévaluation sur la compétence analysée.

Pour chacun des thèmes abordés, tu trouveras donc au moins 4 questions qui chercheront à évaluer une de ces 4 facettes.

Parlons maintenant des 11 thèmes que j’ai choisi d’aborder dans ce grand entretien structuré sur le recrutement.

Trop impatient ? Envie de découvrir le guide tout de suite ? Télécharge-le en cliquant sur le bouton ci-dessous 👇🏻

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Les thèmes abordés

Pour choisir ces 11 thèmes, je suis reparti de la scorecard d’un étudiant de notre école, le document qui résume toutes les compétences que l’on souhaite enseigner à nos étudiants tout au long de l’année.

Je te le présente ici avec quelques détails et les raisons pour lesquelles ils sont importants pour un recruteur.

Thème 1 : Sourcing

Ce premier thème aborde surtout la méthodologie de sourcing et l’approche à avoir pour s’assurer de bien organiser ses recherches plutôt que des connaissances pures en booléen, par exemple.

Thème 2 : Créer un guide de questions

Étape clé dans la méthode de l’entretien structuré, savoir concevoir un guide de questions est une compétence indispensable pour tout recruteur qui veut pouvoir faire passer un entretien.

Thème 3 : Annonces

Exercice presque quotidien pour certains recruteurs, écrire une annonce demande des connaissances précises et une connaissance des grands principes de l’écriture de vente.

Thème 4 : Message d’approche

En complément du thème sur le sourcing, j’ai choisi de dédier un thème entier à l’approche car il est parfois beaucoup plus difficile d’obtenir une réponse de la part d’un candidat que de l’identifier.

Thème 5 : Avoir du pouvoir

Un recruteur doit souvent convaincre son organisation de changer ses manières de fonctionner. Que ce soit pour mettre en place de nouvelles méthodes de sourcing ou d’entretien, pour convaincre un manager de travailler dans la durée avec un recruteur, savoir comment influer sur le fonctionnement de son entreprise est une compétence fondamentale à maîtriser pour un recruteur.

Thème 6 : Négociation

Que ce soit pour vendre un candidat à un manager, discuter salaire avec un candidat ou pour eux-même, les recruteurs se doivent d’être de bons négociateurs.

Thème 7 : Processus de recrutement

Parce qu’un bon recruteur n’est pas juste quelqu’un qui close des postes, il faut pouvoir avoir un regard critique sur le processus de recrutement en place et pouvoir recommander des améliorations.

Thème 8 : Psychologie

Comprendre le fonctionnement du cerveau humain c’est comprendre les motivations de ses candidats. Et aussi comment influer sur leurs décisions.

Thème 9 : Non-discrimination

Impossible de ne pas inclure ce thème dans l’évaluation d’un recruteur selon moi. Déjà parce qu’il s’agit d’une des grandes obligations légales de notre métier, mais aussi parce que les recruteurs y sont souvent confrontés.

Thème 10 : Gestion du temps

Un recruteur se retrouve souvent à gérer plusieurs priorités en même temps. Savoir gérer son temps et s’organiser afin de délivrer sur l’ensemble de ses projets est une compétence très utile.

Thème 11 : La relation recruteur-manager

Coeur du métier de recruteur, savoir créer une relation durable avec le manager pour lequel on recrute fait partie des compétences qui vont faire la différence entre les bons et les excellents recruteurs.

Tu as envie de voir les questions que j’ai préparées sur ces thèmes, le bouton n’attendait plus que ton clic 👇🏻

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Comment utiliser ce guide

Maintenant que tu connais les types de questions et les thèmes abordés dans ce guide de questions, voici mes recommandations pour l’utiliser lorsque tu prépares ton entretien pour recruter un recruteur.

Avant toute chose, tu dois choisir les thèmes que tu souhaites évaluer lors de l’entretien. Si tu as du mal à faire ton choix, travaille sur une hiérarchie des thèmes, du plus important au moins important.

Les thèmes qui te semblent les plus importants sont donc ceux dans lesquels tu vas aller chercher tes questions en priorité.

Comme je te l’ai dit plutôt dans l’article, répondre aux 50 questions à l’écrit a pris 7 heures à mes étudiants. Ne pense donc pas pouvoir poser toutes les questions du guide lors d’un entretien.

Pour un entretien d’une heure, tu peux poser entre 8 et 12 questions en règle générale. Je te conseille de poser au moins deux questions sur un thème en particulier.

Ce qui veut dire que tu vas pouvoir traiter entre 3 et 6 thèmes lors d’un entretien. Si tu choisis uniquement deux questions sur un thème, je te recommande d’utiliser les questions comportementales et situationnelles en priorité.

Une fois que tu as sélectionné les questions, intègre-les dans un nouveau document.

À toi de voir comment tu souhaites les organiser. Tu peux aborder toutes les questions d’un thème à la suite, afin d’avoir une vision immédiate de ton candidat sur le sujet. Sinon, tu peux essayer de mélanger les questions des différents thèmes afin de rendre l’entretien moins monotone.

Enfin, je te conseille de travailler sur une trame de compte-rendu dédiée en amont de ton entretien. Je ne rentrerai pas dans les détails sur le sujet ici, tu peux retrouver mes conseils sur le sujet dans cet article.

Tu es arrivé jusqu’ici et tu n’as pas encore cliqué sur le bouton rouge pour télécharger les 50 questions ? Allez, je te le remets encore une fois pour t’éviter d’avoir à remonter.

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Pour terminer, je sais bien que ce guide reste incomplet mais j’aimerais connaître ton avis sur les questions que j’ai pu intégrer. Dis-moi ce que tu en as pensé en commentaire.

Tu connais un responsable d’équipe recrutement ou quelqu’un qui est amené à recruter des recruteurs ? Si tu m’aimes bien, envoie-lui cet article.

8 principes à adopter pour avoir une meilleure expérience candidat

Dans le premier article de cette série, nous avons regardé ensemble les grands problèmes à résoudre afin d’obtenir une meilleure expérience candidat.

Tu t’attends donc probablement, dans cet article, à obtenir les solutions à apporter à ces problèmes.

Tu ne les auras pas.

Pourquoi ? Parce que, une fois que les problèmes sont identifiés, les solutions sont relativement simples à trouver. (Pas de panique, je t’en parlerai quand même, mais ce sera dans le dernier épisode de cette trilogie).

Avant de m’attaquer aux solutions, j’ai pu observer un problème plus important sur le sujet de l’expérience candidat.

L’expérience candidat, c’est le réchauffement climatique du recrutement.

Tout le monde est d’accord pour dire que c’est important et qu’il faut s’en occuper mais, quand on y regarde vraiment de près, peu de gens font vraiment ce qui est nécessaire pour améliorer les choses. Pourquoi ?

Parce que, dans l’état d’esprit des recruteurs, d’autres sujets prennent la priorité. Tu n’es pas intimement convaincu qu’avoir une bonne expérience candidat est plus important que tes autres priorités lorsque tu recrutes.

Pour changer l’expérience que vivent nos candidats, il faut avant tout changer le regard que les recruteurs portent sur l’expérience candidat.

C’est pour cela que je t’ai préparé 8 grands principes qui vont t’aider à changer ta vision de l’expérience candidat une fois pour toute.

8 maximes qui doivent guider ta pratique au quotidien.

Alors, prêt•e à changer de perspective ? Let’s go.

Les compétences d’abord

C’est là que des milliers de recrutements échouent. À la définition du besoin. Et c’est donc là aussi que va mourir l’expérience de vos futurs candidats.

Pourquoi ? Parce qu’une expérience de recrutement positive passe avant tout par la sensation pour le candidat d’avoir les pré-requis nécessaires pour accéder au poste.

Si tu ne t’attaches pas, lorsque tu fais le brief avec ton manager, à obtenir les compétences réellement nécessaires pour effectuer ce job plutôt que l’école qu’il préfère ou l’entreprise dans laquelle tu pourrais débaucher le futur candidat idéal, tu vas droit dans le mur.

En te concentrant sur les compétences nécessaires pour le poste, tu t’offres la possibilité de concevoir un processus d’évaluation équitable pour tous les candidats.

Il faut absolument être convaincu que ce n’est pas le parcours du candidat qui compte, mais ce qu’il ou elle est capable de faire, concrètement.

Pourquoi y a-t-il autant d’anciens commerciaux dans le recrutement aujourd’hui ? Si on écoute le plus grand nombre, ce métier devrait être réservé à des personnes ayant suivi des formations RH, non ?

C’est tout simplement parce que les compétences que développent les commerciaux sont directement applicables au domaine du recrutement, alors que celles développées en formation RH ne le sont généralement pas.

Tu veux savoir comment aider ton manager à trouver les compétences clés pour le poste qu’il recrute ? Regarde comment tu peux commencer à mettre en place les entretiens structurés dans ton entreprise.

Obtenir une liste claire des compétences que tu recherches est également la clé pour appliquer le deuxième grand principe pour avoir une meilleure expérience candidat.

L’évaluation est équitable

L’évaluation dans le recrutement est trop souvent hétérogène. Elle change en fonction du CV du candidat, du fait qu’il a été coopté par un salarié, que le recruteur est de bonne humeur ou qu’il pleuve ce jour-là.

Tu ne peux pas t’en empêcher, tu seras toujours la victime de tes biais cognitifs.

C’est pour cette raison que les recruteurs doivent s’attacher à mettre en place des évaluations équitables pour tous les candidats. Qu’est-ce que cela veut dire ?

Cela veut dire que les méthodes d’évaluation dans le cadre du processus du recrutement sont définies à l’avance, ont pour objectif d’évaluer une compétence précise et sont identiques pour tous les candidats.

En fixant des standards d’évaluation, tu es capable de présenter clairement ton processus à tes candidats, de justifier chacune des étapes de ton processus ainsi que chacune de tes décisions suite à une évaluation, qu’elles soient positives ou négatives.

C’est la clé pour rendre ton processus de recrutement le plus objectif possible.

Le recrutement est une conversation

Beaucoup de recruteurs ont peur d’être remplacés par des robots. Alors qu’ils ne se rendent pas compte que ce sont eux, les robots.

Envoyer les mêmes messages à tous les candidats, sans même faire l’effort de penser qu’on s’adresse à un être humain, est un travers courant qu’on développe lorsque l’on fait ce métier depuis longtemps.

Le volume finit par assommer les bonnes volontés des recruteurs. On finit par ne plus voir la personne qui se cache derrière un CV. Alors on se permet d’écrire des choses comme « si vous n’avez pas de retours d’ici 3 semaines, considérez que… ».

Il faut se rappeler que le recrutement doit être une conversation. Jamais une confrontation.

Souviens-toi que tu t’adresses tous les jours à d’autres personnes. Elles ont leurs espoirs, leurs galères et elles comptent sur toi pour que tu les accompagnes dans ce moment stressant que peut être un processus de recrutement.

À toi de te rapprocher de tes candidats en les adressant comme une connaissance et non comme des étrangers que tu ne reverras jamais. Ne laisse pas ton empathie se faire anesthésier par le temps.

C’est quand on oublie cela que les pratiques les plus douloureuses pour les candidats émergent. Ce qui nous amène à notre prochain grand principe.

On ne laisse personne seul

J’y reviens toujours, mais c’est un élément fondamental de l’expérience de milliers de candidats. Un candidat ne doit jamais rester sans réponse suite à un processus de recrutement.

Je le répète. Un candidat ne doit jamais rester sans réponse suite à un processus de recrutement.

Peu importe qu’il s’agisse d’un CV envoyé ou du cinquième entretien, tout candidat mérite un retour. Et ce, même si cela ne te semble pas être la priorité du moment.

C’est justement pour cette raison que les candidats restent sans réponse. Les recruteurs n’estiment pas que fournir un retour est une tâche prioritaire dans leur métier.

Et je pense qu’ils ont tort. Répondre à ses candidats doit toujours faire partie de tes priorités en tant que recruteur. Et cela doit être non négociable.

Si tu n’es pas capable de faire cela, alors il n’y a aucun espoir pour ton expérience candidat. Tu pourras faire tous les efforts possibles et imaginables, tes candidats auront toujours une mauvaise impression.

Ne jamais laisser un candidat seul veut aussi dire ne pas le laisser dans le noir lorsque tu n’as pas de retour à lui donner. Je sais qu’il y a souvent des temps de latence dans un processus de recrutement, mais c’est ta responsabilité en tant que recruteur d’informer au maximum tes candidats sur leur situation.

Comme un chauffeur de métro qui dit à ses voyageurs à l’arrêt au beau milieu d’un tunnel qu’il n’a pas d’information à leur partager pour le moment, parfois dire à ton candidat que tu n’as rien à lui dire, c’est déjà l’informer.

Alors à toi de prendre le sujet en main et de ne plus jamais laisser quelqu’un seul.

La relation doit être un équilibre

Le recruteur ne doit pas se sentir comme supérieur à un candidat lors du processus de recrutement.

C’est en se pensant supérieur que le recruteur se permet des choses qu’il n’accepterait jamais qu’on lui fasse en retour. Je vois plein de recruteurs se vexer d’être ghostés par des candidats. Félicitations, vous venez de ressentir ce que ressentent des milliers de candidats tous les jours lorsqu’ils interagissent avec des recruteurs.

Mais l’idée n’est pas non plus de prendre le parti opposé à l’extrême. Je ne suis pas en train de te dire que le candidat doit être roi.

Non, la relation entre le candidat est le recruteur doit être un équilibre, basé sur le respect qu’ils ont l’un pour l’autre. Le recruteur respecte les efforts faits par le candidat, sa démarche et le candidat respecte l’expertise et les décisions du recruteur.

Cela demande au recruteur de toujours faire un effort conscient pour que le candidat se sente considéré et évalué correctement. Pourquoi ? Parce que la confiance est rompue entre les candidats et les recruteurs.

Cela fait des années que nous les maltraitons, c’est à nous de faire le premier pas vers une réconciliation.

Et une des meilleures choses à avoir en tête pour y arriver se trouve dans notre prochain principe.

Le processus est transparent

Le recrutement ne doit plus être un mystère pour tes candidats.

Ils doivent comprendre, avant même de postuler, chacune des étapes du processus ainsi que les critères d’évaluation auxquels ils seront soumis à chacune des étapes.

Pourquoi aider tes candidats en leur « donnant les réponses » à l’avance ? Tout simplement parce que tu gagneras toujours à évaluer tes candidats aux meilleurs de leurs capacités plutôt qu’au point le plus mauvais.

Et cela les tranquillisera sur le déroulé du processus car il sera communiqué de manière très claire. Avoir cette transparence sur les étapes du processus, les éléments d’évaluation ainsi que les délais nécessaires pour et entre chaque étape constitue pour toi un engagement fort sur le suivi de ton processus.

Mais, même si cela peut te paraitre difficile, cela apportera une expérience bien plus positive à tes candidats de l’ensemble.

Un candidat n’a pas de date de péremption

C’est probablement le principe le plus important de tout l’article. Celui qui, si tu l’adoptes, va radicalement changer l’expérience de tes candidats.

Il faut que tu envisages tous les candidats que tu rencontres, peu importe s’ils sont en adéquation avec ton poste ou non, comme des candidats que tu serais susceptible de recruter à l’avenir.

Un candidat aujourd’hui peut toujours être candidat demain. S’il ne correspond pas à ce poste, il pourrait correspondre à un autre à l’avenir. S’il ne correspond pas à la culture de cette entreprise, il correspondra peut-être à celle où tu travailleras demain. Si tu le traites bien aujourd’hui, il sera heureux de te parler demain, que ce soit pour postuler à nouveau ou pour te recommander ses connaissances.

Je conçois que cela ne soit pas évident à mettre en place mais j’ai choisi, dans cet article, de te parler de principes à adopter et non d’actions à mettre en place.

Et ce principe va changer ta manière de traiter tes candidats. Car on ne se comporte pas nécessairement de la même manière si on pense qu’on ne reverra plus jamais quelqu’un ou si on envisage de le recroiser un jour.

Il faut voir tes candidats comme de bonnes bouteilles de vin, que tu mets en cave en attendant qu’elles arrivent à maturité. Tu dois en prendre soin afin de pouvoir les déguster lorsqu’elles seront prêtes.

Un recruteur heureux rend les candidats heureux

Ce dernier principe peut paraître un peu « fleur bleue » mais il repose sur une idée très simple. Lorsqu’on est heureux dans son job, toutes les personnes qui interagissent avec nous le ressentent.

Et des recruteurs vraiment heureux, c’est ce qu’il manque encore cruellement aujourd’hui.

Et cette insatisfaction se répercute directement sur l’expérience des candidats. Si tu manages une équipe de recruteur, il faut que tu fasses kiffer tes recruteurs et, naturellement, ils feront kiffer leurs candidats.

Mais c’est aussi à toi de prendre en main ton destin. C’est notre premier objectif à l’école du recrutement : rendre les recruteurs•ses fièr•es de leur métier.

Alors à toi de prendre du plaisir au quotidien. Et surtout, d’apprendre à aimer apporter du ❤️ à tes candidats.

C’est donc la fin du deuxième épisode de cette trilogie sur l’expérience candidat. J’espère que tu vois plus précisément l’état d’esprit à adopter pour transformer la vie de tes candidats.

Si tu veux revoir l’épisode 1 sur les 6 problèmes à résoudre pour une meilleure expérience candidat, clique ici.

Dans le prochain épisode, je te dirais comment passer à l’action ! Et je te donnerais 12 pratiques concrètes pour améliorer ton expérience candidat.

6 problèmes à résoudre pour améliorer son expérience candidat

L’expérience candidat. Un sujet qui semble si simple et qui, pourtant, pose des problèmes à beaucoup d’équipes recrutement.

Parce que, oui, tu te dis que fournir une bonne expérience à tes candidats, ça relève du bon sens.

Je suis d’accord avec toi.

Mais force est de constater qu’aujourd’hui, le bilan de la performance des recruteurs sur l’expérience candidat n’est pas bon.

Il est encore trop rare de voir des candidats se réjouir des échanges qu’ils ont pu avoir avec des recruteurs. Nous sommes plus critiqués qu’autre chose.

Les candidats nous voient comme un mal nécessaire.

C’est pour cette raison que j’ai voulu me pencher en détail sur ce qui pourrait t’aider à déployer la meilleure expérience candidat au monde.

Cet article est la première partie d’une série de 3 articles que je te présente sur le sujet.

Dans ce premier article, nous allons essayer de comprendre l’enjeu auquel tu fais face pour améliorer ton expérience candidat.

Nous allons regarder ensemble quels sont les 6 problèmes que rencontrent le plus régulièrement les candidats lorsqu’ils sont en processus de recrutement.

C’est en comprenant ces 6 problèmes, symbolisées par les principales plaintes de vos candidats, que nous allons pouvoir concevoir des solutions pour les résoudre.

« Je ne sais pas où aller »

Les candidats rencontrent tôt ce premier problème. Cela peut être en arrivant sur votre site carrières ou sur une de vos annonces.

Derrière cette plainte se cache un travers majeur : le manque de clarté.

Il est rarement simple de trouver l’annonce qui nous correspond lorsqu’on arrive sur un site carrière. Le site n’est pas conçu pour aider le candidat à la trouver.

Car, même face à un moteur de recherche, un candidat ne trouvera pas nécessairement l’offre qui lui correspond. Pourquoi ?

Parce que, souvent, le titre utilisé pour le poste ne lui est pas familier.

Regardez déjà le métier de recruteur. Que mettriez-vous dans un moteur de recherche ? Chargé de recrutement ? Talent acquisition spécialist ? Recruteur ?

Trouver la bonne annonce est parfois un combat en soi.

Pire, le manque de clarté se retrouve encore plus dans les annonces en elle-même. Comment ? Parce qu’elles sont remplies de jargon, de langue de bois et manquent cruellement de détails pour aider le candidat à se projeter précisément sur le poste. (Tout l’inverse de ce que je vous conseille dans mon guide ultime pour écrire une annonce)

Les demandes faites dans les annonces sont même souvent incohérentes par rapport à ce qu’un candidat peut apporter.

Combien de jeunes diplômés s’arrachent les cheveux en voyant des offres de postes destinés à des juniors demandant 2 ans d’expérience minimum ?

Combien de développeurs peuvent justifier d’avoir plus de 8 ans d’expérience dans le langage Swift, alors qu’il n’existe que depuis 3 ans et demi ?

Voilà deux exemples tirés d’annonces que j’ai pu lire qui participent à cette frustration que peuvent avoir les candidats lors du processus du recrutement.

Ça commence bien.

Mais ce n’est pas fini. Car, maintenant que notre candidat a réussi à trouver l’annonce de ses rêves, il doit déposer sa candidature. Et nous en venons à notre deuxième problème.

« Postuler est une galère »

Selon une étude de CareerBuilder, 60% des candidats abandonnent une candidature lorsqu’ils jugent que cela leur prend trop de temps.

Oui, vous avez bien lu, vous perdez 60% des CVs que vous auriez pu recevoir.

Je le répète une troisième fois, parce que cela me semble toujours fou. Si vous permettiez à vos candidats de postuler simplement et rapidement, vous recevriez presque trois fois plus de candidatures.

Je sais que certains d’entre vous, à le lecture de ces lignes, se diront « Tant mieux, j’ai déjà trop de candidatures à traiter. »

C’est une grave erreur.

Un formulaire de candidature n’est pas un outil d’évaluation de la motivation d’un candidat.

La seule chose qu’il permet de mesurer, c’est votre incapacité à construire un processus qui vous permette d’avoir le maximum de chances de recevoir les candidatures qui vous correspondent.

Le formulaire n’a qu’un seul et unique objectif : aider le candidat à donner les informations nécessaires à l’évaluation de sa candidature.

Alors qu’est-ce que les candidats reprochent aux formulaires de candidature ?

De leur faire répéter 50 fois la même chose, principalement.

On télécharge son CV ou son profil Linkedin, puis on se retrouve à devoir réécrire toutes les informations déjà contenues dans le CV. Pourquoi ?

Parce que ça permet au recruteur de ne pas avoir à le recopier dans son système informatique. 🤦🏻‍♂️

Au delà du temps que cela prend au candidat, cela donne une impression d’absurdité globale dans la demande du recruteur. Surtout lorsque le candidat ne comprend pas pourquoi on lui demande ces informations.

Dans l’ensemble, plus vous ajoutez de conditions à la candidature (que ce soit une lettre de motivation, un test en ligne, de répondre à des questions en vidéo ou autre) moins vous recevrez de candidatures.

Cela aura également un impact négatif sur la qualité des candidatures que vous recevrez. Pourquoi ?

Parce que vous ne sélectionnez pas les candidats les plus motivés, vous n’obtenez que ceux qui sont les plus désespérés. Et cela n’a rien à voir avec leur adéquation pour le poste.

Il est grand temps de dire stop aux formulaires de candidature à rallonge et de permettre simplement à nos candidats de nous transmettre les informations dont on a besoin pour les évaluer.

Et, si vous vous regardez vraiment dans la glace, 99,9% du temps vous ne vous basez que sur le CV pour évaluer une candidature.

Tout ce qui vient en plus est un bonus pour faire la différence entre ceux que vous avez déjà sélectionné.

Maintenant que notre candidat a déposé sa candidature, il fait souvent face au troisième problème.

« Je ne sais pas où j’en suis »

Au delà du fait que de nombreux candidats restent sans retour suite à leur candidature (on y reviendra plus tard), il y a chez les candidats un sentiment de manque d’information global sur le processus de recrutement.

Ils n’ont pas de visibilité sur les différentes étapes du processus et sur les délais qui pourraient exister entre chacune d’entre elles.

Par exemple, il est rare de savoir réellement en combien de temps un CV va être traité suite à une candidature. Sous combien de jours / semaines / mois vais-je recevoir un retour ? Sous quelle forme va-t-il se présenter ?

Si je suis accepté, quel sera la prochaine étape du processus ? Comment puis-je faire pour m’y préparer ?

Ce sont des questions légitimes qui restent trop souvent sans réponse pour vos candidats. Et cela n’affecte pas juste le simple acte de candidature mais englobe bien l’ensemble du processus de recrutement.

Dans l’ensemble, il y a un manque de communication sur les étapes de processus et le temps que va prendre celui-ci dans l’ensemble.

Et cela crée une incertitude latente qui a un impact négatif sur l’expérience de vos candidats.

« Je ne comprends pas l’évaluation »

J’ai déjà vu cette blague sur les réseaux sociaux qui est caractéristique de la vision que se font les candidats des recruteurs :

« Lorsque je dois recruter quelqu’un, je fais un tas avec tous les CVs que j’ai reçu et j’en jette la moitié à la poubelle. Pourquoi ? Je n’aime pas recruter les gens qui n’ont pas de chance. »

Vous trouvez ça drôle ? De nombreux candidats se demandent vraiment si finalement nous ne procédons pas comme ça. Pourquoi ?

Parce qu’ils ne comprennent pas comment ils sont évalués lors des différentes étapes du processus. Les méthodes d’évaluation restent souvent un mystère pour nos candidats.

Pourquoi est-ce qu’on retient un CV plutôt qu’un autre ? Qu’est-ce qui fait qu’un candidat se démarque en entretien ? Un recruteur doit être capable d’apporter des réponses précises et objectives à ces questions.

C’est lorsque l’évaluation est incomprise qu’elle peut paraitre profondément injuste.

Ce ressenti se trouve d’autant plus renforcé par le fait que, dans la plupart des cas, les candidats ne reçoivent aucun retour suite à leur candidature ou suite à un entretien.

Et c’est notre quatrième problème à résoudre.

« Je n’ai pas de retour »

C’est ce que les anglo-saxons appellent le « black hole ». Ce gouffre sans fin où finisse toutes les candidatures qui restent sans réponse. Le sujet de mon premier article sur le blog LEDR.

Et c’est probablement la première frustration des candidats. L’absence de feedback.

Quoi de plus enrageant que d’avoir investi son temps et son énergie dans une candidature pour ensuite se retrouver sans réponse ?

Le pire c’est que nous l’avons tous vécu au moins une fois. Dès que je demande à un parterre de gens de lever la main si cela leur est déjà arrivé, toutes les mains se lèvent.

Nous avons tous connu cette frustration et pourtant la pratique perdure encore aujourd’hui. Ça peut sembler difficile à croire, mais c’est vrai.

Il est important également de mentionner que beaucoup de candidats sont frustrés par le « non-feedback ». À quoi fais-je allusion ?

À ces emails automatiques qui nous indiquent que « si vous n’avez pas de nos nouvelles sous 3 semaines, considérez que… vous connaissez la suite. »

Lorsque des candidats sont interrogés, ils ne considèrent pas ce type d’email comme un retour à leur candidature. Ça ne vaut simplement rien à leurs yeux.

Ça ne leur est d’aucune aide pour savoir comment ils vont passer à l’étape suivante, qu’elle soit positive ou négative.

J’aurais pu terminer l’article sur ce cinquième problème, mais il en reste un dernier à traiter.

« Je ne suis pas accompagné »

Dans l’esprit des candidats, le recruteur n’est pas là pour les accompagner à trouver l’opportunité qui leur correspond, il est un barrage à dépasser.

Le recruteur est un obstacle, pas un allié.

Les candidats ont souvent plusieurs interlocuteurs au cours du processus, ce qui rend encore plus diffus ce sentiment d’accompagnement. Il est rare d’avoir un contact privilégié qui est là pour nous conseiller tout au long du processus pour m’aider à obtenir le poste.

En tant que candidat, j’ai le sentiment que le recruteur ne cherche pas nécessairement à servir mes intérêts en priorité. Il cherche surtout à servir les siens et ceux de son entreprise.

Et c’est d’ailleurs pour cette raison qu’il ne s’occupe plus de moi dès que je suis éliminé du processus de recrutement. Les candidats ont le sentiment qu’il n’y a jamais de seconde chance lorsqu’on est rejeté sur un recrutement.

Il faut systématiquement repartir de zéro, sans nécessairement avoir retiré quoi que ce soit du processus que l’on vient de suivre.

Les candidats n’ont pas l’impression que, s’ils postulent à nouveau dans la même entreprise à l’avenir, leurs anciennes candidatures seront suivies ou auront un impact. Il n’y a pas d’historique.

Et de la même manière, il n’y a pas de suivi. Vos candidats pensent qu’ils ne reverront probablement jamais les personnes avec lesquelles ils ont pu échanger lors du processus.

Ils ont l’impression que vous ne les rappellerez également jamais. À leurs yeux, le fameux « je reviens vers vous si j’ai une opportunité qui correspond à votre profil » est un grand mensonge.

Une formule de politesse pour faire passer la pilule d’une nouvelle candidature rejetée.

C’est donc la fin de la première partie de cette série d’articles sur l’expérience candidat. Si tu l’as appréciée, je t’invite à le partager autour de toi et à me donner ton avis dans les commentaires, cela m’aidera à faire passer le message.

Dans la deuxième partie, je t’expliquerais pourquoi, pour corriger ces problèmes d’expérience candidat, il faut avant tout changer d’état d’esprit sur le sujet.

Abonne-toi à nos emails pour être sûr•e de recevoir la prochaine partie lorsqu’elle sera publiée.

Comment passer aux entretiens structurés en 5 étapes quand on part de zéro

C’est le sujet qui m’a le plus marqué depuis mon arrivée à l’École du Recrutement. Celui sur lequel je suis persuadé que beaucoup de recruteurs ont à gagner.

Mais aussi celui sur lequel je ressens le plus de réticences. Et pourtant je pense que c’est une grande erreur de ne pas structurer ses entretiens.

Mettre en place les entretiens structurés fait peur. Je le comprends. Je le vois. Je l’entends.

Il s’agit d’une transformation majeure de ta manière d’organiser tes recrutements et de ton quotidien. Alors je me suis demandé comment, si jamais je partais de zéro, j’aurais fait pour les mettre en place.

C’est donc ce que tu vas trouver dans cet article.

5 étapes simples, pragmatiques et sans fioriture pour commencer à mettre en place les entretiens structurés.

Je ne te dirais pas ici comment transformer l’intégralité des pratiques de ton organisation, non. Nous allons parler de ce que tu peux faire, concrètement, pour te lancer.

Prêt•e ? Let’s go 🤩

Étape 1 : Partir à la recherche des incidents critiques

On pense souvent que le plus important dans la méthode de l’entretien structuré, c’est le guide de questions. C’est faux.

Le plus important est la définition des critères de recrutement.

Et tout se joue donc dès la première étape. Tu vas chercher à déduire tes critères de recrutement de ce qu’on appelle des « incidents critiques ».

Qu’est-ce qu’un incident critique ? C’est une situation dans laquelle un employé a fait quelque chose qui lui a permis d’obtenir un résultat extraordinaire ou un résultat catastrophique.

Tu dois obtenir ce que j’aime appeler les Epic wins et les Epic fails. Les victoires écrasantes et les échecs désastreux.

Pourquoi est-ce qu’on regarde ces situations en particulier ? Parce qu’elles permettent de toucher directement à ce qui fait qu’un individu va réussir sur le poste et les compétences qu’il ou elle doit démontrer pour y arriver.

Quand tu analyses un incident critique, il est quasi impossible de dire « il a réussi à faire ça parce qu’il n’avait pas un diplôme d’HEC ». Cela te permet d’aller plus loin que ce que le manager pourrait habituellement te demander.

Alors, comment fait-on pour obtenir un incident critique ?

Deux options s’offrent à toi : chercher les incidents critiques d’un poste en particulier ou ceux de ta culture d’entreprise.

Trouver les incidents critiques d’un poste en particulier

Tu dois partir à la recherche d’histoires réelles qui se sont passées sur le poste que tu recrutes. Ces histoires, tu les as peut-être observé toi-même, mais c’est souvent ton hiring manager qui va pouvoir te les raconter.

Il faut donc que tu ailles le voir et lui demander de te raconter 6 histoires en tout. Trois où quelqu’un a fait quelque chose sur ce poste qui lui a permis de sur-performer et 3 où quelqu’un a fait quelque chose qui a mené à une sous-performance.

De vrais histoires qu’il a pu observer, pas des choses qu’il a entendu ou des hypothèses, c’est très important.

Pour chacune de ces histoires, tu dois ressortir de ta discussion avec 3 choses capitales : le contexte précis qui précède la situation, l’action qui a été effectuée à ce moment-là et le résultat obtenu suite à l’action.

Est-ce que ça te semble clair ? Pas de panique, j’ai préparé un petit exemple pour te donner une idée de ce à quoi ça peut ressembler.

Ici, je suis à la recherche d’incidents critiques pour le poste de recruteur. Voici donc l’histoire que j’ai obtenu de mon hiring manager :

Contexte :
Le recruteur reçoit une demande particulière de la part d’un manager qui souhaite faire lui-même seul le recrutement et sans que le recruteur ne n’intervienne.

Il veut juste que celui-ci lui donne accès à la plateforme interne de l’entreprise pour publier une annonce qu’il a déjà lui-même écrite.

Actions :
Le recruteur a commencé à poser des questions pour comprendre mieux cette demande.
« Pourquoi voulez-vous gérer seul tout le process de recrutement ? »

Le manager se considère mieux connaisseur de la nature du métier et pouvant gérer le recrutement tout seul. Le recruteur a mis en avant les avantages d’être accompagné par un recruteur tout au long du process.
Et pour créer la relation, il a décidé de rendre visite au manager à son bureau pour à en discuter plus autour d’un café l’après-midi même pour une prise de brief.
Au courant la réunion, le recruteur a adopté une posture d’écoute pour comprendre au mieux le besoin du manager, il l’a challengé en creusant et en posant des questions et il lui a proposé de l’accompagner en apportant des conseils.

Au cours de la réunion, le recruteur s’est rendu compte que le manager a eu une mauvaise expérience auparavant avec un recruteur et ne souhaite pas la réitérer à propos d’un besoin mal compris et donc il a reçu des CVs qui ne collaient pas au profil recherché.

Résultat :
Le recruteur a pu démarrer son recrutement.
Au bout de quelques jours, il a commencé par lui envoyer un profil idéal test afin de s’assurer qu’il est sur la bonne voie.

Quelques semaines plus tard, le manager a identifié un candidat qui a été recruté par l’entreprise.

De cette histoire, tu peux déduire des compétences qui vont impacter directement la réussite d’un candidat ou d’une candidate sur le poste. Ici, il devient évident qu’un bon recruteur doit être capable de requalifier le besoin d’un manager.

Tu peux tirer jusqu’à 2 ou 3 compétences d’un incident critique, mais assures-toi bien qu’elles soient définies précisément. Si ton critère est trop vague, cela va te pénaliser pour la suite de ton travail sur l’entretien.

Écrire les incidents critiques de ta culture d’entreprise

Il n’est pas toujours évident de se lancer et d’aller voir un manager pour obtenir les incidents critiques d’un poste. Si tu veux t’exercer un peu avant de te lancer, je te conseille de réfléchir aux incidents critiques de ta culture d’entreprise.

Qu’est-ce que cela veut dire ? Je ne te demande pas de décortiquer tes valeurs (elles sont souvent mal exprimées et ne te permettront pas réellement d’obtenir des compétences précises).

Tu vas plutôt devoir trouver les comportements qui font que certaines personnes réussissent ou échouent dans ton entreprise, en dehors de ce qu’elles ont strictement à faire dans leur métier.

Chaque entreprise a une certaine manière de faire les choses. Vaut-il mieux demander la permission avant de lancer quelque chose d’inédit ou avancer le plus vite possible ?

Réfléchis aux comportements qui te semblent être systématiquement récompensés et ceux qui sont constamment critiqués. Ce sont les indicateurs qui vont te permettre d’identifier la vraie culture de ton entreprise.

À toi maintenant de trouver 6 histoires (3 réussites et 3 échecs) et de les retranscrire sur le modèle Contexte / Action / Résultat. C’est à partir de celles-ci que tu vas pouvoir définir les compétences culturelles nécessaires pour rejoindre ton entreprise.

Ces compétences, qu’on appelle parfois « soft skills », tu vas potentiellement les chercher parmi tous les candidats que tu vas recruter.

Elles seront un excellent point de départ pour ta mise en place des entretiens structurés, simplement parce que tu n’as pas nécessairement besoin d’un manager pour les définir et que tu vas pouvoir les utiliser dans tous tes entretiens, peu importe la typologie de poste sur lequel tu vas recruter.

Tu dois ressortir de cette première étape avec une liste de 7 à 10 compétences en règle générale. Elles peuvent être fonctionnelles (directement liées au métier que tu cherches à recruter) ou culturelles (liées à ta culture d’entreprise).

Je te conseille de hiérarchiser les compétences à l’intérieur de cette liste afin de choisir celles que tu souhaites évaluer en priorité.

Car c’est à partir de cette liste de compétences que tu vas te constituer une base de questions qui vont pouvoir te servir à évaluer tes candidats. Ce qui nous amène à l’étape 2.

Étape 2 : Travailler 4 questions par compétence fonctionnelle ou culturelle

Pour chacune des compétences que vous avez listé dans l’étape 1, vous allez essayer d’écrire 4 questions.

Ces 4 questions seront formulées sous la forme comportementale ou situationnelle.

Les questions comportementales demandent au candidat de partager une de ses expériences passées en lien avec une des compétences à évaluer. Pour construire une question comportementale, commencez votre phrase par « Racontez-moi une fois où… ? ».

Par exemple, voici une question comportementale pour le poste de recruteur cherchant à évaluer la compétence « Gestion du temps » :

Raconte-moi une fois où tu as dû gérer une charge de travail importante dans ton métier de recruteur. Comment t’es-tu organisé ?

Les questions situationelles demandent au candidat d’imaginer comment il réagirait à une situation hypothétique qui lui serait présentée. Pour construire une question situationnelle, commencez votre phrase par « Imaginez que…, que feriez-vous ? ».

Et voici un autre exemple lié au métier de recruteur pour évaluer la compétence « Méthodologie de sourcing » :

Imagine que tu dois sourcer un poste dont tu n’as jamais entendu parler auparavant. Comment procèdes-tu ?

Pourquoi ces formats ? Parce qu’ils vont nous permettre d’évaluer la capacité d’une personne à faire preuve de la compétence que l’on cherche dans le cadre du recrutement.

Il est toujours préférable de poser une question comportementale, car on peut très bien imaginer comment on réagirait à une situation dans l’idéal mais ne pas y arriver une fois devant le fait accompli. C’est pour cette raison que les réponses aux questions situationnelles permettent moins de prédire le succès d’un candidat une fois qu’il sera en poste.

Mais il vaut mieux toujours garder une ou deux questions situationnelles dans sa besace au cas où ton candidat n’ait jamais vécu la situation présentée dans ta question.

Maintenant que la forme des questions n’a plus de secret pour toi, tu peux en écrire 4 par compétence que tu as listé lors de l’étape 1.

Tu dois donc avoir à ta disposition plus d’une trentaine de questions qui portent sur ton poste ou ta culture d’entreprise. C’est à partir de celles-ci que tu vas construire ton guide d’entretien.

Étape 3 : Rédiger un guide d’entretien complet

Équipé•e de ta banque de questions, tu vas maintenant pouvoir te lancer dans la rédaction de ton guide d’entretien.

Avant de commencer, choisis les compétences que tu souhaites évaluer lors de l’entretien.

Afin de préserver l’expérience candidat lors de l’entretien et de ne pas faire des entretiens interminables, nous conseillons d’évaluer entre 2 et 3 critères lors d’un entretien. Cela peut te sembler être peu mais les questions comportementales/situationnelles prennent beaucoup plus de temps de réponse que les questions que tu pouvais poser habituellement en entretien.

Tu peux donc, par exemple, décider que certaines compétences fonctionnelles seront évaluées lors de l’entretien avec le manager, et que les compétences culturelles seront évaluées lors de ton entretien avec le candidat.

Une fois que tu as la liste des critères que tu souhaites évaluer, crée un document avec tes critères et, pour chacun d’entre eux, inclue entre 2 et 4 questions que tu as rédigées lors de l’étape 3.

Rien de bien compliqué non ? Ton guide d’entretien est maintenant prêt.

Tu y trouves donc :

  • Une liste de critères à évaluer
  • Une série de questions pour chacun des critères

Tu te demandes encore à quoi cela peut ressembler ? Voici un des guides que nous avons utilisé à l’École du Recrutement pour recruter un des membres de l’équipe.

Étape 4 : Présenter ce guide à un hiring manager de confiance

Maintenant que tu as ton guide de questions en poche, je t’encourage à le porter à un des hiring managers avec lequel tu travailles. De préférence celui ou celle avec qui tu as travaillé sur les incidents critiques du poste.

Pourquoi ? Car cela va te permettre de les engager dans la démarche d’évaluation que tu es en train de mettre en place. Ils pourront comprendre les critères que tu vas rechercher lors de l’entretien mais aussi les questions que tu prévois de poser.

C’est également l’occasion de leur présenter l’ensemble des questions sur lesquels tu as pu travailler afin d’avoir leur retour. Est-ce que les situations présentées sont assez claires ? Correspondent-elles bien au critère que l’on cherche à évaluer ?

Tu peux également voir avec ton hiring manager la répartition des compétences à évaluer lors des entretiens.

Préfère-t-il évaluer certains des aspects de la culture ou réaliser un entretien 100% orienté sur les critères fonctionnels ? C’est l’occasion pour toi de t’assurer que tu pars dans la bonne direction avant de te lancer dans tes entretiens.

Si tu réalises ce travail, ton processus de recrutement sera clair comme de l’eau de roche. Chaque entretien aura un objectif d’évaluation précis et défini en amont avec ton hiring manager.

Mais il te reste encore une chose à faire avant de te lancer dans tes entretiens.

Étape 5 : Rédiger une trame de compte-rendu

La dernière chose à faire avant de commencer tes entretiens est de t’assurer que tu vas être en capacité de restituer les échanges efficacement.

Et, pour y arriver, rien de tel qu’une bonne trame de compte-rendu.

Les éléments indispensables de ton compte-rendu ? Ils sont simples.

On doit y retrouver chacun des critères évalués lors de l’entretien, des notes détaillées sur les réponses de tes candidats, une note de la performance de ton candidat et une décision claire sur la suite des événements.

Regardons chacun de ces éléments de manière plus précise.

Les critères à évaluer sont le squelette de ton compte-rendu. Ce sont les grandes catégories en dessous desquelles tu vas pouvoir prendre tes notes et à côté desquelles tu vas pouvoir indiquer la note de ton candidat.

Jusque là, rien de bien compliqué.

En dessous de chacun de tes critères, garde de la place pour noter les échanges que tu as pu avoir avec ton candidat.

Dans tes notes, fais bien attention à obtenir pour chacune de tes questions le contexte présenté par le candidat, l’action qu’il a effectué et le résultat qu’il a obtenu suite à cette action. Cela veut dire que, s’il manque un de ses éléments dans la réponse de ton candidat, il va falloir que tu lui poses des questions de relance afin d’obtenir plus de détails.

Dans l’ensemble, tes notes doivent être précises afin de ne pas ouvrir à interprétation si une autre personne que toi lis ton compte-rendu. N’oublie pas que le compte-rendu te sert à te souvenir précisément ce qu’il s’est dit pendant l’entretien mais aussi aux autres personnes qui participent au processus pour comprendre l’historique des discussions.

Ensuite, il est important de noter chacun de tes critères individuellement, afin de t’assurer d’évaluer correctement chacun des aspects de l’entretien. Si tu ne cherches à donner qu’une note globale, tu peux te faire piéger par tes biais et sous-évaluer (ou sur-évaluer) un des critères dans ta note globale.

Tu te demandes peut-être comment noter tes candidats. Plusieurs échelles d’évaluation s’offrent à toi, que je te présente dans le visuel ci-dessous, tiré de notre ouvrage de référence sur les entretiens structurés :

Rappelle-toi que plus une échelle est abstraite, plus elle sera subjective en fonction de l’évaluateur. 4/5 peut, dans l’esprit d’un évaluateur, être une très bonne note et sera juste une bonne note dans celui d’un autre. Je t’encourage donc à utiliser une échelle de type 1, même si celle-ci prend plus de temps à rédiger.

Pour terminer, ton compte-rendu doit également comprendre un encart indiquant la décision prise suite à l’entretien, ainsi qu’une courte justification de celle-ci. Le candidat passe-t-il (ou non) à l’étape suivante ? Pourquoi ?

Cela te permet de tracer clairement ton choix et facilite la prise en main pour la personne qui suit, si ce n’est pas toi.

Tu veux un exemple de compte-rendu ? Voici une trame rédigée par Nina pour te mettre sur la voie. Ce n’est pas un standard absolu, mais cela peut déjà te donner une idée de ce à quoi un compte-rendu peut ressembler.

Et voilà ! Si tu suis ces 5 étapes, tu seras en très bonne voie pour te lancer dans la réalisation d’entretiens structurés (tu auras même fait 90% du boulot).

J’espère que tout cela était clair, si jamais tu as une question ou que tu veux me raconter comment ton premier entretien structuré s’est passé, laisse-moi un commentaire, je me ferais un plaisir d’y répondre 🙂

Teste tes connaissances en tant que recruteur•se !

Le recrutement est un métier sans théorie formalisée. Qu’est-ce que ça veut dire ?

Ça veut dire qu’il est très difficile, pour un recruteur ou une recruteuse, de savoir si ses connaissances et ses pratiques sont les bonnes, à part en observant les résultats directs de son travail.

Quand une profession entière se fie à son expérience du terrain, cela peut amener à la popularisation de mauvaises pratiques. Par exemple, la mise sous stress des candidats en entretien, l’envoi massif de messages d’approche identiques ou les mails automatiques de réception de candidatures (pour n’en citer que quelques unes).

C’est pour redonner au métier de recruteur ses lettres de noblesse que nous existons aujourd’hui. Notre travail est de mettre fin aux approximations et de, enfin, écrire la théorie de ce métier de manière formelle.

Mais formaliser les bonnes pratiques ne fait pas tout.

Il faut pouvoir permettre aux recruteurs de comprendre où leur niveau de connaissance se situe. Car si l’on ne voit pas ce qu’on ignore, on reste souvent persuadé que l’on est en parfaite maîtrise de son sujet. C’est un biais cognitif qui s’appelle l’effet Dunning-Kruger.

Et c’est un vrai blocage à l’apprentissage. Et, par conséquent, à l’amélioration des pratiques des recruteurs.

C’est pour cette raison que nous avons créé un test d’auto-évaluation pour les recruteurs.

Un test qui te permettra de situer le niveau de tes connaissances.

Un test qui te permettra de valider ton expertise.

Un test qui te permettra de voir les sujets sur lesquels tu peux progresser.

Envie de passer ce fameux test ? Clique ici.

Si tu veux en savoir plus sur le contenu du test avant de te lancer, continue ta lecture 😉

Qu’est-ce qu’il y a dans ce test ?

30 questions sur 8 thèmes différents.

Cela peut paraître peu mais je voulais aussi m’assurer de faire un test qui puisse être réalisé dans un laps de temps relativement court.

Actuellement, cela devrait te prendre environ 15 minutes pour le passer.

Mais alors, elle ressemble à quoi ces questions ?

Le format des questions

Image transférée par l’utilisateur : Capture+decran+2020-03-27+a+17.36.42.png

Les questions sont à choix multiples. Il y a toujours 4 réponses possibles, mais une seule d’entre elles est bonne.

Fais attention à bien lire l’énoncé et les propositions, elles sont conçues pour parfois poser quelques pièges 😉 (un peu comme les questions du code de la route).

Tu te sens prêt à affronter notre test ? Clique ici.

Les thèmes

Ce sont les thèmes que nous utilisons pour classer l’intégralité de nos contenus pédagogiques. Nos UV à nous, si on veut utiliser les termes techniques. Les voici :

Culture générale du recrutement
Tout ce qu’il faut savoir pour débuter dans le recrutement. Les grands principes de fonctionnement, que ce soit pour les entretiens, les annonces, la relation avec les managers.

L’art de l’écriture
Comme son nom l’indique, tout ce qui a trait à l’écriture dans le recrutement. C’est ici qu’on entre en profondeur sur les annonces et les messages d’approche

Imprenable sur le sourcing
Tout ce qu’il faut savoir pour devenir bilingue en booléen mais également pour s’organiser efficacement et avec méthode dans son sourcing.

Sciences humaines, marketing et vente
Ce que le recrutement peut apprendre d’autres disciplines des sciences humaines. Que ce soit la négociation, l’art de pitcher ou la psychologie.

Les bonnes pratiques de l’entretien
Maitriser sur le bout des doigts la méthode de l’entretien structuré et sa mise en place.

Avoir le bon état d’esprit
S’assurer que, en tant que recruteur, tu t’assures que tous tes candidats ont une bonne expérience et que tout le monde est évalué équitablement.

Piloter un recrutement, seul ou en équipe
Comprendre le fonctionnement d’un processus de recrutement et s’assurer d’avoir une bonne relation avec le manager qui recrute.

Maintenant que tu sais tout ce qu’il y a dans ce test, n’attends plus, lance ton auto-évaluation.

L’origine de ce test

Nous avons conçu ce test à partir des questionnaires d’évaluation des connaissances qui font partie de notre formation dédiée aux recruteurs, le Parcours du Recrutement.

Au fur et à mesure que nos apprenants regardent des vidéos de formation sur leur parcours, ils sont obligés de répondre à des quizz pour s’assurer qu’ils ont bien intégré les notions qui leur ont été présentées.

Nicolas, Laurent et moi avons écrit plus de 450 questions pour permettre aux recruteurs qui se forment avec nous d’évaluer leur maîtrise des connaissances que nous leur transmettons.

Pour faire ce test, j’ai donc sélectionné 30 questions parmi ces 450 qui me semblaient couvrir de la manière la plus complète les connaissances pertinentes pour effectuer le métier de recruteur.

Les 30 questions qui doivent permettre à un recruteur d’évaluer par lui-même les sujets sur lesquels il peut aller plus loin dans son apprentissage.

Ça y est ? Tu as tous les détails en tête ? Je t’invite donc à passer ton auto-évaluation en cliquant ici.

Et, une fois que tu as fini ton test, pense à défier tes collègues 💪🏻

Comment écrire une offre d’emploi : le guide ultime pour avoir une annonce qui déchire

Cet article est le compte rendu d’un cours public que j’ai donné à l’École du Recrutement.

Si tu préfères revoir le cours en vidéo plutôt que de lire ce qui suit, clique ici.

Sinon, je te souhaite une bonne lecture et t’invite à me dire ce que tu as pensé de ce guide en commentaire.

Quel est l’objectif d’une annonce ?

La question peut paraitre bête, mais on oublie souvent une règle fondamentale avant de commencer à écrire.

Il ne faut qu’une seule personne pour réussir un recrutement.

Notre annonce ne va pas essayer d’attirer le plus de candidats possible, mais plutôt de convaincre uniquement ceux qui correspondent à notre besoin de candidater.

Je le répète : L’objectif de ton offre d’emploi est de convaincre une personne qui correspond à ton besoin de déposer sa candidature.

Et, par conséquent, de décourager toutes celles qui n’y correspondent pas. Pourquoi ? Parce qu’il est impossible de plaire à tout le monde. Ici, c’est même contre-productif.

L’objectif d’une annonce n’est pas d’obtenir le plus de candidatures possibles mais bien d’obtenir le plus grand nombre de candidatures pertinentes.

Avant de se lancer dans l’écriture

C’est ici que 80% du résultat se joue. Pour écrire une bonne annonce, vous allez avoir besoin de matière pour alimenter votre écriture.

Cette matière première, ce sont les informations relatives à votre poste et à votre entreprise. Plus celle-ci sera bonne, plus il vous sera simple d’écrire une bonne annonce.

La qualité de votre annonce est donc directement liée à la qualité du brief que vous effectuez avec votre manager.

Pour vous aider à récupérer les bonnes informations auprès de votre manager, j’ai compilé une liste des éléments que les candidats attendent dans une annonce et qui vont impacter directement le nombre et la qualité des candidatures que vous allez recevoir.

Ce qui doit apparaître dans ton offre d’emploi

Je distingue ici 3 grandes catégories d’éléments à intégrer dans ton annonce : l’indispensable, l’essentiel et l’exceptionnel.

L’indispensable regroupe les informations qui, si jamais tu ne les inclus pas, vont immédiatement avoir un impact négatif sur l’attractivité de ton annonce.

En clair, s’il te manque un des éléments indispensables, ton annonce sera moins efficace.

L’essentiel comprend les éléments qui vont faire passer ton annonce dans la catégorie des bonnes offres d’emploi. Ce sont des éléments qui vont te permettre d’apporter du contexte à ton candidat potentiel et qui vont lui permettre de se projeter.

Si ton annonce comprend l’indispensable et l’essentiel, tu auras déjà fait mieux que 90% de ce qui se fait sur le marché aujourd’hui.

Et enfin, l’exceptionnel ira au bout de ce que tu peux proposer à ton candidat en terme de projection dans ton entreprise. Il lui donnera l’impression d’y avoir déjà mis les pieds.

Si tu fais l’exceptionnel, ton annonce fera partie de la crème de la crème. D’ailleurs, si tu fais l’exceptionnel, fais-moi signe pour qu’on te prenne en exemple dans nos cours.

L’objectif de tous ces éléments est de permettre à ton candidat de se projeter de la manière la plus précise possible dans ton poste. Plus tu aides ton candidat à se projeter, plus tu pourras lui donner envie de postuler à ton annonce.

Tu l’auras peut-être compris, cela demande beaucoup de travail. Et je suis conscient que tu ne pourras pas toujours rassembler tous les éléments qui vont suivre. Mais, plus tu intégreras d’éléments, mieux ton annonce se portera.

Voyons maintenant ces éléments en détail.

L’indispensable

Les informations que tu trouveras dans cette catégorie peuvent te paraître basiques, et pourtant elles manquent régulièrement à l’appel lorsque je consulte une annonce. Les intégrer c’est s’assurer de présenter le minimum d’informations nécessaires pour qu’un candidat puisse envisager de te rejoindre.

Les missions :
Si vous voulez que votre offre parle à votre candidat, vous devez lui expliquer ce qu’il va faire. Réfléchissez en particulier à ce qui va faire la différence entre ce poste dans votre entreprise par rapport à une autre.

La localisation :
Savoir exactement l’endroit où l’on va travailler est un facteur déterminant dans le choix d’un emploi. On se l’avoue rarement, mais le meilleur job du monde peut être ruiné par un temps de trajet domicile-bureau trop long.

Le type de contrat (et les conditions si applicables) :
J’ai arrêté de compter le nombre de fois où, pendant la recherche de mon premier emploi, j’ai été conquis par une annonce pour finalement réaliser à la fin de la lecture (ou pire, lors de l’entretien) qu’il s’agissait d’un stage. Cela peut paraitre anecdotique, mais l’indiquer au début de votre annonce permet encore à votre candidat de savoir si le poste lui correspond ou non.

Si le contrat proposé n’est pas un CDI, je vous encourage à indiquer la date de démarrage attendue et la durée envisagée pour le contrat.

Les compétences recherchées (hiérarchisées) :
Je parle ici des compétences concrètes qui vont vous aider à prendre votre décision. La maîtrise d’une langue ou d’un logiciel, par exemple. Il est également utile de différencier les compétences qui vous sont indispensables, celles sans lesquelles il est inutile de postuler et celles qui sont des « plus » pour une candidature.

Ce que les anglo-saxons appellent le « need to have » et le « nice to have ». Faire la différence dans votre annonce va permettre au candidat de savoir si son profil correspond à vos attentes (et peut-être un peu plus).

Le salaire :
C’est le point le plus bloquant chez tous les recruteurs avec lesquels j’échange. Mais les faits sont là. Le salaire est le premier élément recherché par les candidats dans une annonce pour les aider à prendre la décision de postuler.

D’après l’APEC, il génère même 80% de clics supplémentaires lorsqu’il est indiqué dans l’annonce.

Je connais les contraintes auxquelles tu fais face : confidentialité des salaires vs la concurrence, inégalités salariales en interne, manager reticent.

La conclusion reste la même : si tu indiques le salaire dans ton annonce, elle générera de meilleurs résultats.

L’essentiel

Passons maintenant à l’essentiel. Les informations de cette catégorie sont rarement intégrées dans les offres d’emploi et, pourtant, elles évoquent des éléments qui vont être déterminants dans la décision du candidat de rejoindre ton entreprise.

Le contexte du recrutement :
Comprendre pourquoi le poste pour lequel tu recrutes existe apporte à ton candidat une idée plus claire de la raison pour laquelle il va vous rejoindre. S’il comprend la raison d’être du poste, il peut se projeter sur le rôle qu’il remplit dans l’entreprise.

Tu cherches à répondre à la question suivante : « Pourquoi est-ce que nous avons besoin de toi ? »

Description de l’équipe :
Un aspect souvent négligé dans les annonces et essentiel au bien-être de votre futur collaborateur est de pouvoir se faire une idée des personnes avec lesquelles il va travailler au quotidien. Qui sont-ils, quels parcours ont-ils, quel est le fonctionnement, l’organisation de l’équipe ?

Ce sont des questions qu’on peut avoir l’habitude d’aborder en entretien mais qui, si on les aborde dans l’annonce, peuvent fortement jouer sur la décision de déposer une candidature.

Présentation du manager :
On dit souvent qu’on ne quitte pas une entreprise, on quitte un manager. Autant s’assurer de choisir le bon quand on cherche un nouveau poste.

Au delà de mes collègues directs, j’ai envie de savoir qui va être mon responsable au quotidien. Son parcours, son expertise, ce qu’il va pouvoir m’apprendre, comment il gère ses équipes.

Processus de recrutement :
Savoir à quelle sauce je vais être mangé avant de déposer ma candidature m’aide, en tant que candidat, à lever les inquiétudes potentielles que je pourrais avoir sur la suite des événements, en particulier les délais de traitement de ma candidature.

Tu peux donner une vision précise des étapes du processus et même citer directement les différents interlocuteurs en renvoyant vers leurs profils Linkedin.

Avec tous ces éléments, tu as déjà de quoi écrire une très bonne annonce. Mais il est possible d’aller encore plus loin dans le détail et le niveau de projection que tu proposes à ton candidat. Voyons ce qui rendra ton annonce exceptionnelle.

L’exceptionnel

Cette dernière catégorie rassemble des éléments qui vont s’adresser à ton candidat comme s’il était déjà en poste. On cherche ici à envisager ce qu’il pourrait faire une fois qu’il t’aura rejoint.

Les conditions de réussite du poste :
On intègre ici directement dans l’annonce les objectifs du poste. De préférence de manière détaillée et chiffrée. Cela va aider le candidat à se faire une idée de ce qu’on va attendre de lui concrètement une fois en poste.

Par exemple : Vous aurez réussi votre mission si au bout d’un an vous avez généré 10% de CA supplémentaire pour votre entité.

Une projection à court/moyen terme :
L’idée ici est d’aider le candidat à voir les tâches qu’il va effectuer au fur et à mesure de son intégration. On répartit donc les missions avec des échelons à 1, 3, 6 puis 12 mois.

J’ai trouvé cette pratique directement dans les annonces de Lever et je l’ai trouvée particulièrement intéressante car elle permet non seulement un grand degré de projection pour le candidat mais elle te permet également d’écrire en amont une partie de l’évaluation de la performance de la personne.

Si les attentes des missions sont définies dans le temps, il est plus simple de les évaluer également.

Maintenant que tu es armé de toutes les informations dont tu auras besoin pour écrire ton annonce, tu peux passer à la deuxième grande réflexion à avoir avant de te lancer dans l’écriture : la compréhension de ta cible.

Comprendre ta cible

L’élément le plus important pour distinguer l’écriture de ton annonce aux yeux de ton candidat va être de lui donner l’impression qu’elle a été écrite spécifiquement pour lui/elle.

Et, pour y parvenir, tu vas devoir te mettre dans sa peau. Pourquoi ? Parce que tu vas avoir besoin de comprendre ses envies, ses attentes, ce qui va lui donner envie d’appuyer sur ce fameux bouton « Postuler ».

C’est aussi en arrivant à t’adresser au candidat que tu recherches que tu vas ennuyer celui que tu ne recherches pas et lui donner envie de ne pas lire ton annonce.

Comment vas-tu y arriver ? Tu dois, ici, t’inspirer du design et du marketing et construire un (ou plusieurs) persona de ton candidat idéal.

Qu’est-ce qu’un persona ? C’est un profil-type qui va représenter de manière stéréotypique ta cible.

Tu as probablement déjà entendu parler de la ménagère de moins de 50 ans ? C’est un persona conçu par les publicitaires pour représenter la responsable des achats dans une famille.

Évidemment qu’elle ne représente pas toutes les femmes, mais écrire un persona c’est chercher à définir les caractéristiques qui sont communes à un groupe de personnes et qui permet de les rassembler.

Et pour trouver ses caractéristiques, je vais te partager deux méthodes qui vont t’aider à te mettre dans les baskets de ta cible.

Le BFD

Une méthode utilisée dans le marketing pour comprendre les motivations d’un client, elle te demande de comprendre 3 facettes de votre cible :

Beliefs : Ses croyances. Son avis potentiel sur toi, ton entreprise et ton secteur d’activité avant de déposer sa candidature. Quels sont ses a priori ? Ses certitudes ? Ses doutes ?

Feelings : Son état émotionnel. Quelle est sa situation actuelle et comment celle-ci influe-t-elle sur son état d’esprit ? Est-elle enthousiaste, inquiète, énervée ?

Desires : Son envie. Que souhaite-t-elle accomplir ? Que pourrait-il lui arriver, dans un monde idéal ? Quel est son objectif premier actuel ?

Lorsque tu as réfléchi à ces 3 éléments, il t’est beaucoup plus simple de comprendre pourquoi ton profil idéal envisagerait de te rejoindre. Tu commences à percevoir les leviers (rationnels et émotionnels) sur lesquels tu vas pouvoir t’appuyer pour le convaincre.

Le grand avantage du BFD, c’est qu’il est extrêmement rapide à faire. Tu peux, en 10-15 minutes, analyser le profil de ton candidat idéal.

Le grand problème du BFD, c’est qu’il se fonde intégralement sur ton instinct et ta connaissance de ta cible. Si ça se trouve, tu as complètement faux et tu ne t’en rendras compte qu’après avoir publié ton annonce.

Je te recommande d’utiliser cette technique si tu as déjà recruté à plusieurs reprises le profil sur lequel tu travailles actuellement ou si tu es proche du manager pour lequel tu recrutes afin de faire l’exercice avec lui.

Mais si tu ne connais pas bien ta cible, il va falloir aller plus loin dans ton travail et utiliser une autre méthode.

Les 5 niveaux de compréhension d’un acheteur

J’ai à nouveau emprunté cette méthode au marketing, et en particulier un ouvrage appelé Buyer Personas, que je t’invite à lire si tu veux aller plus loin sur ce sujet.

Dans cette méthode, tu vas essayer de rencontrer et d’interviewer en priorité deux types de personnes : des employés que ton entreprise a recruté dans les 6 derniers mois ou des candidats qui ont refusé ton offre pour accepter celle d’une autre entreprise.

Ton objectif va être de comprendre, au travers de tes discussions avec eux, les raisons précises qui ont motivé leur décision de changer de travail et le choix de leur employeur.

Voici les 5 éléments que tu dois dénicher au fil de tes interviews :

  • La raison pour laquelle ta cible se met en recherche :
    Le changement qui a déclencher chez ta cible l’envie de bouger. Un changement de manager, l’absence d’une augmentation, l’échec d’un projet, etc.
  • Ce qu’elle veut obtenir en changeant de job :
    Personne ne change de job pour trouver la même chose ailleurs. On est toujours à la recherche d’une amélioration particulière, d’un changement. Qu’est-ce que ta cible recherche dans un nouvel environnement ? Un meilleur salaire ? Un autre manager ? De nouvelles choses à apprendre ? À toi de le découvrir.
  • Ce qui peut lui faire renoncer à rejoindre une entreprise :
    Tout le monde a un point de rupture. Un « deal breaker ». Ce quelque chose qui se fera dire à la personne : « J’arrête. ». Le comprendre, c’est pouvoir s’en prémunir, en particulier s’il s’agit d’un sujet d’expérience candidat.
  • Le chemin parcouru pour arriver à une décision :
    Quand on prend une décision aussi importante que celle de changer (ou de trouver) un travail, on prend le temps de se renseigner. Vous allez essayer de comprendre comment votre cible se renseigne. Sur quelle site elle a fait ses recherches, avec qui elle a pu discuter de son envie de changement. C’est en comprenant ce chemin que vous arriverez à vous mettre sur sa route.
  • Les critères qu’elle va utiliser pour justifier sa décision :
    Ce sont les éléments concrets qui vont permettre à ta cible de se dire : « j’ai obtenu ce que je voulais en changeant de job ». Ce sont les détails précis qu’elle va utiliser pour justifier sa décision. Par exemple : Si ta cible veut plus de liberté dans son travail, rejoindre une entreprise avec beaucoup de télétravail sera peut-être un de ses critères. Il n’y a pas que le télétravail qui permet d’avoir plus de liberté dans son travail, mais c’est le critère que ta cible va choisir pour justifier son choix.

L’avantage de cette méthode, c’est qu’elle est très complète et qu’elle va te permettre de comprendre tout le processus de décision de ton candidat idéal. C’est armé de ces informations que tu vas pouvoir écrire une annonce qui s’adresse directement à lui ou elle.

Le gros problème de cette méthode, c’est que, pour avoir une idée complète du persona, il faut interviewer au moins 4 à 5 personnes qui peuvent correspondre à ta cible et cela demande un investissement en temps non négligeable.

Maintenant que tu sais ce que recherche ta cible ainsi que ce que tu as à lui proposer, tu peux te lancer dans l’écriture !

Attaquons l’écriture

Récapitulons les deux éléments clés que nous avons vu ensemble avant de se lancer l’écriture :

  • Il faut que ton écriture aide ton candidat à se projeter au maximum dans son futur poste en lui donnant le plus de détails possible
  • Ton écriture doit donner l’impression que tu t’adresses directement au candidat, comme si tu le connaissais depuis toujours et que tu avais compris ce qu’il recherchait

Gardes-les bien en tête pendant la lecture de tout ce qui va suivre, ce sont tes fils rouges.

Maintenant, commençons par la première chose qu’un candidat va voir lorsqu’il va consulter ton annonce, son titre.

Réfléchir au titre de son annonce

Le titre de ton annonce a deux grands objectifs.

Le premier, c’est que le candidat trouve ton annonce dans un moteur de recherche.

Tu peux donc oublier ton super titre de poste interne qui n’existe que dans ta boite ou ton titre de Ninja / Wizard / Rockstar… Si ton candidat ne va pas entrer ça naturellement dans un moteur de recherche, ce n’est même pas la peine de l’intégrer.

Un bon titre de poste est donc un titre qui correspond au titre de poste utilisé le plus largement sur le marché, et donc celui qui est le plus susceptible d’être recherché par un candidat.

Le second objectif, c’est de donner envie à ton candidat de cliquer pour lire l’annonce en entier.

Comment est-ce qu’on y parvient ? En intégrant dans le titre une partie des éléments indispensables qu’on a listé pour le poste. Mon triptyque favori pour un titre de poste ?

Titre de poste – Localisation – Salaire

(Tu peux rajouter à ça le type de contrat si tu veux). Rien qu’avec ces 3 informations, un candidat est déjà en mesure de se dire s’il a envie de lire la suite ou non. Tu vas réussir à sélectionner ton audience dès le titre du poste.

Maintenant que ton candidat a cliqué sur ton annonce, tu vas l’accrocher dès le départ et lui donner envie de lire la suite.

Commencer par la promesse

Comment vas-tu le faire ? En l’attrapant par le col avec une promesse.

Quelle promesse ? Celle de répondre à l’insatisfaction qui lui a donné envie de changer d’environnement professionnel en lui offrant ce qu’il ou elle recherche dans un nouveau job.

Ça te rappelle quelque chose ? Si tu as bien fait ton travail, ce sont des informations que tu as récolté lorsque tu as travaillé sur ton persona. La promesse est là pour te faire penser que tu as tout intérêt à lire la suite.

Que la personne qui t’écrit a compris ce que tu ressens et qu’elle va te dire comment elle va t’aider.

Je sais que ce n’est pas très parlant comme cela mais prenons un exemple pour voir ça concrètement.

Imaginons que je suis une petite structure et que le persona que je cible travaille principalement dans des grands groupes assez procéduriers avec des longs cycles de validation. Je sais que mon persona est frustré de ne pas pouvoir faire plus de choses et qu’il ne perçoit plus l’impact de son travail.

Pour l’attirer, je vais entamer mon annonce avec la promesse suivante :

« En nous rejoignant tu pourras tester, mesurer et ajuster l’impact de tes actions. Plus besoin d’attendre que Jean-Michel valide avec Élise pour qu’elle présente le projet à Jean-Louis afin que Marc prenne la décision de refuser ton idée. Quelles actions, tu me demandes ? Lis la suite pour en savoir plus. »

Ma promesse est orientée directement sur la frustration de mon candidat et lui présente ce qu’il pourra faire en me rejoignant. Elle donne également envie de continuer à lire.

C’est pour cela qu’on la met toujours en premier. Elle sert à aspirer le lecteur pour qu’il consulte la suite.

La promesse entame l’annonce mais, avant de te lancer dans l’écriture du reste, je te conseille de te poser sur la structure que va prendre ton annonce.

Travailler la structure

Plutôt que d’écrire ton annonce d’une traite, je te conseille de te pencher d’abord sur ta structure. De quoi s’agit-il ? Ta structure c’est le plan détaillé de ton annonce.

Tu te souviens (amoureusement ou pas) de tes dissertations au lycée ? Ton professeur te conseillait toujours de faire le plan avant de commencer à écrire. Ici, c’est pareil.

On va écrire les grandes catégories et sous-éléments de l’annonce avant de la rédiger.

Pourquoi ? En premier lieu pour améliorer drastiquement la lisibilité de ton annonce. Ensuite, parce que cela va te permettre de créer une suite logique dans la lecture de ton annonce.

Enfin, structurer son annonce ce n’est pas que faire des titres et des sous-titres mais aussi accentuer (avec l’usage du gras) les points clés que tu veux que ton lecteur retienne.

Si tu regardes les deux annonces qui sont présentées dans le visuel de ce chapitre, tu peux clairement voir la différence entre les deux et, même si tu ne lis que les éléments en gras, tu as une première idée du message que l’annonce veut te faire passer.

À quoi peut ressembler la structure de ton annonce ? Comme il s’agit d’un guide, j’ai travaillé une structure pour toi mais elle n’engage que moi. Sens-toi libre de la copier, de la modifier, de ne rien garder dedans.

Ça me paraissait bizarre de te proposer un guide sans un exemple, c’est tout.

Titre + Chapeau :
Le chapeau de ton annonce inclus les éléments indispensables du poste : localisation, type de contrat, durée, date de démarrage, salaire.

La promesse :
Cf chapitre précédent

3 raisons de nous croire :
Ici, je cherche à lutter contre la méfiance du candidat qui se dit « c’est bien joli ta promesse, mais qu’est-ce qui me prouve que c’est vrai ce que tu me racontes ».

  • Raison 1
  • Raison 2
  • Raison 3

Pourquoi nous avons besoin de vous :

  • Pourquoi nous avons décidé de recruter quelqu’un
  • Quelle est le principal problème auquel ce poste répond
  • Quel sera votre objectif principal si vous nous rejoignez

Ce que vous ferez :

  • Vos missions au quotidien
  • Vos missions ponctuelles
  • C’est quoi ce poste là chez nous par rapport à d’autres boites

Avec qui :

  • Votre future équipe : ses membres, son organisation, son ambiance
  • Votre futur manager : son parcours, son style de management
  • Votre future boite : sa culture, sa structure

Ce qu’on attend de vous :

  • Vos missions dans 1 mois
  • Vos missions dans 3 mois
  • Vos missions dans 6 mois
  • Vous saurez que la mission est réussie si dans un an vous avez fait…

La suite des événements :

  • Comment nous traitons les candidatures
  • Le processus de recrutement en détail si vous êtes sélectionné

Faites demi-tour si… :

  • Vous n’avez pas ces compétences clés sur le poste
  • Vous n’aimez pas tel inconvénient de mon entreprise
  • Vous n’aimez pas tel aspect culturel de mon entreprise

N’attendez plus, postulez :

  • Ce dont on a besoin pour vous évaluer correctement
  • Les compétences bonus qui permettront de vous démarquer
  • Appel à l’action : postulez !

Tu vois le niveau de détail que j’ai proposé dans cette structure ? Une fois que tu as ça, il t’est beaucoup plus simple de te lancer dans la rédaction, non ?

Maintenant que tu as ta structure, je vais te partager 4 conseils qui vont améliorer l’efficacité de ton annonce.

S’adresser à son lecteur

Rien n’est plus ennuyeux que d’écouter quelqu’un parler de lui. Lorsqu’un candidat regarde une annonce, c’est qu’il s’intéresse à ce qu’il ou elle pourra faire dans ton entreprise.

Or, qu’est-ce que font la plupart des annonces ? Elles parlent de ce dont l’entreprise a besoin, pas de ce que le candidat va obtenir en la rejoignant.

C’est pour cette raison que les annonces ressemblent souvent à des listes de courses. Elle énumère tout ce que l’entreprise recherche de manière administrative et ne donne aucune envie au candidat d’aller plus loin.

Il faut voir ton annonce comme une conversation.

Une conversation où tu expliques à ton candidat pourquoi il devrait te rejoindre et ce qu’il ou elle va gagner si elle obtient ce poste.

Ce qui veut dire que tu vas utiliser beaucoup plus régulièrement dans ton annonce le « Vous » (ou le « tu » en fonction de ce qui correspond le plus à ta culture interne) que le « Nous » ou le « Je ».

S’adresser directement à ton candidat c’est lui donner l’impression de te parler, pas de t’écouter. C’est ce qui va lui donner envie de continuer à te lire.

Le secret pour rendre ton poste attractif

Spoiler : ce n’est pas l’humour/le fun.

L’humour est souvent un artifice qu’on utilise pour rendre une écriture sympathique. Mais l’humour ne fait pas toujours vendre. Tu as déjà vu plein de publicités marrantes mais qui ne t’ont jamais donné envie d’acheter le produit. Pourtant, l’objectif de la publicité c’est bien de te faire acheter le produit, non ?

Il en va de même avec ton annonce. Son premier objectif est de convaincre la personne de postuler. Nous allons donc nous concentrer sur un travail qui va t’aider à convaincre.

Le secret réside dans la présentation des missions du poste.

Pour t’expliquer, voici un exemple de la même mission présentée de deux manières différentes :

« Vous travaillerez avec peu de supervision, nous attendons donc du candidat sélectionné qu’il soit très autonome. »

« Vous aurez la liberté d’organiser vos projets comme vous le souhaitez puisque nos managers ont l’habitude de laisser beaucoup d’autonomie à leurs équipes. »

Selon toi, laquelle est la plus efficace ?

Si tu as répondu la seconde, tu as raison. Pourquoi ?

La première mission présente une demande que l’entreprise fait au salarié (travailler sans supervision) et y associe un attribut concret (l’autonomie).

La seconde présente une envie que le candidat peut avoir (être libre d’organiser ses projets) et lui explique comment ce poste va lui permettre de l’obtenir (les managers laissent de l’autonomie).

La seconde manière de faire est plus efficace car elle démontre au candidat l’avantage qu’il va avoir à rejoindre l’entreprise. Cette conclusion vient d’une étude conduite par des chercheurs américains en 2015 où ils ont publiés la même annonce en deux exemplaires, chacune utilisant un style d’écriture et ont mesuré l’impact sur les 991 candidatures qu’ils ont reçu.

La seconde manière de présenter les missions a non seulement généré 20% de candidatures en plus, elle a multiplié le nombre de candidatures pertinentes par 3.

Ils ont également découvert que ce style d’écriture fonctionne particulièrement sur les postes où il est difficile de recruter. Pourquoi ?

Parce qu’elle convainc ceux qui n’ont pas besoin de changer de job de le faire. Ceux qui sont curieux mais pas sûr de vouloir passer le pas.

Si tu veux débloquer ce pouvoir, tu dois donc commencer à trouver le bénéfice concret pour ton candidat de réaliser les missions de son poste. Une fois que tu as trouvé ce bénéfice, réécris ta mission pour lui présenter en premier et ensuite explique-lui que c’est parce qu’il va avoir cette mission qu’il va obtenir ce bénéfice, comme je l’ai fait dans le cas de l’autonomie.

Charge à toi d’évaluer cette compétence ensuite en entretien. Pour y arriver, je te conseille de te pencher sur nos articles sur l’entretien structuré.

Offrir une porte de sortie

Tu écris ton annonce pour qu’elle encourage la personne que tu souhaites recruter à postuler. Pour y arriver, tu vas naturellement décourager certaines personnes de déposer leurs candidatures.

Tu peux le faire en écrivant très clairement dans ton annonce les compétences qui sont indispensables en poste. Tu peux également y parvenir en partageant les aspects de ta culture qui peuvent être les plus clivants. Ceux qui font qu’une personne aime (ou non) travailler dans ton entreprise. Ce n’est peut-être pas ce qu’il y a d’écrit dans tes valeurs d’entreprise mais je suis sûr que tu sais probablement de quoi je parle.

Il faut que ton candidat comprenne de lui-même qu’il ne correspond pas nécessairement au poste ou que le mode de fonctionnement de l’équipe ne lui conviendra pas.

Cela ne veut pas dire qu’elle ne correspond pas aux besoins de recrutement que tu auras demain. Pour ne pas la perdre, tu peux intégrer à ton offre ce que j’ai appelé une « porte de sortie ».

C’est un moyen de te construire un vivier de candidats directement dans ton annonce.

J’ai trouvé cette idée dans une annonce Lever, une boîte qui crée un ATS. Voici un screenshot de la phrase qu’ils utilisent :

Ils acceptent la possibilité que la personne puisse ne pas être intéressée par l’annonce qu’elle est en train de lire, ou qu’elle ne se sente pas qualifiée. Mais ils ne la laissent pas repartir sans rien faire. Ils lui proposent de s’inscrire à une newsletter pour recevoir la prochaine offre d’emploi ouverte dans ce département.

C’est utile pour le candidat et, pour toi, cela t’ouvre la possibilité de renvoyer un candidat qui est déjà intéressé par ton entreprise sur une de tes futures annonces. Malin, non ?

L’appel à l’action

Enfin, pour clôturer ton annonce, tu vas demander à ton candidat de postuler.

Je sais, ça peut paraitre bête de lui demander de le faire maintenant qu’il a lu toute ton annonce mais, crois-moi, c’est important.

Inclure un appel à l’action augmentera systématiquement le résultat attendu. Si tu demandes à ton lecteur de postuler à la fin de ton annonce, tu auras plus de candidatures, point.

Tu peux également l’encourager en intégrant de l’urgence dans ton appel à l’action. Tu peux indiquer à ton candidat que, s’il a lu jusqu’ici, il serait trop bête de passer à côté de sa chance d’avoir ce poste tout simplement parce qu’il veut remettre ça à plus tard.

Après l’écriture

Félicitations ! Tu as enfin terminé d’écrire ton annonce. Mais ton travail n’est pas encore fini.

Pour finaliser ton travail sur l’offre d’emploi, il va falloir te relire pour t’assurer que tout est au top et te préparer à mesurer les retours pour évaluer l’efficacité de ton annonce.

Tu ne sais pas par où commencer ? Pas d’inquiétude, tout est dans la fin du guide !

Ce que tu veux éviter en relisant ton annonce

Pour t’assurer de la qualité de ton annonce, nous te conseillons de la relire un peu de temps après l’avoir écrit ou de la faire relire par un de tes collègues ou même le manager qui recrute.

Pourquoi ? Parce que tu n’écriras jamais la meilleure version de ton annonce du premier coup.

Il faut être un bon réécrivain. Retravailler son premier jet jusqu’à ce qu’on arrive à la meilleure mouture de l’annonce.

Que dois-tu surveiller lors de ta relecture ? C’est simple. Si, pendant la relecture, tu te dis (ou on te dit) l’une des 4 phrases suivantes, il y a un problème avec ton annonce.

« Je ne comprends pas »
Si on ne comprend pas ce que tu dis c’est que tu as peut-être cherché à faire des figures de style inutile. Ou tu as peut-être aussi succombé à l’envie d’inclure du jargon ou de la langue de bois/des buzzwords. Sache que tu n’y gagnes rien. Tu ne fais que créer de l’incompréhension ou de l’ennui chez ton lecteur.

La solution à ce problème ? Écris ton annonce avec un langage adapté à un enfant de CM2, pas plus. L’efficacité d’une écriture vient souvent de sa simplicité.

« Je ne vois pas de quoi on parle »
Si on te fait cette remontée, c’est que ton annonce manque de clarté. Pour résoudre ce problème, ajoute autant de détails que possible dans ta présentation du poste et de son contexte. Plus tu intégreras de détails, plus tu aideras ton candidat à se projeter.

« Je ne te crois pas »
Ici, tu as probablement bien travaillé ta promesse et les bénéfices que tu vas offrir à ton candidat mais tu n’as pas réussi à les ancrer dans des preuves concrètes de ce que tu avances. Pour lutter contre ce sentiment, accompagnes toujours ta promesse ou tes bénéfices d’un exemple concret ou d’un témoignage.

« Je ne me projette pas »
Si tu as ce retour, c’est peut-être parce que tu n’as pas réussi à écrire ton annonce du point de vue de ton candidat. Ton annonce peut être assez détaillée mais elle n’est pas présentée de telle manière que le candidat a l’impression qu’elle s’adresse directement à lui ou elle. Je t’invite à retravailler la forme de ton écriture et à essayer de t’adresser directement à ton candidat dans le texte.

Si tu dépasses ces 4 retours, ton annonce est prête à être publiée. Regardons maintenant comment tu vas déterminer si elle fonctionne ou non.

Comment mesurer l’efficacité de ton offre d’emploi

Quand il s’agit de mesurer la performance d’une annonce, je me suis toujours attaché à une seule et unique metric :

Nombre de candidats qualifiés/Nombre total de candidats

Si, comme on l’a dit au début de ce guide, l’objectif de ton annonce est de convaincre ceux qui correspondent à ton besoin de postuler, ce ratio sera ton étoile du nord pour te guider.

Il faut qu’il soit toujours le plus haut possible. Plus ton annonce est bien écrite, plus le ratio sera élevé.

Ton objectif ultime serait même de ne recevoir qu’une seule et unique candidature : celle de la personne que tu vas recruter.

Et voilà, c’est la fin de ce guide ultime pour écrire une offre d’emploi. J’espère qu’il t’a plu. Donne-moi ton avis dans les commentaires.

Si tu mets en place mes recommandations, fais-moi signe pour que je puisse voir ton annonce et partage-moi tes résultats ! Mon adresse c’est aurelien@lecoledurecrutement.fr

Comment recruter en cultivant son réseau : le modèle du recruteur agriculteur

Depuis mon arrivée à l’École du Recrutement, j’ai eu l’occasion de rencontrer des centaines de recruteurs et d’échanger sur leurs pratiques et leurs visions de leur métier.

Au fil de mes échanges, j’ai re-découvert une manière de faire du recrutement que je n’avais pas croisé depuis plusieurs années et qui ne ressemble pas aux définitions « classiques » que l’on peut se faire d’un recruteur.

Ni chasseur, ni pêcheur, ces recruteurs du troisième type ont des pratiques que je trouve particulièrement intéressantes et que j’ai voulu vous présenter dans cet article.

Mais avant de vous le présenter, revenons d’abord sur la définition de nos 2 profils de recruteurs historiques : le pêcheur et le chasseur.

Les 2 profils de recruteurs historiques

Le recruteur pêcheur est celui qui va laisser le candidat venir à lui afin de l’hameçonner et de le recruter. Son outil de prédilection est l’offre d’emploi et c’est par ce biais qu’il attire la grande majorité de ses candidats.

Le pêcheur excelle dans les marchés abondants où les candidats ne manquent pas. Il va se différencier par la qualité de son écriture et sa capacité à traiter des grands volumes de candidatures.

Le recruteur chasseur est celui qui va directement chercher les candidats dont il a besoin et qui va les convaincre de rejoindre son entreprise. Son outil de prédilection est la recherche booléenne qui lui permet de dénicher ses candidats potentiels partout sur Linkedin ou Google.

Le chasseur excelle dans les marchés pénuriques où il faut savoir dénicher la perle rare et la convaincre de le rejoindre. Il va se différencier par sa capacité à trouver des profils que personne d’autre ne trouve et son talent de vendeur pour convaincre le candidat d’entrer en processus avec son entreprise.

Un autre profil existe : l’agriculteur

L’agriculteur adopte une mentalité différente. Il emprunte dans sa pratique à la fois au pêcheur et au chasseur.

Au chasseur, il va voler l’idée d’aller au devant des candidats et de se rendre visible. Non pas pour lui proposer un poste, mais pour créer une relation de confiance avec lui.

Pourquoi ? Parce que, comme le pêcheur, l’agriculteur va attendre que ce soit le candidat qui vienne à lui. Son objectif est de devenir l’interlocuteur privilégié de son candidat lorsque celui-ci se mettra en recherche.

La relation de confiance qu’il crée avec ses candidats lui permet d’obtenir des réponses rapides et claires là où d’autres recruteurs sont obligés de partir de zéro.

Le recruteur agriculteur, c’est celui-ci qui se crée, par ses interactions, un vivier de candidats auquel il peut faire appel lorsqu’un besoin de recrutement pertinent se présente.

Comme un agriculteur qui cultive son champ, il prend soin de son vivier et, lorsqu’il estime qu’il est mûr, récolte les profils dont il a besoin.

Les premiers agriculteurs

Ce profil de recruteur n’est pas nouveau. Vous connaissez peut-être déjà un recruteur dans votre entourage qui ressemble à la description que je viens de vous faire (ce recruteur, c’est peut-être même vous 😉)

Historiquement, les meilleurs chasseurs de tête étaient des agriculteurs par excellence. Leur valeur pour un client était directement liée à leur carnet d’adresses et leur capacité à y faire appel dans un laps de temps relativement court.

Pour construire ce carnet d’adresses, ils rencontraient régulièrement des candidats, en entretien ou dans des événements de networking et prenaient soin de prendre régulièrement de leurs nouvelles.

Mon premier manager en cabinet de recrutement était un agriculteur. Je l’ai vu clôturer des postes en 72h. Du brief client à la signature du contrat.

Comment faisait-il pour y arriver ? C’est simple. Il ne prenait que les missions sur lesquelles il était sûr de pouvoir placer un de ses candidats.

Il disait toujours à ses clients : « Si je n’ai pas quelqu’un à te présenter dans les 48h, je ne trouverais probablement personne. »

Mais le recruteur agriculteur d’aujourd’hui n’est plus le chasseur de têtes d’antan. Comme le pêcheur et le chasseur, l’arrivée d’Internet lui a ouvert de nouvelles opportunités et lui a fait évoluer ses pratiques.

À quoi ressemble un recruteur agriculteur aujourd’hui ?

Profil type d’un recruteur agriculteur

Le recruteur agriculteur regroupe 3 grandes compétences : l’expertise d’un secteur/métier, la capacité à créer des relations fortes et la maîtrise de la production de contenus.

Regardons en détail pourquoi ces 3 compétences sont indispensables à la réussite du recruteur agriculteur.

Se spécialiser pour être crédible

La réussite du recruteur agriculteur dépend beaucoup de sa capacité à créer des relations avec son réseau. Pour être crédible auprès de ses contacts et tenir des conversations intéressantes avec eux, le recruteur agriculteur se spécialise sur une niche en particulier.

Il va devenir expert de son métier ou de son secteur de prédilection. En comprendre les codes, le jargon et les tendances.

Pourquoi ? Pour ne pas avoir l’air d’un guignol lorsqu’il échange avec un candidat. Pour lui prouver qu’il a compris son parcours, son expertise et qu’il est même capable d’envisager la prochaine étape de son parcours.

Ses connaissances vont créer chez le candidat une sensation de confiance, voire de confort, dans l’échange. Il va se dire « enfin quelqu’un qui comprend ce que je fais ».

Créer des relations avant tout

La différence majeure entre un recruteur lambda et un recruteur agriculteur ? L’agriculteur vous appelle même s’il n’a pas de poste à vous proposer.

Il cherche à savoir comment vous allez, comment se passe votre vie professionnelle (parfois personnelle) et à comprendre comment vous voyez la suite de votre parcours.

Il veut jouer le rôle du confident, du conseiller. Il n’est pas votre recruteur, il est votre coach de carrière personnel.

Le recruteur agriculteur est passé maître dans l’art de la prise de nouvelles. Il se souvient également précisément de ce dont vous avez parlé la dernière fois que vous avez échangé.

Et c’est parce qu’il vous connaît mieux que les autres recruteurs qui vous parle que vous lui faites confiance lorsqu’il vous dit : « jette un oeil à ce poste, je pense que ça pourrait t’intéresser ».

D’ailleurs, il conserve votre confiance parce qu’il met toujours votre relation au dessus de son intérêt financier personnel. Il ne vous enverra pas sur un poste s’il pense que cela ne vous correspond pas.

Parce qu’il sait que vous dire non aujourd’hui lui laisse la possibilité que vous lui disiez oui demain. Parce qu’il pense que le plus important, c’est de trouver une opportunité qui convient au candidat, pas de remplir le poste à tout prix.

Produire du contenu pour être visible

Dernière corde à l’arc de notre recruteur agriculteur : son talent pour produire et diffuser du contenu qui parle à ses candidats.

Peu importe la forme (articles, podcast, vidéo, emails), le recruteur agriculteur sait se faire connaître sur sa niche en diffusant du contenu.

Il n’a pas nécessairement besoin de le produire lui-même, d’ailleurs. C’est souvent ce que j’appelle « un bon DJ ». Quelqu’un qui sait sélectionner les meilleurs contenus écrits par d’autres et les repartager à un seul endroit pour que les autres en profitent.

Diffuser du contenu permet au recruteur agriculteur d’être découvert par des candidats potentiels. C’est son principal outil pour démontrer son expertise auprès de sa niche et initier des contacts avec les personnes qui interagissent avec ses contenus.

En partant d’un simple like ou d’un commentaire sur un post Linkedin, il saura prendre contact avec la personne et l’intégrer progressivement dans son réseau de contacts.

Les contenus qu’ils diffusent agissent comme porte d’entrée à son activité de networking et lui servent également à créer des points de contact régulière avec les personnes qui font déjà parties de son réseau.

Car, même si vous n’avez pas récemment parlé avec votre recruteur agriculteur, vous avez peut-être partagé un de ses articles ou lu un de ceux qu’il vous avait envoyé.

Maintenant que vous connaissez les 3 compétences clés qui font la réussite des recruteurs agriculteurs, vous vous demandez peut-être si ce mode de fonctionnement est fait pour vous ?

Voici ce que j’ai appris des échanges que j’ai pu avoir avec cette typologique de recruteurs.

Vous devriez devenir agriculteur si…

Vous recrutez souvent les mêmes profils

Un bon recruteur agriculteur est souvent spécialisé sur un métier ou un secteur d’activité en particulier. Si c’est déjà votre cas et que vous avez pu développer une connaissance approfondie sur le sujet, vous avez déjà fait le premier pas pour devenir recruteur agriculteur.

Vous ne traitez pas des volumes de recrutement élevés

Le modèle de l’agriculteur demande un investissement de temps important dans la construction et le maintien de son réseau. Cela sous-entend que vous ne ferez pas nécessairement 200 recrutements dans une année. Mais vous serez en capacité de répondre plus vite que n’importe quel autre recruteur aux besoins qui vous seront transmis.

Vous avez envie de devenir freelance / êtes recruteur en cabinet

Le modèle du recruteur agriculteur se prête particulièrement au modèle de l’agence. Ce modèle vous permet de concilier à la fois les intérêts de votre candidat et ceux de votre client. Si vous souhaitez être recruteur indépendant, votre valeur résidera dans votre capacité à fournir à vos clients des candidats qui répondent parfaitement à leur besoin dans un temps record. Et le réseau que vous vous êtes constitué en adoptant les pratiques du recruteur agriculteur sera votre arme secrète.

Vous avez envie de faire ce métier plus de 5 ans

L’un des points forts du recruteur agriculteur, c’est qu’il a une vision à long-terme du recrutement. Il crée des relations avec des candidats non pas pour les besoins qu’il a maintenant, mais pour ceux qu’il aura éventuellement demain. Si vous pensez rester plus de 5 ans dans le recrutement, le modèle de l’agriculteur peut vous intéresser puisque les relations que vous allez créer avec vos candidats vous permettront de les accompagner à plusieurs moments de leur carrière.

Il n’est pas rare pour un agriculteur de placer un candidat 2 à 3 fois dans des entreprises différentes.

Vous ne vous reconnaissez pas dans ce profil ? Pas d’inquiétude, vous pouvez quand même emprunter quelques techniques des recruteurs agriculteurs qui vous aideront au quotidien à mieux recruter.

3 pratiques à voler aux recruteurs agriculteurs pour vous améliorer

Nous l’avons vu ensemble, le recruteur agriculteur a 3 compétences clés : son expertise, la création de relations et la production de contenu.

Pour chacune de ses compétences, je vous propose une pratique à essayer de mettre en place dès à présent pour vous inspirer de ce modèle.

Approfondir sa connaissance d’un métier

Vous gagnerez toujours à gagner en expertise sur les métiers que vous recrutez. Cela vous permettra d’assoir votre crédibilité auprès de votre candidat mais également auprès du manager avec lequel vous travaillez.

Pour y arriver, prenez un peu de temps pour discuter avec le manager pour lequel vous recrutez. Demandez-lui de vous expliquer ce qu’il fait, pourquoi il le fait et quelles sont les dernières tendances de son métier.

Faire régulièrement ce petit effort de compréhension vous aidera au quotidien dans vos échanges avec vos candidats. Et fera peut-être la différence pour l’un d’entre eux quand il s’agira de vous répondre.

Prendre des nouvelles des Poulidor/de votre ex

Le recruteur agriculteur entretient ses relations en prenant des nouvelles de ses candidats régulièrement. Si vous traitez énormément de volume, vous n’avez pas nécessairement la possibilité de rester en contact avec tous vos candidats. Mais vous pouvez choisir de rester en contact avec certains d’entre eux.

Je conseille souvent de prendre des nouvelles de 2 typologies de candidats : les « Poulidor » et les « ex ».

Le Poulidor c’est ce candidat qui a échoué à la dernière étape du processus et à qui vous avez préféré quelqu’un d’autre. Il était bon, mais pas assez pour être recruté à ce moment-là. Vous avez tout intérêt à rester en contact avec lui puisqu’il correspond a priori à votre besoin et que vous l’avez déjà qualifié. D’ailleurs, si le candidat que vous avez recruté ne fonctionne pas vous aurez déjà préparé le terrain pour le réengager.

L’ex, c’est ce candidat que vous adorez, à qui vous avez fait une offre mais qui finalement a choisi d’accepter l’offre de quelqu’un d’autre. Vous savez qu’il vous convenait parfaitement, mais vous n’avez pas réussi à le convaincre. Rester en contact avec lui vous permettra de vous donner une chance de le reconquérir si jamais sa nouvelle opportunité se déroule moins bien que prévu. Ou de le recruter après qu’il ait réalisé une expérience ailleurs.

Partager du contenu de temps en temps

L’idée ici est de vous rendre visible ponctuellement en parlant de votre métier, de votre quotidien ou de l’actualité des métiers pour lesquels vous recrutez.

Je ne parle pas ici de diffuser vos besoins du moment mais plutôt de raconter ce qu’il se passe actuellement pour vous ou de partager sur un sujet qui vous intéresse.

Votre objectif n’est pas d’obtenir des candidats, mais de montrer qui vous êtes et ce que vous avez à apporter à vos candidats, sans rien leur demander en retour. Que ce soit des conseils, des pensées ou même des vidéos loufoques (comme celles de Shirley Almosni).

Et voilà, vous en savez maintenant plus sur ce recruteur d’un genre nouveau. Alors, est-ce que vous pensez vous lancer dans l’agriculture ? Qu’est-ce que vous pensez de cette vision du recrutement ? Dites-le moi dans les commentaires 👇🏻 ou faites-moi 👋🏻 sur Linkedin.

Comment structurer une équipe de recrutement ?

Quelle est la meilleure structure pour une équipe de recrutement ?

C’est une question que je me suis souvent posée au fil de mes expériences. Vaut-il mieux demander aux recruteurs de gérer tout le processus ou de spécialiser les tâches, par exemple en séparant le sourcing du reste des activités ?

Depuis mon arrivée à l’École du Recrutement, j’ai eu la possibilité de rencontrer de nombreuses équipes lors des formations que j’ai données. J’ai observé comment elles étaient organisées. Je leur ai demandé quels étaient leurs grands enjeux de recrutement et les problématiques auxquelles ils ou elles faisaient face.

Ces rencontres ont nourri ma vision du sujet et je vais, dans cet article, répondre à une question que je me pose encore régulièrement :

Y a-t-il, une structure d’équipe ultime qui permette de mieux recruter ?

Spoiler : La réponse est non. Il n’y a pas une structure d’équipe ultime, il y en a 4.

Pourquoi quatre ? Parce que la structure ultime va varier en fonction des problèmes de recrutement à résoudre.

Comprendre la problématique à gérer

Quels sont les principaux enjeux auxquels une équipe de recrutement doit faire face ?

Vous pouvez probablement m’en citer une dizaine par vous-même rien qu’en lisant la question. Et je ne vais pas me lancer dans une liste à la Prévert.

Parmi tous ces problèmes, je me suis attaché à trouver ceux qui influent réellement sur la structure que va prendre une équipe. Et j’en ai retenu deux.

Le volume de recrutement

C’est un élément structurant majeur pour une équipe de recrutement. Le nombre de recrutements à effectuer va impacter fortement la taille de l’équipe et son organisation.

On ne s’organise pas pour recruter 50 personnes comme on s’organise pour en recruter 1 000.

Cela joue évidemment sur la taille de l’équipe à mettre en place mais également sur la logistique inhérente au processus de recrutement.

Plus vous avez de recrutements à effectuer, plus vous devez voir de candidats, organiser d’entretiens, suivre de candidats dans votre process, etc.

À l’inverse, plus le volume de recrutement va être faible, moins vous aurez besoin d’avoir une logistique très forte pour gérer votre processus.

C’est donc pour cette raison que j’ai choisi le volume comme premier élément structurant pour une équipe de recrutement.

La capacité de l’entreprise à attirer des candidats

La seconde grande problématique que je vois affecter la structure d’une équipe de recrutement est la capacité, pour l’entreprise qui recrute, à attirer des candidats, qu’ils correspondent à ses besoins ou non.

Qu’est-ce que cela change dans la vie d’une équipe de recrutement ?

Si une entreprise n’attire pas les candidats qu’elle souhaite recruter, l’accent est mis au sein de l’équipe recrutement sur le sourcing. Tout simplement parce que l’entreprise est obligée d’aller chercher les candidats qu’elle n’arrive pas à attirer naturellement.

À l’inverse, une entreprise qui reçoit régulièrement des candidatures intéressantes va plutôt concentrer ses efforts sur l’évaluation de celles-ci.

Cette variable va donc influer directement l’organisation d’une équipe de recrutement parce qu’elle va demander à l’équipe de faire preuve de compétences différentes en fonction de son niveau.

Les 4 combinaisons à traiter

À partir de ces deux variables, j’ai déduit 4 combinaisons de problématique à traiter, qui vont chacune demander une structure d’équipe différente.

Analysons d’abord les combinaisons à leurs extrêmes, afin de voir comment elles vont impacter la structure de l’équipe proposée. Je vais détailler, pour chaque combinaison, les compétences principales requises pour répondre à la problématique, puis détailler la structure d’équipe que je proposerais en fonction.

Fort volume de recrutement / Forte capacité à attirer des candidats

Quelles sont les principales problématiques à gérer dans ce cas de figure ?

Il faut arriver à gérer un fort volume de candidatures reçues, puisque nous avons à la fois de nombreuses offres à pourvoir, mais également de nombreuses candidatures. Il faut également arriver à sélectionner parmi celles-ci, notamment en entretien, voire à travailler à réduire le volume de candidatures reçues.

Quelles vont être les principales compétences requises ?

  • La gestion de la logistique :
    Il faut absolument que l’équipe recrutement arrive à organiser de manière fluide le déroulement du processus de recrutement, que ce soit la planification des entretiens, la gestion des retours aux candidats ou le tri des CV reçus.
  • Écriture des annonces :
    Une équipe de recrutement qui fait face à un fort volume de candidatures gagnera toujours à mieux écrire ses annonces pour l’aider à repousser les candidats qu’elle ne souhaite pas avoir et attirer ceux qu’elle aimerait obtenir.
  • Conduite des entretiens de recrutement :
    Le volume de postes à traiter et le volume de candidatures sous-entend également que les équipes doivent être capables d’évaluer efficacement les candidats vus en entretien. Pas de temps pour douter sur les décisions à prendre. La maîtrise de l’entretien structuré sera un vrai plus pour aider dans la prise de décision.

La structure proposée : Recruteurs + RecOps

Pour faire face à cette combinaison de problématiques, je recommande une structure d’équipe avec deux grands types de postes.

  1. Les recruteurs
    Ici, pas de grande originalité. L’idée est d’avoir des professionnels du recrutement complets, avec un accent fort mis sur les compétences qui ne sont pas liées directement au sourcing, comme l’entretien ou la rédaction des annonces.

    Pourquoi ? Parce que la structure parvient déjà à obtenir des candidatures qualifiées naturellement. Le focus de l’équipe recrutement va se trouver dans la qualité de la sélection proposée lors du processus et dans sa capacité à l’orchestrer.
  2. Les coordinateurs de recrutement
    Également appelés Recruitment Operations, ou RecOps, les métiers de coordination dans le recrutement peuvent s’avérer clés lorsqu’il s’agit de gérer des volumes très importants de candidatures.

    Ils ont un rôle majeur à jouer dans la gestion de la logistique de votre processus : prise de rendez-vous, gestion des agendas, coordination entre tous les interlocuteurs du processus.

    Ils peuvent également prendre en charge une grande partie du suivi des candidats et sont garants de l’expérience qu’ils vivent pendant votre processus, que ce soit pour leur donner des informations sur les prochaines étapes ou leur donner un retour construit sur leur candidature si elle venait à être refusée.

Fort volume de recrutement / Faible capacité à attirer des candidats

Quelles sont les principales problématiques à gérer dans ce cas de figure ?

Il s’agit probablement d’un des cas les plus complexes à gérer. Beaucoup de recrutements à effectuer mais pas (ou peu) de flux entrant de candidats.
Cela veut dire qu’il faut déployer énormément d’efforts pour faire entrer des candidats en processus mais qu’il faut également être en capacité de générer un volume conséquent de candidats.

Quelles vont être les principales compétences requises ?

  • Sourcer des candidats
    Puisque l’entreprise reçoit peu de candidatures, il va falloir que l’équipe recrutement soit en capacité d’aller trouver par elle-même ses candidats. Il est donc indispensable qu’elle soit capable de rechercher, d’identifier et d’engager des candidats potentiels.
  • Vendre l’entreprise
    Si l’entreprise n’attire pas des candidats, c’est probablement parce qu’elle souffre d’un manque de notoriété auprès des personnes qu’elle cherche à attirer. Ou, si sa notoriété est bonne, que l’image qu’elle projette ne correspond peut-être pas à la réalité de ce qu’elle propose et n’est donc pas attractive pour celles ou ceux qui pourraient envisager de la rejoindre.

    Puisque vous parlez à des gens qui ne vous connaissent pas (ou qui vous méconnaissent), il est important de savoir écouter ce qu’ils vous disent lorsqu’ils sont en contact avec vos recruteurs et de comprendre ce qu’ils recherchent exactement.

    Une fois cette compréhension acquise, vos recruteurs doivent mettre en face de ces attentes des éléments concrets qui vont convaincre la personne de vous rejoindre. Il est donc capital que l’équipe recrutement puisse faire valoir les bénéfices concrets qui sont proposés aux salariés de l’entreprise. La promesse qui est faite lorsque l’on vous rejoint.

    Il est impossible, dans ce cas de figure, que les recruteurs prennent une posture de supériorité, puisque ce sont eux qui ont des difficultés pour attirer des candidats.
  • Conduire les entretiens
    Le volume de recrutement étant important, il est capital que l’équipe recrutement soit en capacité d’évaluer efficacement les candidats qu’ils rencontrent. Il n’est pas judicieux de perdre du temps avec un série d’entretiens dont les objectifs ne sont pas fixés précisément en amont.

    Les recruteurs devront également savoir équilibrer séduction et évaluation pendant le processus, puisqu’une difficulté à attirer des candidats ne justifie pas nécessairement de remettre en cause les critères de sélection liés au poste.

La structure proposée : Team Sourcing et Recrutement

Pour faire face à ce type de problématiques, je recommande une équipe recrutement composée de deux grands types de poste :

  1. Les sourceurs
    Le manque d’attractivité de l’entreprise demande ici de développer une réelle expertise du sourcing, avec une équipe dédiée/des profils spécialistes. Créer une fonction spécialisée dans le sourcing permet également à l’entreprise de s’assurer un flux récurrent de candidats pour répondre à son besoin de volume de recrutement.

    Les sourceurs vont avoir pour rôle presque exclusif de rechercher, d’identifier et d’engager des personnes correspondant au besoin de l’entreprise pour les encourager à intégrer le processus de recrutement. Il est important qu’ils maitrisent les compétences de vente mises en avant précédemment puisque ce sont eux qui sont en première ligne pour séduire vos futurs collaborateurs.

    Une fois qu’ils sont entrés en processus, ce sont les recruteurs qui prennent le relais.
  2. Les recruteurs
    Le rôle des recruteurs est donc de poursuivre le travail entamé par les sourceurs pour convaincre le candidat de rejoindre l’entreprise, mais il est également de s’assurer que les candidats correspondent bien au besoin énoncé par le manager.

    C’est pour cette raison qu’il est très important pour eux de non seulement être de bons vendeurs, mais également d’être de bons évaluateurs. Leur objectif est de s’assurer que le futur mariage entre le candidat et l’entreprise va fonctionner. Et donc que les attentes de chacun sont exprimées clairement et bien respectées.

Faible volume de recrutement / Forte capacité à attirer des candidats

Quelles sont les principales problématiques à gérer dans ce cas de figure ?

C’est probablement le cas de figure le plus simple à traiter, a priori. Peu de postes à pourvoir et beaucoup de candidats ? Facile, me direz-vous !

Réfléchissons quand même ensemble à ce que ce cas de figure demande pour une organisation de recrutement.

Quelles vont être les principales compétences requises ?

  • La prise de brief
    Même s’il y a peu de recrutements à effectuer, il faut s’assurer d’avoir bien compris le besoin demandé. Sans cette étape cruciale, on prend le risque de déployer des efforts de recrutement inutiles, et parfois d’être obligé de revenir à la case départ.
  • La sélection des candidats
    Que ce soit lors du tri des candidatures ou lors des entretiens, il est capital pour l’équipe recrutement d’être en mesure de choisir correctement les personnes qui avancent dans le processus de recrutement. La bonne définition du profil recherché lors du brief va évidemment aider à y parvenir mais il faut également s’assurer de la bonne évaluation des candidats en entretien.

La structure proposée : Pas de recruteur, des gens qui font du recrutement

On est face ici à un cas particulier puisque, au final, il ne demande pas réellement d’avoir une équipe recrutement très structurée pour répondre à ses problématiques.

Le recrutement peut, dans ce cas là, faire partie des responsabilités d’une personne de l’entreprise, sans que cela constitue l’intégralité de ses missions. De nombreuses entreprises fonctionnent ainsi pendant longtemps, soit en confiant le recrutement aux responsables d’équipe, soit en le confiant à une personne dans l’équipe RH.

Faible volume de recrutement / Faible capacité à attirer des candidats

Quelles sont les principales problématiques à gérer dans ce cas de figure ?

Ici, la principale difficulté réside dans le manque de candidats. Il y a peu de postes à remplir mais, sans candidats, il est impossible de recruter ! C’est donc le principal enjeu de l’équipe recrutement qui va être mise en place ici.

Quelles vont être les principales compétences requises ?

  • Sourcer des candidats
    Comme sur le cas numéro 2, il va falloir réussir à rechercher, identifier et engager des personnes qui pourraient avoir envie de rejoindre l’entreprise.

    Que cela se fasse en approche directe ou en utilisant d’autres techniques comme la cooptation ou les annonces, il vous faut ici quelqu’un dont le seul et unique objectif sera d’attirer des candidats pertinents.

La structure proposée : Sourceur (ou Recruteur A à Z)

Dans ce cas de figure, il y a une décision majeure à prendre qui va affecter la structure de l’équipe de recrutement. Il faut déterminer si la responsabilité d’effectuer les entretiens de recrutement revient à l’équipe recrutement ou aux managers. En fonction du choix, cela va modifier la composition de l’équipe.

  1. Les managers font les entretiens : Sourceur
    Si la responsabilité des entretiens incombe au manager, vous n’avez alors besoin que de profils qui vont réussir à vous générer des candidatures. C’est pour cela que je recommande de privilégier un spécialiste du sourcing. Une personne qui sera exclusivement spécialisée sur ce sujet et concentré sur cet objectif.
  2. L’équipe recrutement fait les entretiens : Recruteur A à Z
    Si c’est l’inverse, vous avez donc besoin d’un ou de plusieurs recruteurs capables de travailler sur l’ensemble du processus de recrutement, de la prise de besoin jusqu’à la signature du contrat, en passant bien entendu par le sourcing et les entretiens.

    C’est ce que nous appelons des recruteurs de A à Z ou des recruteurs complets.

La 5ème structure : le ventre mou

Maintenant que nous avons traité les 4 extrêmes de ce modèle, quelle structure doit adopter l’équipe recrutement lorsqu’elle se trouve au milieu de toutes ces problématiques ? Car il est bien rare qu’une entreprise se trouve exactement à un bout ou l’autre du spectre…

Que faire lorsque l’on arrive à obtenir quelques candidatures pertinentes et que l’on doit faire face à un volume de recrutement compris entre 50 et 500 recrutements par année ?

Quelles vont être les principales compétences requises ?

Comme ce cas de figure est une combinaison de toutes les problématiques précédentes, l’équipe recrutement va devoir rassembler toutes les compétences citées précédemment.

La structure proposée : Recruteur A à Z

Je l’ai déjà présentée dans le dernier cas de figure, mais finalement c’est la structure d’équipe qui sera la plus flexible pour répondre à toutes les problématiques de recrutement possibles.

Il s’agit donc ici de privilégier des recruteurs polyvalents, qui sont en capacité de gérer l’ensemble du processus de recrutement et les tâches qui en découlent.

Que ce soit le sourcing, l’écriture des annonces, la gestion logistique du processus ou les entretiens.

Et voilà, ce sont donc les 5 modèles de structure d’équipe que je vous propose de suivre en fonction des problématiques de recrutement que vous pouvez rencontrer.

Au cours de l’écriture de cet article, j’ai pu échanger avec plusieurs recruteurs qui m’ont également partagé deux questions complémentaires que j’aimerais adresser avant de conclure et qui, je l’espère, vous aideront à finaliser votre réflexion sur la structure de votre équipe.

Comment structurer mon équipe si j’ai une grande diversité de profils à recruter ?

Il vous semble peut-être qu’il manque une grande variable à mon modèle de structure : la diversité des profils à recruter. Il est évident que, au sein d’une entreprise, cette diversité va impacter la structure de l’équipe de recrutement.

Cependant, elle ne change en rien la validité du modèle présenté dans cet article. Il vous suffit simplement d’appliquer ce modèle à chaque famille de métier sur lesquelles vous devez recruter.

Prenons un exemple : Une entreprise doit recruter 1500 personnes personnes.

  • 1000 sont des profils marketing qu’elle parvient à attirer facilement
  • 400 sont des profils consultant qu’elle n’arrive pas à attirer
  • 80 sont des profils financiers qu’elle arrive à attirer relativement bien
  • 20 sont des profils développeurs qu’elle n’arrive pas à attirer

Quelle est donc l’organisation potentielle à proposer pour gérer ces problématiques ?

L’équipe sera composée de :

  • une majorité de recruteurs spécialisés sur les profils marketing et quelques recruteurs sur la finance.
  • Une équipe de sourcing chargée de travailler sur les profils consultant et les profils développeurs
  • Une équipe de coordination pour assister sur le volume global de recrutement

Il faut appliquer le modèle pour chaque famille de métier et voir comment vous pouvez construire une structure d’équipe cohérente à partir de cela. Et parfois, cela veut potentiellement dire n’avoir que des recruteurs de A à Z qui travaillent sur plusieurs familles de métier.

Il n’est pas toujours nécessaire de spécialiser les recruteurs. Je dirais que, plus vous avez de difficultés à attirer une famille de métiers, plus vous gagnerez à spécialiser vos recruteurs pour adresser plus précisément cette problématique.

Combien de personnes mettre dans l’équipe ?

Maintenant que nous avons vu les compétences et typologies de profils à intégrer dans votre équipe en fonction de vos problématiques, la question est de savoir combien de personnes doivent constituer votre équipe.

La taille de l’équipe va évidemment varier en fonction du volume de recrutement à effectuer. Plus votre volume de recrutement va augmenter, plus vous serez encouragé à créer des équipes dédiées à la réalisation d’une partie des missions de l’équipe recrutement, que ce soit une équipe dédiée au sourcing ou à la coordination.

Ensuite, il faut que vous arriviez à déterminer combien de postes vos recruteurs vont devoir gérer à un instant T.

Et cet élément va principalement évoluer en fonction de votre capacité à attirer des candidats. Plus vous arriverez à être attractif, plus vos recruteurs pourront gérer de postes à un instant T, car ils n’auront pas à travailler sur le sourcing, ce qui leur libère un temps de travail non négligeable.

Si vous avez des difficultés à attirer, le temps et l’effort nécessaires pour recruter chaque candidat augmente et vos recruteurs ne pourront pas gérer un grand volume de postes à un instant T puisque chacun d’entre eux leur demande un fort investissement pour réussir.

Il n’y a pas de formule magique pour déterminer combien de personnes vous devez intégrer dans votre équipe. Mais, à chaque fois que vous réfléchissez à un recrutement, observez bien les problématiques que vous avez à gérer et ajustez la structure. Envie de lire plus sur le sujet ? Laurent y a dédié un article entier.

Votre premier objectif doit toujours être d’augmenter la performance de votre équipe, que ce soit en créant une expertise spécialisée dans l’équipe, ou en allégeant la charge de vos recruteurs en ajoutant une personne pour soutenir la charge actuelle.

Ce que j’ai compris sur l’importance du recrutement en écrivant cet article

À l’École du Recrutement, nous avons pu observer ces dernières années la montée en puissance du recrutement au sein des organisations. Plus le temps avance, plus nous voyons le sujet prendre de l’importance auprès des Directions d’entreprise.

En écrivant cet article, je pense avoir compris pourquoi.

La grande majorité des entreprises se situe plutôt dans la partie inférieure du modèle, du fait de leur faible volume de recrutement (< 500 recrutements par an) et, jusqu’à peu, n’avaient pas nécessairement de difficultés à attirer des candidats.

Il n’était donc pas justifié d’avoir une équipe recrutement dédiée.

Ces dernières années, ces entreprises se sont rendues compte qu’elles avaient de plus en plus de mal à attirer des candidats, ce qui les a fait glisser sur mon modèle du côté des structures qui ont besoin de créer une équipe recrutement spécialisée plutôt que de le conserver dans un panel de missions pour les RRH, même s’ils n’avaient pas un grand volume de recrutement à effectuer.

Maintenant que l’importance du recrutement est plus claire pour votre Direction, il ne vous reste plus qu’à trouver le bon mélange de ces différentes structures qui va vous permettre de répondre à vos problématiques de recrutement.

Vous êtes responsable d’une équipe de recruteur et cet article vous a fait réfléchir ? Je serai réellement intéressé d’avoir votre avis sur ce modèle dans les commentaires ou directement par email : aurelien@lecoledurecrutement.fr

7 savoirs qui feront de toi un meilleur recruteur pour 2020

En 2019, il nous est arrivé quelque chose d’incroyable.

Nous avons accueilli notre première promotion d’alternants à l’École du Recrutement. Ils avaient fait le pari de passer une année avec nous pour apprendre le recrutement.

Une année de formation. 12 semaines à l’école. 420 heures de cours.

Créer ces 420 heures de cours nous a demandé d’aller encore plus loin dans notre apprentissage de ce que pouvait être le métier de recruteur. Nous avons exploré les disciplines qui peuvent l’enrichir et revu les pratiques qui pouvaient être améliorées.

Pourquoi ? Parce que nous sommes convaincus que c’est en rendant les recruteurs meilleurs qu’on résout les problèmes de recrutement.

Il donc était hors de question de garder ces heures de recherche et de développement dans les murs de l’école. Nous avons voulu les rendre accessibles à tous.

Elles pourraient faire de toi un meilleur recruteur.

En sortant la nouvelle version du parcours du recrutement, nous avons passé un niveau dans notre enseignement. C’est des dizaines d’heures d’un contenu plus avancé que jamais destiné à faire de toi un recruteur impactant.

Nous sommes entrain de préparer une surprise pour le lancement du nouveau parcours. Si tu veux recevoir du contenu pour devenir un recruteur génial, laisse-nous ton email.

En attendant, voici un avant goût de ce nouveau parcours : 7 savoirs qui feront de toi un meilleur recruteur pour 2020 :

Maîtriser l’intégralité de la méthode de l’entretien structuré

C’est l’erreur que la plupart des recruteurs font en entretien, et un de nos sujets phares de l’année 2019.

Apprendre et maîtriser la méthode de l’entretien structuré va te permettre de transformer radicalement ta capacité à évaluer et sélectionner les candidats que tu reçois en entretien.

Comment ? En t’aidant à :

  • Ne plus penser que tu es un mentaliste et que tu sais lire les gens
  • Choisir les bons critères à évaluer lors de tes entretiens
  • Écrire des questions dédiées à ton poste (et identiques pour tous tes candidats) qui te permettent d’évaluer objectivement les compétences d’un candidat
  • Evaluer chacun de ces critères grâce à une grille d’évaluation claire
  • Savoir exactement pourquoi tu valides ou rejettes un candidat

Devenir un maître du copywriting

Le copywriting (ou conception-rédaction en français), c’est l’art de vendre avec l’écriture.

En tant que recruteur, on te demande souvent d’écrire pour convaincre quelqu’un de faire quelque chose. Que ce soit postuler à une annonce ou accepter de faire un point avec vous suite à un message d’approche.

Le copywriting va t’aider à rendre ton écriture magnétique.

Comment ? En t’aidant à :

  • Comprendre les attentes de ta cible avant de lui écrire
  • Écrire des titres qui font que les gens ouvrent ton message
  • Provoquer une émotion chez ton lecteur
  • Faire une promesse claire et inspirante à ton lecteur
  • Mettre en avant les bénéfices concrets de ce que tu as à offrir
  • Avoir une écriture qui force à lire du début à la fin

Structurer ses annonces

Je n’ai encore jamais croisé un recruteur qui était à 100% satisfait de ses annonces. Jamais.

C’est probablement l’un des sujets sur lesquels tu sais que tu pourrais t’améliorer. Mais par où commencer ?

Cette année, nous avons travaillé de manière approfondie sur ce que la structure pouvait apporter de bénéfique aux annonces de recrutement. Parce qu’ils faut reconnaître que, si tu ne prends pas de plaisir à écrire ton annonce, ton candidat n’aimera pas la lire.

Commencer par travailler sur la structure de tes annonces te permettra de kiffer quand tu finiras par les écrire.

Comment ? En t’aidant à :

  • Dédramatiser le fait que ton métier n’est pas écrivain
  • Ne plus faire de gros blocs de texte indigestes
  • Écrire comme tu parles plutôt que de faire de la langue de bois
  • Produire des textes qui peuvent se lire en diagonale sans perdre le fond du message
  • Aspirer ton lecteur du début à la fin de ton texte
  • Comprendre que la bonne longueur d’un texte ce n’est pas lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter, c’est lorsqu’il n’y a plus rien à retirer.
  • Réécrire plus que tu écris

Comprendre l’écosystème du recrutement

Le monde du recrutement est de plus en plus complexe. Nous avons l’impression que, chaque jour qui passe, un nouvel acteur apparait sur le marché.

Or, on attend souvent de toi que tu sois un expert de tout ce qui se fait sur le marché du recrutement. Souvent quand il s’agit de choisir un nouvel outil pour améliorer ton quotidien. Et, il faut avouer qu’il est parfois difficile de s’y retrouver.

Alors on a créé une cartographie des acteurs du recrutement. Que ce soit les entreprises qui sont spécialisées dans le recrutement, les outils qui aident à recruter ou les différents types de recruteur qui existent sur le marché.

Comprendre l’écosystème dans lequel tu évolues t’aidera à mieux envisager ton métier de recruteur.

Comment ? En t’aidant à :

  • Faire la différence entre les différents types de recruteur
  • Connaître les entreprises majeurs du monde du recrutement
  • Comprendre ce que propose les outils principaux qui sont vendus aujourd’hui aux recruteurs

Conduire une prise de brief de recrutement efficace

C’est souvent là que beaucoup de recrutements échouent. Avant même d’avoir commencé.

Un mauvais brief peut te faire perdre un temps infini. Le temps que tu mets à trouver les candidats, les convaincre de te parler puis les qualifier est perdu si tu te rends compte que finalement, ce ne sont pas les candidats que tu devais chercher.

Il est donc capital pour toi de t’assurer que le brief que tu fais avec ton manager ou ton client est efficace.

Nous avons donc rassemblé toutes les techniques qui permettent de faire accoucher le manager de son besoin de recrutement.

Comment ? En t’aidant à :

  • Critiquer les critères qui sont proposés par le manager
  • Anticiper les pièges à surmonter lors de la prise de besoin
  • Connaître les éléments indispensables que tu as besoin d’obtenir en brief
  • Trouver les questions qui vont t’aider à obtenir des réponses claires lors du brief
  • T’engager avec le manager sur le niveau de service attendu

Répondre à tous ses candidats

Il n’est plus possible de laisser des candidats sans réponse. Cette mauvaise habitude tue à petit feu la réputation du métier du recruteur.

Si nous continuons dans cette voie, nous risquons d’arriver au point où les candidats ne répondront plus à aucune sollicitation venant d’un recruteur.

Il faut arrêter de se dire que cela prend trop de temps ou qu’il est trop compliqué d’apporter une réponse personnalisée à chaque candidat.

Répondre à tous tes candidats est non seulement possible, cela te permettra de sécuriser tes recrutements futurs.

Comment ? En t’aidant à :

  • Comprendre l’importance de l’expérience candidat dans le recrutement
  • Valider tes critères de recrutement pour toujours savoir pour quelle raison tu dis oui ou non à un candidat
  • Segmenter les audiences que tu dois contacter pour optimiser tes envois
  • Construire un retour qui aide le candidat à atteindre son scénario idéal dans sa démarche actuelle
  • Donner envie au candidat de rester en contact avec toi

Vendre un poste en s’appuyant sur les motivations du candidat

Pour convaincre un candidat de nous rejoindre, il faut comprendre ce qui le motive. Les raisons pour lesquelles il travaille là où il est actuellement et les raisons pour lesquelles il serait prêt à travailler ailleurs.

Attention, je n’ai pas dit les raisons pour lesquelles il serait prêt à travailler chez nous. J’ai bien dit les raisons pour lesquelles il serait prêt à travailler ailleurs.

Pourquoi ? Parce que vous n’arriverez jamais à vendre de la glace à un esquimau. Si ce que vous avez à proposer ne correspond pas au besoin de votre candidat, vous ne le recruterez jamais.

Comprendre les motivations de ton candidat va te permettre de bien mieux le convaincre de te rejoindre.

Comment ? En t’aidant à :

  • Analyser les grands leviers de motivation liés au travail
  • Hiérarchiser les leviers de motivation en fonction de leur importance
  • Suivre les 5 étapes essentielles pour réussir une vente
  • Comprendre ce qui dans ta promesse va convaincre le candidat de te rejoindre

Le 8ème savoir que nous avons acquis en 2019

Nous ne l’avons pas tant acquis qu’approfondi. Ce savoir, c’est celui de la méthodologie de sourcing. Pour identifier des candidats, il ne suffit pas de connaître les opérateurs booléens, il faut avant tout comprendre le profil que tu recherches pour construire ta stratégie de recherche.

Est-ce que je cherche un profil pénurique ou abondant ? Quelles sont les étapes à respecter lorsque je fais du sourcing ? Comment élargir ou affiner mes résultats au fil de mes recherches ?

Toutes les réponses à ses questions, et les 7 savoirs que nous avons acquis en 2019, tu peux les retrouver dans notre formation en ligne certifiante, le Parcours du Recrutement.

Envie de découvrir en exclusivité une partie des vidéos de formation que nous avons créé sur ces sujets ? Laisse-nous ton email, on t’envoie des cadeaux très vite 😉

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