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Comment sourcer et rechercher des candidats sans rien oublier sur Linkedin ?

Linkedin est aujourd’hui le réseau social incontournable dans une recherche de candidats ! Et pour cause, Linkedin c’est presque 20 millions de membres rien qu’en France, soit la moitié de la population active. Sans compter que 90% des étudiants et jeunes diplômés du supérieur ont un compte 😲. En l’absence de concurrent sérieux, Linkedin est sans conteste une valeur sûre pour ces prochaines années!

Sourcer sur Linkedin n’est pas très compliqué, surtout avec la version gratuite qui a été épurée pour ne pas perdre de temps. MAIS, êtes vous sûr de bien connaitre toutes les astuces pour être pleinement efficace ?

Et même les bugs 🐞 ?! Oui oui, il y en a et pas des moindres !

Allez, je vous propose un tour complet de ce que l’on peut faire sur Linkedin ainsi que quelques tips pour se démarquer et contourner les restrictions payantes !

Rappels sur la « recherche universelle »

Si vous suivez régulièrement le blog LEDR 👍, vous avez déjà entendu parler de recherche universelle, de booléens et de synonymes pour avoir les « bonnes requêtes » de recherches pour vos candidats.

Si vous connaissez tout cela sur le bout des doigts, vous pouvez passer directement à la partie suivante 👇👇. Mais pas trop bas, ne manquez pas les tips !

✅ Si vous souhaitez revenir sur tout ce qui fait une bonne requête, voici l’article détaillé : Comment utiliser la méthode de recherche universelle pour votre sourcing ?

❎ Sinon, aucun soucis, voici un résumé :

Les synonymes :

Utiliser les synonymes dans ses requêtes pour n’oublier personne est la base. On pense tout de suite aux intitulés de poste et aux compétences.

Mais pas que ! Il arrive en effet que des personnes n’orthographient pas correctement leur école ou leur entreprise et ne sont plus visibles pour le coup… Ne les oublions pas non plus !

Ces profils « oubliés » ne sont pas légion, c’est évident, mais sur un marché pénurique, cela vaut le coup de s’y attarder et d’avoir des candidats que la concurrence ne chasse pas déjà 😉

Les booléens :

  • AND : permet d’associer les compétences du candidat recherché et l’intitulé de poste.
    • Exemple : développeur AND Java AND JEE AND cloud
  • OR : permet d’associer ensemble les synonymes des compétences ou d’un intitulé de poste.
    • Exemple : JEE OR J2EE OR JavaEE OR « Java Enterprise Edition »
  • NOT : permet de supprimer des résultats concernant des compétences ou un intitulé de poste que vous ne voulez pas avoir.
    • Exemple : Java NOT mobile (car vous recherchez un développeur web/logiciel, pas un développeur mobile, Java étant un langage commun)

👉 Ce qui donne au final, avec les parenthèses pour bien hiérarchiser :

(Poste1 OR Poste2) AND (CompétenceA1 OR CompétenceA2) AND (CompétenceB1 OR CompétenceB2) AND NOT CompétenceNonSouhaitée1

Et pour notre exemple :

(développeur OR « ingénieur développement ») AND Java AND (JEE OR J2EE OR JavaEE) AND (Cloud OR AWS OR Azure) NOT mobile

Vous voici maintenant paré pour rentrer dans le vif du sujet 😎

La recherche « classique » sur Linkedin

Linkedin propose plusieurs champs et filtres largement suffisants pour faire des recherches 🔎 en gratuit.

Encore une fois, si vous maitrisez déjà parfaitement les recherches sur Linkedin, descendez un peu plus bas pour les « tips » 👇👇

Sinon, on continue !

  • La barre de recherche : c’est ici que vous allez pouvoir renseigner la requête que nous avons vue juste avant.
    • Attention, en gratuit, vous êtes limité à 6 mots clés seulement : n’hésitez donc pas à avoir plusieurs requêtes !
  • Les relations : vous pouvez choisir de chercher sur votre 1er, 2ème et/ou 3ème niveau de relations 🤝.
    • Attention, par défaut maintenant Linkedin vous proposera en premier des relations de niveau 2 et très peu de niveau 3 ! Commencez donc d’abord par faire une recherche sur votre niveau 1. Cela vous évitera de devoir envoyer des invitations et d’attendre l’acceptation pour envoyer un message à votre candidat…
  • Les lieux : Linkedin fonctionne par périphérie autour des grandes villes (anciennement les « régions ») et non pas par découpage administratif. Mais vous pouvez aussi chercher sur une ou plusieurs villes spécifiques.
  • Les entreprises actuelles : il s’agit de l’entreprise dans laquelle travaille votre candidat. Utile par exemple si vous souhaitez débaucher chez un concurrent ou cibler une entreprise particulière qui a de bons profils avec des compétences spécifiques.
  • Tous les filtres : cette fenêtre reprend les filtres précédents et en ajoute de nouveaux :
    • Les entreprises précédentes 🏢
    • Les secteurs : à éviter, car il faut être exhaustif sur les secteurs ! Rien que dans l’informatique, il y en a beaucoup : Technologies et services de l’information, Logiciels informatiques, Services d’information, Internet, etc…
    • La langue du profil : à éviter également, car les candidats remplissent parfois le contenu en anglais dans le profil français…
    • Les écoles : attention, les candidats ne tagguent pas forcément correctement leur école et les écoles peuvent aussi changer de nom au fil du temps…

Une fois le champs de recherche et les bons filtres renseignés, il ne vous reste plus qu’à ouvrir les profils, les sélectionner et les contacter ?

Non, pas tout de suite 😱 ! Soyez patient, voici quelques astuces et bugs gênants pour ne rien manquer et vous démarquer des concurrents 😊

Tips #1 : Ne commencez pas par la 1ère page

Pourquoi ne pas commencer par la 1ère page 🤔 ? C’est pourtant là que se trouvent les candidats les plus pertinents… Ceux avec tous les mots clés de ma fiche de poste…

Justement ! Vous n’êtes surement pas le seul à faire la même recherche. Si vous avez beaucoup de résultats (regardez combien il y a de développeurs Java sur Paris), ne faites pas comme tous vos concurrents qui se battent sur les profils des 10 premières pages 😉

Avec un minimum de relations dans votre réseau et des requêtes souvent similaires, les résultats sont quasiment les mêmes pour tout le monde. Pour preuve, Linkedin pré-enregistre les résultats des requêtes récurrentes afin d’éviter de parcourir son immense base de données à chaque fois, ce qui prendrait trop de temps.

Attaquez directement le ventre mou, les profils qui ne sont pas en top des résultats, mais qui ne sont pas pour autant à négliger ! En effet, tout le monde ne remplit pas forcément son profil à fond. Si le mot clé recherché n’est présent qu’une seule fois dans le profil, ce n’est pas suffisant pour faire apparaitre celui-ci en premier… Et il peut très bien avoir la compétence ou l’expertise quand même !

Voire même certains profils ne mentionnent pas volontairement certains mots clés pour « être tranquille » 😜 et ne pas être contacté par les recruteurs…

Et si vous cherchez un mouton à 5 voir 6 pattes, enlever les critères les plus restrictifs pour avoir plus de candidats. Quitte ensuite à poser la question. Encore une fois, tout le monde n’est pas exhaustif dans le listing de ses compétences.

Tips #2 : « Ville et périphérie » ne prend pas en compte toutes les villes aux alentours

J’ai été autant surpris que vous en découvrant dernièrement que l’utilisation des filtres ou non sur Linkedin fait perdre des résultats, à tort !

Par exemple, avec le filtre des lieux, je me lance dans une recherche de « développeurs » sur la Côte d’Azur :

👉 Si j’utilise « Nice et périphérie », je suis censé avoir tous les profils autour de Nice : 3 700 résultats chez moi.

👉 Mais si je rajoute une 15aine de villes/villages autour de Nice en plus de « Nice et périphérie », il y en a plus que précédemment : 4 400 résultats chez moi, soit presque 20% de plus, ce qui est loin d’être négligeable…

Mais je vous rassure, tout le monde n’est pas concerné 😊. Je n’ai pas une liste complète de toutes les grandes villes de France qui sont impactées, par contre, je n’ai pas trouvé ce problème pour Lyon ou Nantes par exemple. Contrairement à Bourg en Bresse où j’ai le même problème qu’avec Nice.

Pourquoi certains et pas d’autres ? Il faudrait aussi comprendre comment Linkedin découpe le territoire…? Je n’ai pas d’explications, mais si vous l’avez, dites-le nous en commentaire !

Faites encore attention aux filtres, j’ai parfois rencontré quelques profils dans les 25èmes pages de résultats qui auraient mérités d’être dans les 1ères pages. Mais aussi en jouant sur le filtre des entreprises, il peut y avoir quelques nouveaux profils qui « sortent du chapeau ».

Faut-il pour autant se méfier de Linkedin, de l’interprétation des requêtes et des filtres ? Non, il est relativement fiable, mais capricieux !

Si vous n’avez pas à vous en préoccuper la plupart du temps, cela peut changer la donne si vos candidats sont peu nombreux. Bidouiller les filtres au cas où : 5-10 profils en plus ne sont pas négligeables quand on a déjà contacté tout le monde 😉

Tips #3 : Ciblez les profils en recherche !

Vous le savez surement, avec un compte gratuit, on ne peut pas cibler les profils en recherche ou à l’écoute. Dommage, car depuis quelques mois, le nouveau et relooké #OpenToWork 💼 est de plus en plus utilisé par les membres. Le terme et le hashtag ont été bien cadenassés et je n’ai pas de solution pour les avoir sans payer…

Mais tout n’est pas perdu, on peut toujours chercher dans le contenu des profils Linkedin une mention montrant que la personne est en recherche.

Je me suis amusé à tester quelques exemples, uniquement sur la France, avec les mots clés 🔑 suivants (suivi du nombre de résultats obtenus avec mon compte) :

  • « recherche d’emploi » : 67 000
  • « recherche active » : 46 000
  • « recherche d’un emploi » : 26 000
  • « ouvert à » : 18 000
  • « recherche un poste » : 15 000
  • « recherche d’opportunités » : 12 000
  • « recherche de nouvelles opportunités » : 10 000
  • « à l’écoute d’opportunités » : 9 600
  • « à l’écoute du marché » : 7 200
  • « recherche un emploi » : 6 300
  • « en veille » : 5 900
  • « recherche poste » : 5 600
  • « recherche de poste » : 5 100
  • « recherche emploi » : 4 700
  • « looking for opportunities » : 4 300
  • « recherche de nouveaux challenges » : 4 200
  • « recherche de nouveaux défis » : 2 700
  • #opentowork + opentowork + « open to work » : 1 100

Bien sûr que dans ces résultats il doit y avoir des faux positifs. Mais le volume nous donne déjà 5-6 termes de recherches qui se détachent nettement. Comme on peut mettre jusqu’à 6 mots clés dans le champ de recherche, cela vaut bien le coup d’en sacrifier un pour tester une de ces expressions.

Autant sourcer d’abord les profils en recherche avant de s’attaquer à ceux qui n’ont rien demandé !

Il doit surement y en avoir d’autres, je n’ai pas pu penser à tous. N’hésitez pas à nous en faire part en commentaire !

Tips #4 : Un profil est caché ? Débloquez-le !

Pour les recruteurs qui débutent dans le métier, il faut un peu de temps pour se construire un réseau… Et malheureusement, les résultats des recherches sont conditionnés par la taille du réseau !

Ce qui fait que l’on peut tomber sur des profils interdits, les « Utilisateurs Linkedin », car hors de son réseau :

Voici une technique simple et qui n’est pas soumis depuis longtemps aux aléas des corrections de Linkedin (et oui, les développeurs de Linkedin finissent toujours par bloquer les techniques contournant le payant) : faire une recherche sur Google 🔎.

Pour cela vous recherchez l’intitulé de poste entre guillemets + la localisation entre guillemets + site:linkedin.com et le tour est joué :

Si vous n’êtes pas familier des requêtes Google : voici la requête d’exemple de l’image 👆 qui pourra vous servir de modèle.

En résumé

Nous voici au bout de cet article, j’espère que ces rappels et astuces vous aideront dans votre sourcing quotidien ou ponctuel 😊

Si vous n’avez pas tout lu ou que vous souhaitez avoir l’essentiel, voici un récap’ rapide :

1. Bien maitriser la recherche universelle est indispensable avant de se lancer dans n’importe quel sourcing qui implique des requêtes de recherche, même sur Linkedin.

2. En gratuit, Linkedin nous propose quelques filtres suffisants pour faire du sourcing mais attention ! Ces filtres peuvent très vite se révéler traitres et vous faire passer à côté de nombreux profils :

  • Si vous ne renseignez pas le filtre de niveau de relation (et même si vous le faites), Linkedin essaiera toujours de mettre en avant les profils de niveau 2 !
  • Il y a des bugs dans le filtre de localisation 📍 pour la « périphérie » de certaines villes…

3. Plutôt que d’aller contacter les premières pages de résultats comme tout le monde, si vous alliez fouiller un peu plus loin, au delà de la 15ème page ? A la clé, des profils moins renseignés, certes, mais aussi beaucoup moins contactés !

4. Avant d’aller contacter des profils passifs, avez-vous bien penser à contacter ceux qui sont en recherche ? En gratuit, pas de filtre #OpenToWork de disponible… Mais avec un peu de créativité, on peut toujours contourner : « recherche d’emploi » et « recherche active » sont les termes les plus utilisés par les chercheurs d’emploi. Ajoutez-les à votre requête !

5. Un profil est bloqué car hors réseau ? Passez par Google avec les éléments clés du profil 🤘

Merci d’avoir lu jusqu’au bout ! Nous avons vu aujourd’hui « la base » du sourcing sur Linkedin mais ce n’est pas fini ! Je vous proposerai dans un prochain article d’aborder d’autres façons de sourcer sur Linkedin en s’éloignant de notre champ de recherche favori 👋

Crédit photos : pixabay.com

Eloquence, psychologie et technicité : mes 3 tendances pour l’avenir du sourcing !

Il y a un an exactement je participais à La Source qui accueillait la finale 🏆 du Challenge Sourcing. Peut-être y étiez-vous aussi ? J’adore le concept car les sourceurs ont l’occasion de se confronter à leurs confrères et surtout de s’amuser sur des défis de sourcing assez poussés. Un peu comme les challenges et concours de code dans l’informatique.

Les 2 phases du concours faisaient appel à des capacités différentes :

  • Une première partie, pour les pré-sélections, basée sur la technique 💻 avec la recherche d’indices sur le web.
  • Une seconde partie, pour la désignation du vainqueur final, basée sur l’art de convaincre un candidat avec un pitch 📣 réalisé presque sans préparation.

C’est là que je me suis dit que le sourcing avait vraiment évolué et pris de l’importance. On était loin des premiers concours organisés il y a à peine quelques années. Une bonne nouvelle pour le métier quand les choses évoluent !

Et les mois suivants ont confirmé cette tendance avec de plus en plus d’articles, conférences, webinars et formations sur des techniques de recherche très pointues ou la rédaction de messages d’approche candidat.

Oui, le métier avait vraiment évolué par rapport à mes débuts il y a 8 ans… 😉

Pourquoi cette évolution ?

Vous l’avez peut-être vécu, le sourcing est depuis quelques années sorti de la zone sombre. Initialement, il y avait peu de spécialistes en France et surtout, ce n’était pas un sujet qui passionnait les recruteurs ou les RH.

Le coup de projecteur 💡 est venu comme souvent des pays anglo-saxons. Il a permis au sourcing de se démocratiser et de se professionnaliser. Au début, c’était une affaire d’autodidacte, puis des formations ont émergé suscitant de nombreuses vocations.

C’est l’évolution logique de toute nouvelle discipline :

  1. Au début on tâtonne, on se débrouille par soi-même : il y a peu de personnes et c’est une affaire de passionnés dans leur garage !
  2. Puis la tendance se confirme face à la pénurie et la concurrence 🚀 : le sourcing prend de plus en plus d’importance et des formations apparaissent.
  3. Sur sa lancée, le métier continue sa « professionnalisation » et fait l’objet d’études, de recherches et d’expérimentations. La science pointe le bout de son nez pour augmenter les résultats et la rentabilité. Car les sourceurs doivent trouver toujours plus de candidats avec des compétences toujours plus précises.

Et ces 2 dernières phases se sont faites très rapidement créant un fossé énorme entre 2 types de sourceurs :

  • Les sourceurs spécialisés qui ont un bon niveau : scripting Python 👨‍💻 pour du scrapping web, étude des critères d’influence de l’algorithme Linkedin, automatisation des tâches fastidieuses, analyse des profils sur les réseaux sociaux ou statistiques poussées des messages d’approche.
  • Les recruteurs-sourceurs qui ont les bases et un peu d’expérience sur le sujet mais sans aller aussi loin que les 1ers : requêtes booléennes sur Linkedin et les CVthèques, un peu d’open web 1 à 2 fois par an, utilisation d’un plugin Chrome pour trouver des coordonnées ou templates de messages d’approche un minimum personnalisés.

Le gouffre entre les 2 est énorme et rempli de vide : il y a peu de sourceurs qui se situent entre ces extrêmes…

Est-ce le début d’un sourcing à plusieurs vitesses ?

Il y a toujours eu plusieurs niveaux de vitesse dans le recrutement, même avant l’essor du sourcing, entre les grosses écuries et les plus petits qui ne savent pas ou n’ont pas le temps. Mais on aurait pu penser que la réunification était proche avec la démocratisation et la simplification des outils. A tort… Car oui, il y a bien 2 niveaux de sourcing avec chacun des enjeux différents.

D’un côté, des sourceurs à 100% 🕵️‍♀️ qui cherchent des profils ultra-ciblés et n’ont pas d’autres choix que de pousser les techniques au maximum afin d’identifier et convaincre des candidats. Ou aussi des sourceurs qui ont de gros volumes à réaliser et sont obligés d’automatiser pour réussir à embaucher en nombre.

De l’autre côté, des recruteurs à moitié sourceurs 👩‍💼 qui continuent de traiter tout le process de recrutement. Les bases du sourcing sont suffisantes dans leur quotidien au vu du temps qu’ils peuvent allouer au sourcing.

A me lire, le recruteur, qui culpabilise de ne pas être au top niveau sourcing et qui aimerait faire plus mais n’y arrive pas faute de temps ou de compétences pointues, doit être soulagé. Mais non !

L’évolution du sourcing est en marche. Que l’on soit en cabinet, en ESN ou dans une équipe recrutement en interne, on en demande toujours plus 🍋 !

Les recruteurs commencent alors à percevoir les limites de leurs bases en sourcing : pénurie de candidats ou de compétences sur de nombreux secteurs, défiance des candidats,  difficultés à attirer et convaincre les candidats, outils qui deviennent de plus en plus chers (qui n’a pas pris peur devant les prix, monopole oblige, des offres de Linkedin ?), sans oublier le manque de temps…

Confinement, crise sanitaire et crise économique 📉 ont mis les recrutements en suspend pendant quelques mois mais la reprise est là. On recherche toujours les mêmes moutons à 5 pattes avec toujours plus de pression sur les KPI et les résultats.

Et malheureusement, pas d’éclaircie en vue à court ou moyen terme. A moins que de nouveaux outils viennent apporter leur soutien : IA et matching prédictif, robot simplifiant et automatisant les tâches… Mais quand ?

Le recruteur-sourceur n’a donc pas d’autres choix que de se rapprocher et d’apprendre des sourceurs spécialisés.

Quels sont les points sur lesquels les recruteurs vont devoir s’améliorer ?

Chaque cas est bien entendu différent et particulier : un recruteur cherchant des développeurs n’aura pas les mêmes contraintes qu’un recruteur cherchant des gestionnaires de paie.

Pourtant, je vois 2 sujets prendre de l’importance :

  • Utiliser la technique pour identifier et cibler de nouveaux candidats.
  • Améliorer la phase d’approche et de contact des candidats pour les intéresser et les convaincre : cela passe par la psychologie ET la persuasion du candidat.

Quel que soit le profil que l’on recrute, ces 3 tendances sont aujourd’hui la pierre angulaire d’un sourcing efficace. Et ce n’est pas une surprise puisque nous les retrouvons comme critères d’évaluation du dernier Challenge Sourcing. On se plonge dedans !? 😉

Le recruteur sera-t-il un développeur ?

Sans suspense, ma réponse est non, ce n’est pas le même métier. Mais il y a parfois du bon à récupérer dans d’autres secteurs !

Scripting et données web

Nul doute qu’un sourceur devra développer quelques compétences en scripting. Ce n’est pas la même chose que du développement web ou logiciel. Je parle plus de petits bouts de code 💻 qui viendront automatiser des taches et simplifier le quotidien.

Avec les scripts, fini les copier/coller fastidieux dans un fichier Excel, depuis la page web d’un annuaire école, et qu’il faut ensuite remettre en forme ligne par ligne. Quelques lignes en Python et le tour est joué ! C’est un langage assez ancien mais diablement puissant tout en étant simple à comprendre et à manipuler. On est loin de l’usine à gaz de certains langages et environnements…

Ce n’est qu’un exemple, les possibilités d’automatisation sont multiples : campagnes d’envois d’email, notamment pour les relances, ajout ou envoi de messages après chaque mise en relation Linkedin, suivi du candidat dans la zone noire entre la signature du contrat et l’arrivée dans l’entreprise, génération de messages avec en paramètres les éléments de personnalisation…

Apprendre le « code » dépasse même le cadre du métier de sourceur, c’est devenu un enjeu sociétal. Nos enfants apprennent l’informatique dès leur plus jeune âge et commencent même avec les bases de la programmation en primaire.

La majeure partie des informations de nos candidats se trouvant sur des sites web, il faudra bien que le sourceur se familiarise avec la construction et le contenu d’une page web. Ceci afin d’aller chercher les informations « à la source », sans pour autant devenir un pirate, ce qui illégal. Les scripts ont besoin de data 📚 qu’il faudra bien leur fournir !

La data, c’est le nerf de la guerre dans notre civilisation hyperconnectée et avide d’informations. Le growthhacking, encore marginalisé chez les recruteurs, va monter en puissance !

OpenWeb pour trouver de nouveaux candidats

Les recherches sur l’Open Web peinent encore à se démocratiser chez tous les sourceurs. Ce ne sont pas les booléens qui font peur, aujourd’hui bien maitrisés par la majeure partie des recruteurs, mais plutôt les opérateurs de recherches. Lequel dois-je utilisé ? Est-ce qu’il y a des espaces ? Comment connaitre l’URL pour son X-Ray ?

En effet, tout le monde utilise Linkedin et les CVthèques dont les requêtes de recherche 🔍 fonctionnent avec des booléens, même si les moteurs de recherches deviennent de plus en plus intelligents, savent interpréter nos recherches imparfaites et font de la sémantique. D’ailleurs, Google et la version gratuite de Linkedin ne favorisent pas les longues requêtes prenant en compte toutes les possibilités.

La fin de l’utilisation des synonymes et donc des requêtes complexes ?

Pour les grosses plateformes, oui, mais pas pour des recherches spécifiques. Souvenez-vous, ce docteur en intelligence artificielle spécialisé sur tel type d’algorithme 🙄 Après en avoir trouvé 3 en France sur Linkedin, qu’est-ce que je fais ?

C’est là que la technique revient au galop : en allant peut-être chercher/analyser les pages de présentation des thésards et professeurs sur les sites web des 5 universités identifiés avec des programmes de recherche dans le domaine de notre docteur.

De même que rechercher uniquement des développeurs sur Linkedin, c’est se priver de bases de données gratuites et accessibles, certes moins grosses, mais qui permettent de faire différemment de tout le monde. Je pense à des plateformes comme GitHub, Stackoverflow… Tous les recruteurs IT les connaissent et on a forcément lu au moins une fois un article dessus. Mais combien les utilisent-ils régulièrement ?

Et quant bien même, il y a une différence entre trouver et réussir à engager un candidat !

Le recruteur devra-t-il être un champion de l’éloquence ?

Beaucoup de recruteurs sont actuellement confrontés à la situation suivante : comment se démarquer sur un secteur pénurique quand on propose à peu de chose près la même chose que l’entreprise concurrente ?

Par facilité, on peut jouer la survente du poste et de l’entreprise ou alors miser sur des recruteurs qui savent « vendre ». C’est-à-dire qui ont une force de conviction et de persuasion afin de remporter les faveurs des candidats les plus difficiles.

Cela passe bien entendu par le message d’approche 📩 et les relances. De nombreux recruteurs laissent trainer de faux profils, notamment sur Linkedin, afin d’épier la concurrence et récupérer à leur propre compte les « meilleurs » messages.

Les choses s’améliorent-elles pour autant ? Non, car tout le monde fait plus ou moins la même chose… D’où le nombre important de sourceurs en recherche de retours sur les messages qui marchent ou pas. Dès qu’un webinar propose ce sujet, les participants sont nombreux !

L’avenir du sourceur est-il dans l’éloquence 🎤 ? Aussi bien dans le message d’approche que lors des entretiens, afin de convaincre le candidat ?

On se retrouve donc, pour les sourceurs qui se lancent dans cette voix, dans une course à l’originalité pour montrer sa différence. Comme de vrais auteurs et poètes, ces sourceurs manient parfaitement le verbe et sont capables de susciter l’intérêt pour obtenir l’adhésion des candidats les plus difficiles. Moi, j’adore les belles plumes 😍

On retrouve également cette tendance lors des entretiens où certains recruteurs sont capables de persuader et retourner des candidats par la seule force de leur discours. En ayant toujours réponse à tout ou en utilisant habilement la psychologie humaine, parfois à la limite de la manipulation…

Le recruteur ne devient-il pas psychologue aussi ?

La personnalisation des messages d’approche a pris une importance particulière ces 2 dernières années, à l’image du tag #LaPersonnalisationBordel. Mais la personnalisation ne fait pas tout. « L’émotion » que doit susciter le message au candidat qui le lit prend de plus en plus importante.

La psychologie du candidat 🧠 est donc de plus en plus étudiée. Au-delà des clichés comme la mise en avant de la sécurité du poste pour un candidat avec une famille ou le côté challenge pour un jeune qui sort de l’école, on peut aller beaucoup plus loin !

J’ai vu récemment passer une formation qui proposait d’aborder non plus la psychologie mais la neuroscience pour convertir les profils les plus récalcitrants en candidats. Le but est ici de comprendre le fonctionnement du cerveau des candidats, jouer sur les leviers inconscients de l’esprit ou anticiper leurs réactions…

Cela peut choquer ou pas, mais c’est un phénomène à ne pas négliger car la science est capable d’améliorer et de faire avancer les pratiques. Toujours dans l’optique d’une rentabilité et d’une efficacité renforcée. En bien ou en mal, c’est un autre débat 😉

Sans miser exclusivement sur la capacité du sourceur à convaincre un candidat, la psychologie est une corde supplémentaire à l’arc du sourceur que l’on aurait tort de négliger dans les années à venir. D’ailleurs, de nombreux recruteurs viennent d’une formation dans ce domaine !

Que retenir de tout cela ?

Si on ne devait retenir qu’une chose, c’est que les techniques de sourcing n’en sont qu’à leurs débuts 🌱. Parti de très loin, c’est un domaine encore jeune qui va évoluer rapidement. Nous ne sommes donc pas prêts de voir le sourcing stagner et ne plus proposer de nouveautés ! De beaux challenges à relever pour les passionnés qui ont envie d’apprendre !

Compétences techniques dans la phase de recherche, psychologie et force de persuasion ont un bel avenir ces prochaines années. Le recruteur-sourceur qui n’est pas à 100% au sourcing va-t-il devoir y venir, ou va-t-on voir de nouveaux métiers complémentaires apparaitre ?

Des experts qui viendront épauler le recruteur-sourceur généraliste dans les tâches les plus spécifiques :

 👉 un profil technique qui intervient en support aux équipes recrutement dans les phases de recherches et d’automatisation.

 👉 un consultant spécialiste dans la persuasion et l’éloquence qui viendra coacher les recruteurs afin de les aider à améliorer leur pitch.

 👉 un psychologue spécialisé qui donnera les pistes et les éléments clés aux recruteurs afin que ceux-ci sachent sur quel bouton appuyer chez leurs candidats.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Pour certains, c’est surement déjà le cas, mais peut-être voyez-vous d’autres domaines prendre de l’importance dans votre sourcing quotidien ? 🤔

Crédits photos : Pixabay