On parle de salaires dans tous les métiers mais peu ou pas des salaires des recruteurs. Je vous propose un tour d’horizon des salaires des professionnels du recrutement, des aristocrates aux ouvriers du recrutement. Les différences sont importantes et révélatrices d’un métier qui génère autant d’inégalités.
Voici donc mon analyse après des années de rencontres avec les professionnels du recrutement. Je me suis amusé à créer des catégories pour différencier les différentes parties…beaucoup se reconnaitront :).
Disclaimer : ceci est un article avec beaucoup de clichés (je sais, c’est mal) et non scientifique mais proche de la réalité 🙂
Les ouvriers du recrutement : 25-35 K€
C’est la plus grande majorité des recruteurs. Ils sont (comme l’indique l’étude sur les sourceurs en France) plutôt des femmes entre 23 et 30 ans qui travaillent souvent chez des intermédiaires du recrutement, des agences d’intérim, des cabinets de recrutement en 1ère expérience (comme les cabinets anglo-saxons) ou des chargés de recrutement dans des ESN (anciennement SSII).
Ils triment sur le métier et en apprennent les différentes facettes à la dure. Ils pourront aimer leur métier si ils ont un manager assez pédagogue qui saura amortir les chocs tout en les faisant monter en compétences.
Ces ouvriers du recrutement doivent souvent suivre des cadences exigeantes avec des KPIs stricts (nombre de RDVs, nombre d’appels, nombre de CVs). Certaines structures vont même jusqu’à comptabiliser le temps de pause (pour aller aux toilettes) de leurs ouvriers du recrutement.
Ils gagneront rarement plus que 35 000 euros brut maximum mais commencent souvent autour de 22 000 euros brut (certains ouvriers arrivent à dépasser ces montants avec leurs commissions).
Les ouvriers vraiment passionnés et bien « managés » pourront alors devenir techniciens ou bourgeois si ils arrivent à s’accrocher durant ces 2-5 années.
Les techniciens du recrutement : 35-45 K€
Ils ont réussi à se défaire de la masse des ouvriers, ils sont devenus responsables recrutement en ESN, chargés de recrutement en entreprise, consultants confirmé en cabinet de recrutement ou responsables d’agence (chez un intermédiaire).
Ils ont appris à aimer le recrutement (et surtout la dimension commerciale pour certains) et ont développé une clientèle de comptes avec lesquels ils travaillent régulièrement. Ils sont toujours soumis à des KPIs stricts mais savent s’en débrouiller car ils ont moins de pression. Ils commencent à gérer une petite équipe ou 1 stagiaire qui fait la recherche (ces chargés de recherche sont devenus sourceurs pour certains).
Ils gagnent entre 35 K et 45 K maximum (encore une fois ce chiffre pourra augmenter selon les commissions).
Les bourgeois du recrutement : 50-80 K€
Ils sont les « good billers « des cabinets, ceux qui performent continuellement et dégagent de confortables salaires mais aussi les responsables recrutement de grandes entreprises, directeurs de secteur en Intérim ou directeurs de recrutement en ESN. Certains vont quitter le milieu des cabinets de recrutement pour devenir DRH dans de petites structures. Ils ont acquis plus de 5 ans d’expérience (en général entre 5 et 10 ans d’expérience). Après être passés de l’ouvrier au technicien, ils ont montré leur capacité à produire mais aussi à manager. Ils connaissent les arcanes de la relation commerciale et de la relation candidat.
Ces bourgeois du recrutement facturent facilement 50 K euros les mauvaises années et atteignent régulièrement les 80 K euros les bonnes années.
Les aristocrates du recrutement : 80 K€ et plus
Ce sont les chasseurs de tête à l’ancienne qui gèrent leur carnet d’adresse comme la dernière merveille du monde. Dans ces aristocrates, il y a néanmoins 2 familles très différentes.
Il y a d’abord les désargentés qui se sont longtemps reposés sur leur patrimoine relationnel mais qui, depuis la crise, ont beaucoup plus de mal à s’en sortir. Leur CA dépendait souvent d’un seul client… ce client ayant décidé, avec les réduction de coûts, de se passer de lui, ils ont des difficultés depuis plusieurs années. Ils font avec la situation mais regrettent les années d’or du recrutement.
Il y a ensuite les aristocrates qui résistent bien malgré les pressions du marché et qui continuent de facturer des sommes folles pour leur mission. Ils appartiennent aux meilleurs cabinets de chasse comme Korn Ferry ou Egon Zehnder ou chassent en solitaire avec un réseau très puissant (des ex DRH ou directeurs d’entreprises du CAC 40). Chaque mission peut leur rapporter plus de 50 K Euros et ils dégagent des salaires de plus de 100 k.
Ils ont souvent une vision très exclusive du métier et regardent encore les réseaux sociaux professionnels avec un peu de condescendance.
Les nouveaux riches du recrutement : 50-65 K€
Ce sont les recruteurs qui travaillent dans des entreprises en croissance ou start-ups qui ont réussi (qui ont trouvé leur modèle économique et peuvent donc payer des salaires confortables). Ils sont d’excellents recruteurs et se font chasser par ces entreprises qui n’hésitent pas à payer des salaires au-dessus du marché.
Ils ont souvent commencé comme recruteurs dans l’IT (car ce sont les meilleurs recruteurs) et se sont hissés à la force du poignet. Ils peuvent émarger à plus de 60 K euros et sont souvent commissionnés au nombre de recrutements réalisés à l’année. Ces entreprises en croissance savent que le recrutement est probablement l’élément le plus important et investissent sur des recruteurs de bons niveaux.
Et vous, vous êtes qui ? Quel est votre salaire ?
N’hésitez pas à jouer la carte de la transparence en commentaires, je suis curieux d’en savoir plus !
Et si vous êtes recruteur, n’hésitez pas à rejoindre la meilleure formation au sourcing et au recrutement, LEDR Pro !