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« La diversité » est une insulte inventée par des consultants

14 minutes de lecture

Alors que je pensais en être débarrassé, je vois resurgir ci et là le concept fumeux de diversité. Ce qui est marrant c’est que l’on retrouve dans ce sujet pas mal de points communs avec celui de la Génération Y (que l’on a abordé ici).

Quelques prérequis

Avant de commencer, il faut que l’on se mette par avance d’accord sur quelques points.

Premièrement, on marche ici sur un sujet corrosif et j’ai conscience que ma radicalité de ton habituel en froissera certains. Vous avez l’habitude de la radicalité si vous suivez ce blog mais en général les sujets sont plus légers. Or, ce sujet met toujours mal à l’aise. Peu importe la manière dont en parle. Même dans un spectacle d’humour on sent la pointe de gêne dans les rires. Je vous mets donc d’entrée en garde : vous risquez de ressentir de la gêne en lisant, voire de la colère si vous vous sentez accusé(e).

Deuxièmement, partons d’emblée du principe que les gens sont spontanément bienveillants dans leur immense majorité. (Ce qui n’est d’ailleurs pas forcément le cas du sujet génération Y). Ici on touche à un sujet où la plupart des gens pêchent par maladresse bienveillante plutôt que par hostilité assumée.

Troisièmement, il est tout à fait normal d’être maladroit quand on ignore certaines choses. Cela ne fait pas de vous quelqu’un d’horrible pour autant. Personne ne peut se prétendre à l’abri de la maladresse. Je m’inclus évidemment dans le lot.

Maintenant que tout cela est dit, mettons-nous à l’ouvrage.

Qu’est-ce que la diversité ?

À vrai dire personne ne sait plus vraiment. Posez la question à 100 personnes et vous aurez 100 réponses différentes. Le point commun de toutes ces réponses c’est une sorte de socle qui est postulé : il y a un modèle majoritaire de personnes à un endroit donné, et on fait la promotion de tous les autres « types » de personne.

Selon les humeurs la distinction se fera selon la couleur de peau, la religion, le genre, l’orientation sexuelle, l’âge, l’intégrité physique, la santé, etc. Et c’est totalement changeant : vous pouvez faire 4 conférences différentes sur la diversité et avoir 4 définitions différentes selon qu’on aborde un ou l’autre critère.

Au final chacun voit midi à sa porte : l’exemple récent de Dropbox avec ce tweet qui a déclenché une polémique est édifiant.

Comme toujours avec la diversité on part d’une bonne intention et on finit par fâcher des gens. La maladresse. Et c’est normal d’avoir du mal à utiliser ce concept car il est un grand amalgame où on mélange des problématiques sociales avec des problématiques sexistes par exemple. D’autant plus que c’est un mot de langue de bois : il est si vague qu’il déclenche des interprétations trop variées. Car, au final, c’est quoi la diversité si ce n’est l’humanité ? Jusqu’à preuve du contraire chaque être humain est différent de tous les autres (jumeaux compris).

Ce qui est marrant c’est que quand on remonte à l’histoire de ce mot, voici ce que nous dit Wikipédia :

Jusqu’au Moyen Âge le terme désignait plutôt ce qui est « bizarre », emprunté au latin « diversitas » : divergence, il exprimait une notion de méchanceté. Dans l’actualité le seul sens courant est celui de « variété ».

Vous avez bien lu, c’est un mot qui veut originellement dire « bizarrerie ». Et malheureusement ce n’est pas que de l’étymologie pompeuse : le mot a gardé ce poids en lui. Quand on parle de diversité on ne parle évidemment pas du fait que chaque humain est divers. Non, on parle bien des humains qui ont une « bizarrerie », quelque chose qui les sort d’une certaine normalité.

[Edit du 10 février 2017] : Il semblerait que ce soit un plaisantin qui ait introduit ce sens dans wikipedia, avec une fausse source.

Heureusement, ce mot est une mode s’estompant de plus en plus. Quand on regarde les recherches Google sur les 13 dernières années, on constate qu’il est de moins en moins recherché. Et on ne peut que s’en réjouir.


Autre point marrant : on remarque qu’il y a un pic de recherches tous les mois de novembre. On remarque également qu’il y a un second pic en janvier (il semblerait que ce ne soit pas un hasard si nous sommes en janvier quand j’écris cet article). En revanche, je n’ai aucune idée du pourquoi. Si quelqu’un a une intuition sur ce pic de recherches en novembre, qu’il me le dise en commentaires !

On remarque également qu’il y a un creux, en août. Beaucoup plus facile à expliquer : c’est un mot du vocabulaire de l’entreprise et du monde politique. Or, les deux sont en vacances à ce moment là.

Dernier fait inutile mais insolite : la région qui recherche le plus ce mot est l’Auvergne.

Peut-être un lien avec le fait que les auvergnats, quand il n’y en a un ça va mais c’est quand il y en a plusieurs que ça pose des problèmes ? Je donne ma langue au chat !

La diversité est un doigt pointé

Comme le faisait remarquer Mohamed par le titre de son article : la diversité passe très vite de la main tendue au doigt pointé.

C’est toujours les autres qui vous appellent diversité. L’exemple de Rachida Dati est symptomatique. Ce n’est jamais elle qui se présentait comme ministre représentant la diversité. Non, elle, elle se présentait comme ministre de la justice. En revanche, les journalistes et même son patron ont unilatéralement décidé qu’elle était une ministre représentant la diversité. Voici les mots exacts employés par son manager (Nicolas Sarkozy) :

Je m’étais dit que Rachida Dati, avec père et mère algérien et marocain, pour parler de la politique pénale, cela avait du sens », [pour représenter] la France dans sa diversité.

Et vous retrouvez les mêmes expressions dans les journaux qui parlent d’elle :

« Cette fille d’immigrée » (BBC), « Figure de la diversité sous le mandat de Sarkozy » (BBC), « Une femme issue de la diversité » (L’Express), « La diversité au sommet de l’État » (Libération), « La promotion de militants issus de l’immigration » (Libération), « Icône de la diversité » (20 minutes), etc.

En tapant « Rachida Dati diversité » sur Google on ne tombe pas sur des propos de l’intéressée qui se décrirait elle-même, comme telle (en tout cas pas en première page). On tombe sur les propos d’autres personnes qui la pointent du doigt. C’est quand même frappant de voir à quel point ce sont les autres qui sont prompts à la désigner ainsi. Majoritairement c’est bien un doigt pointé, une confiscation de sa parole, puisqu’elle ne se met pas en avant ainsi.

Évidemment son exemple est symptomatique de ce qui arrive à tous les gens que l’on étiquète. Or, s’il y a bien quelque chose de fondamental c’est que « tout ce qui est fait pour nous mais sans nous est fait contre nous ». C’est tout le problème de cette confiscation.

Car ce doigt pointé est un fardeau. C’est usant d’avoir l’impression de transporter un poids permanent. Où de subir, jusque dans ses moments de divertissement, des enquêtes d’arbre généalogique.

– Tu viens d’où ?
– De France
– Non mais avant ?
– Avant quoi ?
– Bah avant…tes parents par exemple ?
– Bah…de France ?

(Je ne sais pas combien de fois j’ai eu cette même conversation)

On finit par créer une distinction inconsciente entre ceux et celles qui seraient les « normaux » et ceux/celles qui seraient « les divers ». Il y a déjà un problème, en soi.

L’argument économique

De tout ce qui me fait vomir avec la diversité, c’est le côté le plus répugnant.

Qu’est-ce que l’argument économique ? C’est le fait de dire que la diversité favorise l’innovation et le profit. Une logique ROI de la diversité en somme (décidément cette logique s’étend vraiment partout comme un virus contagieux).

Est-ce qu’on mesure bien à quel point c’est insultant ? À quel point cette logique est un crachat à la figure ? D’autant plus que c’est souvent le premier argument mis en avant. Qu’est-ce que ça veut dire ? Qu’il ne suffit pas aux « divers » d’être humains pour être traités équitablement ? Non, il faut que leur présence soit rentable ?

Comment on peut ne serait-ce que se poser ce genre de question ? Est-ce qu’on se demande si donner le droit de vote à tout le monde est rentable ? Il se passe quoi le jour où une étude suggère l’inverse : que plus une équipe est diverse et moins elle est rentable ? On arrête tout ?

Puis, comment être crédible ensuite auprès des personnes que l’on essaie de convaincre ? Peut-on vraiment croire qu’en la matière quelqu’un va subitement changer d’avis parce qu’on lui dit que ça serait plus rentable ?

L’effet contre-productif : la diversité fait diversion

Les mots ne sont pas innocents. Or, on l’a vu plus haut ce mot est à la fois flou et chargé négativement. Si on dit qu’il y a une diversité c’est qu’il y a des divers. Qui sont ces divers ? Chaque être humain ? Uniquement ceux et celles qui diffèrent d’un modèle donné ?

Au final, dire de quelqu’un qu’il est « issu de la diversité » c’est l’insulter. Et, comme pour la génération Y, si vous commencez votre relation avec quelqu’un en l’insultant, ça devient difficile. C’est d’autant plus dommage que les gens sont généralement de bonne intention. Mais ils ne se rendent pas compte qu’en cherchant à tout prix à mettre des étiquettes ils font eux-mêmes partie du problème. Si vous avez besoin d’une case pour interagir avec les gens c’est qu’il vous en manque une.

Sans compter qu’à force de confisquer la parole des principaux et principales concernés on en vient à délirer totalement. On a presque l’impression qu’en fait il s’agit d’un cadeau qui est fait des « non-divers » aux « divers ». C’est le même problème que l’argument économique : au lieu d’acter que c’est simplement une exigence démocratique d’égalité, on en fait une bonne action.

Pire encore : comment on appelle le fait de faire des cadeaux à une catégorie de population ? De lui accorder des faveurs ? Le favoritisme. Et vous n’imaginez pas le nombre de personnes qui éprouvent de la rancoeur envers ce qu’on accorde à ladite diversité. Le nombre de personnes qui le voient comme un favoritisme injuste.

Quelqu’un m’a un jour dit très sérieusement :

Tu sais je pense que c’est plus facile quand on est une femme ou qu’on est noir. Moi personne ne se préoccupe de moi.

Peu importe ce qu’on pense de ce ressenti, il existe.

De même, en se baladant dans l’espace commentaire des articles sur Rachida Dati, voici ce que l’on peut trouver :

Dans un autre registre, en écoutant Nadine Morano sur France Info on pouvait entendre :

 On n’est pas protégé parce qu’on est issu d’une minorité, parce qu’on est d’origine maghrébine ou africaine. On doit [faire] comme les autres, et je dois même dire, plus que les autres

« Qui fait l’ange, fait la bête » : promouvoir la diversité finit par provoquer les effets inverses de ce que l’on recherchait. Le procès en favoritisme. Alors que personne ne demande de faveur. Les gens aspirent simplement à être traités comme les autres êtres humains.

Que faire alors ?

Je n’en ai aucune idée. Ce serait prétentieux de prétendre savoir ce qu’il faut faire pour que ça se passe mieux pour tout le monde. Je peux néanmoins vous dire ce que je fais à mon échelle.

Premièrement, s’interdire toutes les blagues sexistes, racistes, antisémites, etc. Pour une raison simple : le rire vient de l’anormal, l’inhabituel, l’insolite. Le fait de trouver que la couleur de peau de quelqu’un ou son genre (ou une autre caractéristique inée) donne matière à rire est en soi révélateur d’un problème.

Et si tout ce qu’on a pour se cacher est la même citation éculée de Desproges (qui est devenu une sorte de point Godwin du sujet), on ne va pas très loin. Pour une raison simple : il n’aura échappé à personne que tout le monde n’a pas le talent de Desproges.

Or, il se pose un problème évident avec les blagues en -istes. Si par exemple quelqu’un fait une blague raciste et qu’il échoue à être drôle…que reste-t-il de l’humour raciste quand l’humour a échoué ? Juste le racisme.

Sans compter que, la plupart des gens tournent sur les mêmes 3 mêmes blagues. Par conséquent, l’effet de répétition est lourd. Personnellement, on me fait toujours les mêmes 4-5 blagues en soirée ou en entreprise. J’ai dû rire les premières fois. Depuis, on est dans les énièmes fois et je me force à rire pour ne pas mettre les gens dans l’embarras. Si on pouvait au moins se mettre d’accord pour renouveler le stock de blagues on aurait déjà fait un grand pas. Bien plus qu’en organisant 1000 conférences.

Deuxièmement, l’idéal serait de réussir à identifier tous les biais inconscients que l’on a. Par exemple, j’ai malheureusement des énormes biais sur certaines catégories de personnes mais je me « soigne ». J’en prends conscience et j’essaie de les contrebalancer tant bien que mal.

Troisièmement, s’imposer une discipline mentale d’écoute empathique des individus est salvateur. Malheureusement, un des premiers réflexes que l’on a quand quelqu’un nous raconte qu’il est victime d’une discrimination c’est de se dire « il doit exagérer un peu ». Pourquoi ? Parce qu’on s’imagine toujours que les gens pensent comme nous et que donc ce qu’on nous raconte est impossible ou très minoritaire. C’est l’effet Donald Trump : on a l’impression que personne ne vote pour lui, jusqu’au jour où il gagne. Commencer par écouter les récits sans tout de suite se sentir accusé  ou incrédule est déjà un grand pas.

Quatrièmement, pour les cas où on est de l’autre côté de la barrière de la diversité (car selon les situations on peut être dans un rôle ou un autre), il est impératif de rester pédagogue et patient. S’inspirer d’un des concepts de la PNL : ne pas s’attaquer aux individus mais aux comportements et aux paroles. Au lieu de dire à quelqu’un qu’il est sexiste, il vaut mieux lui dire que ce qu’il dit/fait est sexiste. Et si la personne réagit en disant « je ne suis pas sexiste », l’accepter sans débat et recentrer sur : « je sais que tu n’es pas sexiste. Je peux être en colère sans être colérique pour autant. Là c’est pareil, tu peux dire quelque chose de sexiste sans être sexiste pour autant ».

Ça permet de détendre la discussion et de rentrer dans une pédagogie bienveillante plutôt qu’accusatrice.

Conclusion

Comme pour la génération Y, je dois reconnaître que je n’ai aucun espoir : on continuera encore longtemps à pointer du doigt en voulant tendre la main. Vous pensez que j’ai tort ? Dans la prédiction ou dans l’article ? Tant mieux ! Je ne demande rien de plus au monde que d’avoir tort sur ce sujet.

Les commentaires

  1. Percutant et juste !
    Merci d’avoir pris le temps d’explorer ce « thème » fourre-tout et creux (aux effets pervers).
    Une analyse et une sensibilisation qui est déjà un début de réponse au « que faire ? ».
    La réflexion renvoie aussi à la notion tout aussi contestable de « minorité », utilisée souvent par de très (très) étroites catégories de la population pour désigner ce qui – en fait – représente une écrasante majorité pas homogène.

    1. Merci 😀

      Ahaha ça dépend si on parle en majorité relative ou absolue. La majorité relative peut être une minorité absolue ^^. Mais on est bien d’accord !

  2. Point de vue assez intéressant même si je ne suis pas d’accord sur tout mais il y a du vrai.
    Pour le pic en novembre, ça doit être lié à la semaine du handicap qui a lieu chaque année vers la 3ème semaine de novembre ou la 2ème peut-être.

    1. Merci pour ton commentaire Matthieu !

      On rediscutera en vrai des points de divergence alors ^^.

      Aaaaaah très très bien vu pour le pic de novembre !

  3. Super pertinent, et avec effet immédiat : je n’emploierai plus jamais ce mot comme avant.

    Ton argumentation fait écho à un sentiment désagréable qui m’envahit à chaque fois que j’entends l’expression « world music ». C’est quoi la world music quand on y réfléchit ? Ce sont toutes les musiques qui ne sont ni américaines ni européennes. Il y aurait donc la « music » (venant des Etats-Unis et d’Europe) et la « world music » (venant de partout ailleurs)… Plus suprématiste comme concept tu meurs.

  4. Merci Nicolas pour cet article qui nous oblige, comme souvent, à nous poser des questions et à nous interroger sur nos pratiques.

  5. Bonjour Nicolas,

    J’aime bien vos articles. D’abord ils sont très bien rédigés. Ensuite, un peu de provoc, ça fait du bien lorsque c’est argumenté. Et c’est très souvent le cas.

    Moi, je fait partie du groupe des hommes blancs. Mais j’aime à croire que je suis bien plus (taille, confession religieuse, valeurs, parcours, famille, culture, langues parlées, pays visités, centres d’intérêt, penchant politique et idéologiques, etc.).

    Je crois Nicolas que vous confondez dans le cas présent « diversité » et « racisme ». Votre discours, volontairement provocateur, tient la route. Mais j’ai l’impression que vous vous focalisez sur un pan de la diversité. Je ne vois pas, ou très très peu, dans votre analyse la place à la diversité Homme/Femme ou Jeune/Vieux, ou riche/pauvre ou tout autres clivages parfois réels, parfois savamment orchestrés par les médias ou les consultants à des fins… mercantiles, il faut bien le reconnaître.

    Je me garderais bien de faire de la psychologie de comptoir d’autant que je ne suis pas fan d’un petit verre de blanc à cette heure de la journée (à tort probablement). Ceci dit, nous appartenons tous à une catégorie, qu’on le veuille ou non. Parfois c’est une catégorie visible (couleur (peau, cheveux), taille, poids, sexe), parfois moins évidente (nationalité, langue parlée voire accent, catégorie sociale, origine même sans distinction de couleur de peau (le gars de Marseille et celui de Strasbourg, etc…), idéologie politique, économique ou religieuse, etc.)). Et nous les Hommes, nous sommes « programmés » pour classer les gens. C’est con hein ? Mais c’est comme ça. Il y a de multiples raisons, certaines remontant à des temps tellement anciens qu’on en vient à se demander si l’Homme a vraiment évolué (la réponse n’est pas belle à entendre).

    Bref. Nous sommes dans des boîtes, consciemment ou non. Et les dernières élections (et à venir) confortent l’idée que les gens, au bout du bout, ont du mal à se mélanger. « l’autre » est un bouc émissaire parfait pour tout (la crise éco, le chômage, le réchauffement climatique, ma femme qui m’a quitté avec le prof de math, le chien qui m’a mordu, la disparition des éléphants, etc.).

    Donc on fait quoi ? (comme si j’avais plus d’idées que vous… quelle arrogance). Bein je ne sais pas non plus. Empathie, curiosité, respect, un poil d’éducation, se bouger le c… et aller voir ailleurs ce qui se passe pour confronter nos préjugés (inévitable). Après, la diversité ou, pour ne pas choquer, les différences (et non bizarreries) existent de toutes manières, et heureusement. Les combattre est inutile, futile, et dangereux. Les ignorer est tout aussi vain, inutile, et dangereux.

    Un peu d’ouverture d’esprit ne peut pas nuire. Bon, ok, l’ouverture d’esprit depuis qq temps, c’est compliqué. Mais ce n’est pas parce que c’est compliqué qu’il faut abandonner ! Longue vie à LinkHumans 😉

    1. Bonjour Christophe,

      Vous n’avez pas lu suffisamment attentivement.

      « Qu’est-ce que la diversité ?

      À vrai dire personne ne sait plus vraiment. Posez la question à 100 personnes et vous aurez 100 réponses différentes. Le point commun de toutes ces réponses c’est une sorte de socle qui est postulé : il y a un modèle majoritaire de personnes à un endroit donné, et on fait la promotion de tous les autres « types » de personne.

      Selon les humeurs la distinction se fera selon la couleur de peau, la religion, le genre, l’orientation sexuelle, l’âge, l’intégrité physique, la santé, etc. Et c’est totalement changeant : vous pouvez faire 4 conférences différentes sur la diversité et avoir 4 définitions différentes selon qu’on aborde un ou l’autre critère.

      Au final chacun voit midi à sa porte : »

      PS : non je ne suis pas volontairement provocateur. Si je disais vraiment ce que je pensais je serais en prison aujourd’hui.

      1. hello
        je rejoins en partie Christophe.
        bien entendu, la diversité c’est un joli mot fourre-tout, bien entendu c’est plein de mauvaise foi et de maladresse, mais il y a en France des discriminations (et 23 critères définis dans les textes de loi), et si personne ne fait rien pour lutter contre elles ça ne s’arrangera pas tout seul.
        Le terme diversité est un euphémisme pour faire passer des messages (tout comme les études sur l’impact économique), c’est comme quand on enrobe son mail de prise de contact avec un dev fullstack avec de l’humour et de l’originalité, histoire que le dev en question nous réponde, à nous 🙂
        Néanmoins, grand débat, article intéressant. Gérant des sujets RSE, j’ai déjà reçu ton article de deux collègues (naturellement intéressées par le sujet), ça veut dire qu’il a de l’effet, et c’est déjà très bien 🙂

      2. Rassurez-vous Nicolas, j’ai bien lu. Sauf que votre paragraphe amène à la question : so what?
        Au delà de ce passage, le reste de l’article me paraît très orienté sur un critère unique, le plus visible.
        Faisant partie de la catégorie « standard » (homme blanc, 45 ans), je ne vis pas le sujet de la même manière que d’autres (femmes, petit, gros, maigre, lunette (ah si…), oreilles décollées, et bien évidemment « pas blanc » qui est le coeur du sujet même si on tourne autour du pot). Donc je respecte infiniment votre point de vue. Je sors un peu du « standard » en vivant à l’étranger. Mais il est vrai que dans la rue, personne ne peut dire si je suis un local ou pas.
        Mon point, mal exprimé peut être, est que la « diversité » est un terme utilisé pour combattre le racisme, sexisme, ou tout autre forme de rejet, discrimination, ségrégation (vous avez surement noté que nous sommes passés récemment au… multiculturalisme 😉 Imagination sans fin pour homme politique sans courage. Le politiquement correct a une très forte tendance à noyer le sujet qui, au bout du bout, n’est pas traité. C’est le cas ici. Et c’est dommage. Plutôt que de « traiter » du sujet de « la peur de l’autre et la peur de la différence », on nous tartine de « c’est bien de vivre ensemble ».
        Evidemment que c’est bien !
        Moi je préfèrerais qu’on aille voir les gens en leur demandant pourquoi ils rejettent telles ou telles catégories, ce qui amènerait à une réflexion personnelle et plus profonde plutôt qu’un battage médiatique qui essaie de convaincre qu’on est bien tous ensemble et qui ne convainc pas. Pire, à force de le répéter, les convaincus doutent (le comble).

        J’espère que vous notez la différence. L’objectif est le même (et je le défendrai toujours), l’approche est radicalement différente. On adresse la peur plutôt que de l’ignorer et passer en force.

        Je ne sais pas si je suis très clair du coup. En synthèse, appelons un chat un chat, ça permettra de travailler sur les solutions.

        Excellent weekend à toutes et à tous (petits, gros, maigres, hommes, femmes, LGBT, transsexuels, blanc, jaune, gris, noir, clair, foncé, etc)

        1. Christophe je ne vois pas comment vous pouvez dire que vous avez bien lu l’article et me parler de politiquement correct.

          Comment je peux dire plus franchement que je VOMIS le concept de diversité ? Je vais pas non plus me mettre à écrire en insulte, si ?

          Pour le reste et l’angle unique : quand le sage montre la Lune….certains regardent la couleur du doigt. Je ne comprends absolument pas l’intérêt de cette discussion. J’ai reçu des mails de personnes qui se sont identifiées à la problématique alors qu’elles la vivent sous un tout autre angle.

          C’est aussi absurde que de dire que tel ou tel film je n’arrive pas à m’identifier car le personnage ne me ressemble pas physiquement.

          Soit dit en passant, je me méfie toujours des gens qui utilisent l’expression « appelons un chat un chat ». En général c’est des gens qui essaie de faire passer des chats inoffensifs pour des tigres rugissants.

          Sur le reste, vous êtes partis dans une digression politique qui a davantage sa place sous une vidéo d’un homme politique, qu’ici.

      3. Si vous disiez ce que vous pensez vous seriez en prison ?? Votre phrase fait froid dans le dos… appel au meurtre ? Negationnisme ? A part ces deux cas de figure je ne vois pas quel delit d’opinions peut vous emmener en prison.

  6. Merci pour cet article
    Les gens « divers » ce sont ceux qui ne sont pas des hommes blancs actifs en bonne santé de 25 à 45 ans et hétéro le stéréotype qui est l’archétype français de l’être parfait qui a tout pour réussir sa vie.
    Même analyse que Mathieu pour novembre c’est sûrement en lien avec la semaine du handicap
    Julie

  7. Courageux de se lancer sur ce sujet.
    En revanche, je trouve que cette proposition est dissonante par rapport à l’ensemble de votre texte: « Premièrement, s’interdire toutes les blagues sexistes, racistes, antisémites, etc… ». C’est l’argument type utilisé par les « pro-diversité ».

    1. Ce n’est pas un argument Pierre-Emmanuel. Au bout d’un moment il faut entendre que les gens en ont juste marre. Et que c’est insupportable d’être un humain de seconde zone dont on se moque en permanence.

      1. Je ne n’utilise cette assertion comme un argument, mais seulement comme un indicateur que cette proposition ne va pas dans le bon sens.
        « Être un humain de seconde zone dont on se moque en permanence » Cela serait compréhensible si ces catégories étaient immuables, ne variaient pas selon les contextes, les sociologies, etc…
        La question à laquelle il est dur de réponde et qui me laisse penser que cette hygiène intellectuelle est un écueil est: « Qui décide? »

  8. Sujet au combien délicat et assez complexe en définitive. Le pic de janvier peut-être en rapport avec la doeth à remplir avant le mois de mars ?

  9. Excellent angle d’attaque Nicolas, mais le concept de « diversité » ne permet-il pas aussi d’aborder « positivement » des sujets aussi sensibles que le racisme, le sexisme, le jeunisme? Ah pardon non le jeunisme est surexploité déjà par les consultants spécialisés génération Y 😉

  10. Je me suis forcé a lire ton article jusqu’au bout : il m a fait mal. Ou plutot : il a reveillé d’anciennes douleurs; mais ca va mieux en le disant. Je te felicite du recul et du travail sur toi que cela a du te demander, ne serait-ce que pour ecrire les premieres lignes.

    Pour donner une partie de la solution, les entreprises aux etats-unis (ce n est pourtant pas le pays le moins raciste du monde) ne se preoccupent pas de la couleur de peau de leurs employes : juste de leur competences. Je retrouve cela aussi dans les milieux informatiques et financiers en France.

    … Et meme si aux etas unis il apparait tres impoli de faire une blague raciste, cela ne regle pas le probleme.

    J’ai mis une regle qui a eu sans le vouloir un effet tres positif (il commencait a y avoir un pb de sexisme bienveillant dans mon service) : dire bonjour aux gens de la meme facon.

    Je te remercie,

    Camille

    1. Hello Camille,

      Moi aussi j’ai réveillé des douleurs en l’écrivant. Des choses que l’on a tendance à enfouir pour pas déranger.

      Je pense qu’on a aussi tendance à fantasmer les états-unis. Je ne sais pas si c’est le modèle.

      Intéressante la règle…tant que tout le monde est partant pour et la comprend 😀

  11. Pour moi, ça remonte à l’origine des humains Nicolas et ne sommes nous, tous, pas pitoyables dans notre rôle de discrimination ? j’attends avec optimisme une avancée humaine au niveau de la conscience individuelle et collective. Nous n’avançons qu’au niveau scientifique mais au niveau conscience nous ne sommes encore que des « tous petits ». Quand serons nous tous juste des humains sur une planète ? C’est quoi ces frontières ? quand oeuvrerons nous juste pour vivre en bonne intelligence tous ensemble pour tous et point final. Nous avons construit un monde de plus en plus compartimenté qui ressemble à quoi ? nous avons omis tant de choses que nous nous dépatouillons tant bien que mal aujourd’hui avec un mot qui n’aurait même pas dû exister : DIVERSITE ou alors d’une belle façon pour dire que même si nous sommes tous humains nous avons chacun quelque chose à apporter à l’autre et vise versa.

  12. Bonjour Nicolas,

    Merci pour cet article très intéressant !
    Même si je ne suis pas en phase avec 100% de tes propos, je te rejoins sur l’utilisation du mot « Diversité » (et encore plus sur ce fameux concept de la « Génération Y »)

    Et si plutôt que de parler de Diversité on parlait d’Altérité ?

    Envisager la reconnaissance de l’autre dans sa différence, qu’elle soit ethnique, sociale, culturelle ou religieuse.

    D’autant plus que l’altérité à la différence de la tolérance implique la compréhension des particularités de chacun, la capacité d’ouverture aux différentes cultures et à leur métissage.

    J’y vois plus qu’une logique de ROI, une volonté de compréhension qui encourage le dialogue et favorise les relations pacifiques.

    Malheureusement cela n’est pas toujours envisagé, réalisé par les entreprises de la meilleure des façons…

    Actuellement directeur d’une structure dédié au personne en situation de handicap (Je connais très bien Marion, car nous avons bossé ensemble dans son ancienne vie pro :-))
    Nous réfléchissons à élargir notre champs d’action à la « Diversité » (tu remarqueras mes guillemets nous cherchons encore le bon mot et la bonne formule a employer)

    Je serai ravi d’échanger avec toi sur le sujet ! Je dois d’ailleurs revoir Marion prochainement #unepierredeuxcoups

    En tout cas un vrai plaisir de lire tes articles !
    A bientôt
    Jonathan

  13. M. Galita,
    Comme il est aisé quand on est bien instruit, qu’on a une situation que l’on pense avoir obtenu par ses seuls mérite et talent, de cracher sur un concept (la Diversité) que l’on peut utiliser pour corriger le tropisme de nos sociétés vers toujours plus d’injustice et d’inégalité! Par ailleurs, en écrivant ceci : « Si vous avez besoin d’une case pour interagir avec les gens c’est qu’il vous en manque une » ne faites vous pas vous-même ce que vous dénoncez, à savoir insulter les gens?

  14. En quoi cet article aidera-t-il les jobbeurs qui redoutent que leur énième candidature soit écartée pour des questions autres que leur capacité à tenir le poste proposé ? En quoi leur donnera-t-il plus d’espoir de trouver un emploi en dépit de leur singularité ?

    En quoi cet article aidera-t-il les recruteurs à prendre conscience de l’influence des stéréotypes sur leurs décisions ? En quoi les conduira-t-il à adopter des comportements plus équitables ?

    « La diversité est une insulte inventée par les consultants. » Titre accrocheur, bravo. Pourquoi le contenu de l’article n’a-t-il rien à voir avec ce titre : quels consultants, quelle insulte ?

    « On continuera longtemps a pointé du doigt en voulant tendre la main. »

    So what ? Votre article contribuerait-il à moins pointer du doigt ? Au contraire, vous apportez une caution morale à celles et ceux qui discriminent comme Monsieur Jourdain fait de la prose : la diversité, pfff une invention de consultant !

    Du besoin d’attirer l’attention. Ce besoin exerce-t-il une emprise telle que vous en oubliez de mesurer les conséquences de vos paroles ?

    Utilisez plutôt votre talent pour donner envie à vos lecteurs de prendre conscience à quel point nous sommes en même temps différents et semblables. Attirez l’attention sur vous en encourageant l’altruisme, en aidant tous vos semblables à garder espoir en dépit des stéréotypes qui persistent.

    Sortez de votre bureau, écoutez les témoignages des jobbeurs à qui on continue de demander s’ils prévoient de faire des enfants, dans quel quartier ils habitent, s’ils accepteraient de retirer leur hijab, etc. Rapprochez-vous de la vie de tous les jours. Certes, c’est pas toujours drôle. Parfois c’est même dramatique. Mais vos articles seront mieux inspirés.

  15. Hello ! Le mot « insulte » est récurrent par ici !
    Trêve de plaisanterie, merci de pointer les sujets de la genY et de la diversité tel que tu le fais, ton argumentation me permet de ré-organiser la mienne, qui va dans le même sens, l’écrit oblige à ordonner ses idées, mais je ne m’y suis toujours pas contrainte 🙂
    Merci et bravo !

  16. Mouais.. l’humour raciste n’existe pas.
    Par contre un bon raciste me fera roujours rire. C’est une subtile nuance que tu n’as pas l’air de saisir…

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