Le guide complet de la formation au sourcing

Quand j’ai commencé à délivrer des formations sourcing et recrutement en 2010, j’ai commencé par LinkedIn, les booléens, les synonymes. C’était simple et basique. Et pourtant, les gens me regardaient déjà avec des yeux ronds.

Aujourd’hui, les choses ont beaucoup changé. Si je devais refaire une formation sourcing, je ne mettrais plus tout à fait la même chose. Les candidats ont changé, les recruteurs ont changé, le marché a changé.

Le sourcing est devenu sexy.

Que devrait donc contenir une formation sourcing aujourd’hui ?

Je me suis largement inspiré des cours qui sont dispensés à L’École du Recrutement pour comparer les 2. Je n’ai pas été déçu.

La formation sourcing en 2010

J’ai retrouvé une proposition de l’époque et je me dis que ce n’était pas si mal que ça 🙂

Pour faire simple, la formation sourcing que je délivrais en 2009-2010 était calée sur une journée et contenait donc LinkedIn, les booléens, un peu de veille et de la cartographie de concurrents.

En général, comme personne ne comprenait grand chose aux booléens et à LinkedIn, les gens me prenaient pour un magicien alors que je n’étais qu’un escroc :).

Le booléen est un langage qui nécessite de connaitre 6 mots et LinkedIn s’apprivoise aussi rapidement. Mon séjour anglais m’avait permis d’acquérir les deux.
Donc cela produisait des formations avec de bons retours des participants… mais pas assez de résultats concrets à mon goût.

Une journée ne suffisait pas pour engager et créer des changements d’habitudes durables. C’était ma frustration de formateur. Ce qui ne m’a pas empêché de faire des formations sourcing jusqu’en 2015.

Vous remarquerez qu’il manquait des invariants importants dans mes formations sourcing car j’étais focalisé sur ce que me demandait mes clients.

Il manquait la prise de brief, la compréhension du contexte du candidat ou même l’approche et le closing. Bref, il manquerait beaucoup de choses si je devais refaire cette formation.

Je ne suis plus le magicien des années 2010-2011. Le sourcing s’est complexifié et structuré. Le sourcing est devenu sexy en 10 ans.

En 10 ans, le sourcing a changé, le sourcing est devenu cool

J’ai écrit en 2011 mon 1er article sur le sourcing est l’avenir du recrutement puis j’ai essayé de définir le sourcing.

Entre temps, le marché a changé.

On n’est plus « chargé de recherche » mais on est devenu sourceur. Les candidats sont devenus plus exigeants et plus regardants. LinkedIn a rendu le marché hyper transparent et a donné l’illusion que le sourcing est simple et accessible à tous.

Le sourcing et le sourceur sont devenus sexy voire même une denrée rare.
On s’est rendu compte qu’un bon sourceur avait plus d’impact qu’un bon recruteur. Qu’un bon sourceur pouvait devenir recruteur mais que l’inverse n’était pas possible.

Les cabinets de recrutement pionniers et intelligents ont investi massivement dans le sourcing en se dotant de profils malins, débrouillards… pendant que les autres continuaient à fonctionner avec leurs chargés de recherche et des annuaires et téléphones.

La crise a changé profondément le marché. Les candidats sont devenus sélectifs, exigeants et les besoins en profils issus du digital a fait émerger une nouvelle génération de sourceurs décomplexés.

Comme il n’y avait pas de formation, ces sourceurs se sont formés à la force du poignet, avec leur voisin ou bien un manager bienveillant et se sont construits en une communauté active (qui se retrouve sur Recruiter’s Kitchen ou aux évènements #Tru).

Le sourcing est aussi devenu stratégique pour toutes les entreprises qui ont compris que sans sourcing, pas de candidats à interviewer.
Alors qu’avant (2009-2012), on me regardait en chien de faïence quand je parlais de valorisation du sourcing et de son importance, je suis devenu le roi du pétrole à partir de 2013-2014 et encore plus dans les années 2016. Cette valorisation du sourcing ne semble pas s’arrêter et c’est tant mieux.

De nouvelles personnes, de nouveaux évènements (notamment le SOSUEU ou Sourcecon) viennent structurer et organiser les sourceurs du monde entier.

On a même, depuis quelques semaines, dépassé les américains au concours du sourcing mondial, Sourcecon à Seattle avec 2 français sur le podium (kudos à David Sankar) et un espagnol francophone sur la 1ère marche, Iker Jusué (retrouvez d’ailleurs ses conseils d’organisation sur notre dernier #RadioLEDR).
Le sourcing est-il devenu français ?
Franchement je me pose la question :).

Alors aujourd’hui, si je devais refaire une formation sourcing, qu’est ce que je mettrais dedans ?

La formation sourcing en 2019, les indispensables du sourceur

Avec l’aide et l’inspiration des 2 professeurs de l’École (Kudos Nicolas et Aurélien), j’ai donc replongé dans les éléments qui font une bonne formation sourcing.

D’abord, je ne referai plus du tout une formation sourcing sur une journée. La bonne formation sourcing est régulière par petit touche et construite autour des besoins du sourceur. On fera un peu de booléen une semaine et la semaine suivante, on retravaillera les annonces et ainsi de suite. Le tout est que le contenu corresponde aux besoins du moment de l’apprenant (j’en ai parlé sur « Comment former des recruteurs »).

Avant de détailler tous les éléments de la formation sourcing, je vais revenir sur ce qu’est le sourcing en m’appuyant sur la définition déjà donnée et notamment toutes les étapes :

1) La prise du besoin auprès de l’opérationnel
2) Le travail sur le poste (recueil d’informations…) et le descriptif de poste
3) Mise en place d’une stratégie de recherche (quelles sources utiliser, où et comment)
4) Mapping des compétences et des entreprises cibles
5) Réalisation et diffusion (ou pas) d’une annonce
6) Méthode de sourcing (Recherche du profil parfait par exemple et approche itérative)
7) Réplication de la recherche et utilisation d’autres moyens de sourcing
8) Approche des candidats (mail ou autres moyens)
9) Pré qualification téléphonique (ou pas, on peut aussi pré qualifier par mail)
10) Construction d’un vivier pour les personnes contactées et jugées intéressantes et animation d’une communauté (ou vivier)
11) Sélection d’une liste sourcing et présentation de la liste

La bonne formation sourcing devrait être capable de former et de transformer un sourceur sur ces 11 aspects.

Alors cette formation sourcing version 2019 ?

Voici les cours qu’une formation sourcing devrait avoir et que l’on développe au fur et à mesure à L’École du Recrutement.

Si vous voyez des éléments à rajouter, mettez-les en commentaires, je les intégrerai.

  • L’écriture et le copywriting : c’est évidemment une compétence transversale qui servira pour les messages d’approche, pour les annonces et pour toute forme d’écriture que vous devrez faire dans votre mission. On y parlera des 7 lois de l’écriture qui s’appuient sur l’excellent livre de Ogilvy ou bien les Boron Letters (un super livre à lire).
  • Technique : on y parlera Booléen, synonymie, et plus globalement de la façon de parler à une base de données. Il est clair qu’à terme, le booléen sera automatisé sous une forme ou une autre, mais le booléen sert à comprendre la logique de la recherche.
  • Les techniques commerciales et marketing : comprendre l’esprit qui va avec à savoir de la qualification au closing pour le commercial et la capacité à générer des leads et toutes les techniques pour convertir des prospects en candidat pour le marketing.
  • Connaissance de l’environnement et des outils de sourcing : les outils sourcing sont tellement devenus nombreux qu’il faut désormais apprendre à comprendre l’environnement au sourceur. Comment évaluer un outil ? Quelle sont les évolutions du marché ? Qu’est-ce qui compte ? Comment naviguer entre les vendeurs d’outils qui promettent tous la lune ? On pourra inclure ici des outils pour maintenir une veille active (Pocket…).
  • Méthodes de sourcing : pour faire du sourcing efficace, il faut de la méthode. Cette partie inclura toute la méthode pour réaliser un sourcing de A à Z, de la 1ère recherche en passant par un processus itératif. Vous pourrez y découvrir la méthode du profil parfait ou du général au particulier et évidemment la méthode universelle.
  • L’annonce : un sourceur doit pouvoir et savoir écrire une annonce. Il aura déjà acquis les bases avec le copywriting, et l’idée de ce cours sera de lui donner les éléments concrets d’une annonce efficace. J’inclurai aussi dans cette partie les choix de diffusion et la mesure (jobboards, programmatique…).
  • La relation avec l’opérationnel : le sourceur devra récupérer de précieuses informations avec ses opérationnels et sa capacité à créer de la relation est clé. Il saura prendre différentes postures pour entretenir sa relation, écouter, challenger et accompagner.
  • Création et animation d’un vivier de candidats/prospects : beaucoup de candidats et de prospects indiqueront qu’ils ne sont pas disponibles tout de suite et la capacité du sourceur sera d’entretenir ce vivier. Il devra comprendre comment prendre des nouvelles. Relancer et entretenir une relation durable sont ici importants.
  • Pré qualification : la pré qualification (en général téléphonique) est la phase où le sourceur va passer un peu de temps avec le candidat pour le qualifier. En général, les questions de pré qualification tournent autour de 3 éléments : disponibilité, motivation et salaires/package.
  • Faire la cartographie (ou mapping) d’une entreprise, d’un secteur et de concurrents : pendant une phase de sourcing, la compréhension de l’environnement est primordiale. Si une seule entreprise concentre toutes les technologies que je recherche, il faudra que je le prenne en compte. Où sont les candidats que je recherche ? Quelles entreprises sont à la pointe sur le sujet ? Bref, il faut connaitre son environnement de sourcing en faisant des recherches sur différentes bases (LinkedIn, Onisep, Wikipedia, annuaires…).
  • Prendre un brief de poste : c’est l’étape clé de tout sourcing. Si le brief est mal pris, tout le sourcing peut passer à la poubelle. Cette partie va évidemment contenir des techniques d’influence et d’écoute mais la partie technique et le déroulé sont indispensables. Quelles questions ? Quelles informations ? Quelle situation hiérarchique ?
  • Gérer son temps et optimiser son organisation : s’organiser et gérer son temps est clé car le sourcing est une activité très chronophage par essence. On y retrouvera des conseils d’organisation, de gestion du temps et des outils utiles. On l’a vu la semaine dernière avec le champion mondial du sourcing qui donnait ses conseils.
  • Mesurer son activité sourcing : on ne peut pas progresser si l’on ne mesure pas. Ici, il faudra traquer tous les KPIs importants dans le sourcing qu’ils soient quantitatifs (nombre de CV, temps…) ou qualitatifs (taux de conversion des CV à l’entretien, taux de conversion de la 1ère approche…).
  • Évaluation et entretien : un sourceur doit pouvoir faire des entretiens et connaitre tous les différents types d’évaluation à sa disposition (questionnaires en ligne, questionnaires de personnalité, tests techniques…). Il ne s’agit pas d’en faire un expert de l’entretien mais de lui donner des clés pour mener un entretien notamment un entretien structuré (notre modalité préférée d’évaluation).

Alors, vous en pensez quoi de cette formation sourcing ? Elle vous irait ? Vous avez des sujets à rajouter ?

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