Comment gérer son temps ? [garanti sans méthode fumeuse]

Je ne sais pas pour vous mais la question de la gestion du temps est une question qui a hanté toute ma vie professionnelle. Déjà parce que j’ai toujours travaillé de chez moi, avec tout ce que ça implique en terme de problématiques de motivation et d’organisation. Ensuite, parce que je complexais de ne pas être suffisamment organisé. Or, j’avais l’impression que pour réussir il fallait faire partie des gens organisés. Enfin, parce que le bon contenu sur le sujet est rare. On trouve énormément de choses creuses et d’injonctions paradoxales.

Pour cette deuxième édition du réveil du recrutement, voici donc le résumé de 5 ans de parcours du combattant. De quoi éviter de faire les mêmes erreurs que moi et passer directement au niveau supérieur.

Si vous n’avez pas envie de lire un article et que vous êtes venu pour le replay, c’est la fin de votre attente ! Voici la vidéo :

Ainsi que les slides :

 

Le réveil du recrutement 2 – comment gérer son temps from Nicolas Galita

 

Et si vous n’avez pas le temps de regarder une vidéo aussi longue, voici un résumé en 12 minutes :

Avec son résumé : L’ultime secret pour arrêter le temps

Pour les autres, c’est parti pour la version article !

Le secret du temps

À force d’échanger avec les gens et avec moi-même, j’ai fini par me rendre compte que le manque de temps était presque tout le temps une fausse excuse.  Je ne dis pas qu’il n’y a pas de problème. En fait, on se trompe de problème. Le temps est la chose du monde la plus équitable. Que vous soyez monarque absolu de droit divin ou bouffon du roi, vous avez 24 heures dans une journée, 7 jours dans une semaine et 365(,25) jours dans une année. Le temps se fiche bien de qui vous êtes.

En réalité ce qu’on veut dire c’est qu’on manque d’un des trois facteurs de l’équation du temps.  Temps = Priorité x Énergie x Concentration.

Cette « équation » n’a rien de scientifique. C’est simplement un résumé du concept. Pourquoi une multiplication et non pas une addition ? Parce que ça permet de bien montrer que si un seul des éléments tombe à zéro…c’est la catastrophe : tout tombe à zéro.

La priorité

Le premier élément est donc la priorité. Et très souvent c’est ce que les gens veulent dire par « je n’ai pas le temps ». Ils veulent dire « ce que tu me proposes n’est pas prioritaire pour moi ». C’est l’immense majorité des cas. Au point qu’au début je n’avais « découvert » que ce facteur de l’équation.

Prenez n’importe qui n’ayant « vraiment pas le temps ». Que se passera-t-il si on lui apprend qu’un de ses proches est à l’hôpital et a besoin d’aide ? Vous imaginez vraiment cette personne continuer à dire « non là je n’ai pas le temps » ? Bien sûr que non. C’est bien la preuve que si quelque chose arrive en haut des priorités, il sera fait.

Deux soucis sur la priorité. Premièrement, c’est très malpoli de dire à quelqu’un « non je ne vais pas venir prendre un verre avec toi car te voir ne fais pas partie de mes priorités du moment ». Alors on dit « je n’ai pas le temps de prendre un verre avec toi ».

L’autre souci de la priorité c’est notre mauvaise foi à toutes et à tous. On aimerait tous être une personne qui veut faire du sport. Pendant 3 ans, j’ai répété à qui voulait l’entendre que j’allais bientôt reprendre le judo. Mais je n’avais pas l’argent, puis pas le temps. 3 ans plus tard je n’ai toujours pas « eu le temps » alors qu’entre temps j’ai largement eu le temps de regarder les 4 saisons de House of Cards.

La vérité était dure à admettre : faire du judo n’était pas dans mes priorités. C’est quelque chose que j’aurais aimé vouloir plus ardemment. Si j’avais vraiment voulu le faire, je l’aurais fait. Je vous invite à adopter cette honnêteté intellectuelle avec vous-mêmes. Dites-vous que si vous vouliez vraiment faire quelque chose vous le feriez.

L’énergie

Le deuxième facteur que j’ai découvert durant mon enquête c’est l’énergie. À l’époque où nous n’étions que deux avec Laurent, nous faisions nous-mêmes nos propositions commerciales et nos factures. Or, je passais des journées entières à pédaler dans la semoule parce que j’avais une facture à envoyer et que je détestais ça.

En fait, certaines tâches peuvent aspirer toute votre énergie à la simple idée de les faire. Parce que vous y êtes allergique. C’est pour ça qu’une facture qui prend 15 minutes à produire se met à parasiter une journée entière de productivité. Trier des CV  est également une activité qui vampirise l’énergie car elle porte atteinte à votre moral.

Le problème c’est que sans énergie plus rien ne se produit. Tous les dimanche j’ai de grands plans pour faire avancer mes projets professionnels. Et tous les dimanche je finis par regarder des séries dans mon lit. Parce que je n’ai pas l’énergie de faire autre chose.

Conséquence : le secret de l’action c’est de commencer. En faisant une petite tâche vous allez accumuler de l’énergie pour la suivante. On dit que pour manger un éléphant, la seule méthode est de le faire bouchée par bouchée.

L’énergie vient avec le mouvement : si vous restez statique, l’inertie vide toute l’énergie. L’an dernier, j’écrivais trois fois par semaine. Et c’était très simple. Puis un jour j’ai arrêté. Résulat : 6 mois sans écrire. Une fois que la machine est arrêtée, il faut énormément d’énergie pour la relancer.

La concentration

Le troisième facteur est si vicieux que j’ai mis du temps à le débusquer. En fait « nous ne manquons pas de temps, nous manquons d’attention ». L’ennemi c’est le multitâche. On estime que 28% de productivité est perdue à cause du prétendu multitâche. Ça représente une semaine et demie par mois !

Je sais bien que beaucoup d’entre vous sont persuadés qu’on peut faire du multitâche. Malheureusement, le cerveau humain est tout bonnement incapable de faire du multitâche. Tout ce qu’il sait faire c’est de passer d’une tâche à l’autre, mais très vite, comme un courant électrique alternatif.

Ce ne serait pas un problème si nous étions des machines. Mais un humain souffre de temps de basculement. La preuve : prenez une feuille et un crayon et essayez d’écrire la phrase « le multitâche est une illusion », puis les chiffres de 1 à 29. Chronométrez-vous. En moyenne les gens mettent entre 25 et 40 secondes.

Maintenant, écrivez exactement la même chose sauf que vous allez passer en permanence d’une ligne à l’autre. Chaque fois que vous écrivez une lettre sur la première ligne, vous allez écrire un chiffre sur la seconde ligne, et ainsi de suite. Chronométrez-vous. En moyenne les gens mettent entre 45 et 1 minute 30.

Que s’est-il passé ? Vous avez été victime des trois grands dégâts du multitâche.

Premièrement, la qualité a chuté : vous avez probablement écrit moins bien la seconde fois. Ensuite, le temps a explosé. Les temps de basculement ont fait gonfler le budget temps. Car le cerveau a besoin d’un temps de chauffe pour reprendre une tâche. Enfin, votre stress a augmenté. Pire encore, beaucoup de gens confondent ce stress avec un sentiment de productivité. C’est d’ailleurs pour ça que les gens les moins bons dans le multitâche sont ceux qui se croient les meilleurs.

Voici donc la vertu de la concentration. On va plus vite, on fait mieux et on est moins stressé. Ce qui nous amène à une conséquence claire : il faut arrêter ou diminuer le nombre de notifications. En définitive, les notifications sont des todo list des autres, que vous acceptez au détriment de vos propres objectifs.

Attention, je ne suis pas naïf : c’est extrêmement compliqué et voici le plus pervers avec le multitâche. En effet, le multitâche est non seulement culturellement accepté mais souvent culturellement exigé. Les gens ont pris l’habitude que vous répondiez à leur mail dans la seconde. Les déshabituer est une tâche ardue.

Résumé de l’équation

On a donc cette équation : Temps = Priorité x Énergie x Concentration. Chaque fois que vous pensez que vous n’avez pas le temps, demandez-vous quel élément de votre équation manque à l’appel. Car ce sont des enjeux très différents selon que vous avez un problème de priorité ou un problème d’énergie. Parfois, la seule réponse à un problème d’énergie est d’aller dormir, de prendre des vacances ou de changer de tâche. Alors que la réponse à un problème de priorité est de réorienter son action vers ses priorités.

Rien ne vous empêche de continuer par politesse à répondre aux gens « je n’ai pas le temps » mais soyez désormais totalement lucide sur ce qui vous freine vraiment.

3 phénomènes physiologiques

Si vous comprenez déjà cette équation du temps vous avez fait une grande partie du chemin. Il ne reste plus qu’à comprendre quelques leviers physiologiques. En attendant de pouvoir stocker nos esprits dans le cloud nous sommes encore des cerveaux dans des corps de grands singes sans poils. Et ce n’est pas sans conséquence. Notamment parce que nous avons en nous plusieurs mécanismes physiologiques ayant un impact gigantesque sur notre productivité.

La procrastination

Ma devise personnelle c’est : « ne remets jamais à demain ce que tu peux remettre à après-demain ». Voici probablement le meilleur résumé de ce qu’est la procrastination. L’art de toujours remettre à plus tard. Tim Urban est l’expert absolu sur la question. Je vous mets sa vidéo en annexe. Mais en résumé : nous sommes attirés, comme tout animal, par ce qui est gratifiant à court terme.

La procrastination est donc une puissance animale qui nous permet de ne pas gaspiller nos efforts, dans un contexte de vie sauvage. On reparlera plus tard de la procrastination mais ce n’est pas une force aussi négative qu’on le dit. Ce n’est pas pour rien qu’on dit que paresse est mère de toutes les vertus.

La zone/Le flow

La zone (qu’on appelle aussi le flow) est un état particulier dans lequel le cerveau est en état de saturation. Cette saturation déclenche alors une impression de totale immersion dans ce que vous faites. On ne sent plus le temps passer, on n’a plus faim …et surtout, la productivité est multipliée par 4 ou 5.

Pour atteindre cet état il faut donc maintenir son cerveau à l’équilibre de saturation, c’est-à-dire ni en sous-régime, ni en sur-régime.

Les aptitudes doivent être de même niveau que l’objectif. Sinon vous vous ennuyez quand c’est trop facile et vous stressez quand c’est trop difficile. La zone se déclenche naturellement quand vous êtes devant un danger (comme vous ridiculiser en public). En cela, elle est étroitement familières aux personnes qui procrastinent jusqu’à la dernière minute et doivent ensuite se précipiter pour respecter la date-butoir.

Une autre manière de provoquer la zone c’est de se servir de la règle des 4%, c’est-à-dire de vous obliger à faire toujours 4% de mieux que la dernière fois. La tâche la plus répétitive peut alors devenir un jeu qui vous absorbe. J’ai un ami qui faisait inlassablement (et avec enthousiasme) le même circuit dans Mario Kart uniquement pour améliorer son score dans la course contre la montre.

Saturation du cerveau grâce à un équilibre entre vos capacités et vos objectifs. N’est-ce pas cependant un brin contradictoire avec ce qu’on disait sur la concentration et l’impossibilité du multitâche ? Et bien oui car c’est plus subtil que ça. En fait on peut cumuler certaines tâches, que le cerveau peut traiter en parallèle. Par exemple, j’écoute de la musique tout en écrivant cet article. Et comme j’avais quasiment appris par coeur la conférence, l’écriture est plus simple. Ce qui me permet d’écouter de la musique avec des paroles. Alors que pour un article ex nihilo, j’écoute de la musique classique, sans aucune parole. Car les paroles sur-satureraient mon cerveau.

De la même manière, si j’étais en train de faire des slides, j’aurais carrément besoin d’écouter une vidéo didactique en même temps. Parce que faire des slides mobilise beaucoup moins mes capacités.

Mais attention : la zone n’est pas un phénomène gratuit. C’est un dopage naturel. Mais comme tous les dopages, il y a une redescente. On ne peut donc pas rester dans la zone en permanence et donc on ne peut pas compter en permanence sur ce niveau de productivité. Une fois qu’on sort de la zone on rentre dans une très légère déprime. Comme après avoir bu de l’alcool (oui, oui, c’est pour ça que vous êtes légèrement mélancolique les lendemains d’alcool). Sans compter l’énergie dépensée qui est énorme et vous laisse logiquement avec une fatigue à gérer ensuite.

L’habitude

Autant j’ai appris à apprivoiser à perfection les deux premiers phénomènes, autant j’ai des lacunes sur ce phénomène. Maîtriser l’habitude est une arme surpuissante. Car une fois qu’un comportement devient habituel chez vous, il ne dépense plus aucune énergie. On se brosse les dents tous les jours sans même y penser. Ce phénomène est si puissant que beaucoup d’experts en productivité en font leur argument principal. L’énorme avantage comparé à la zone c’est que vous ne dépensez quasiment aucune énergie. Le plus dur étant d’arriver à ancrer l’habitude.

En gros, une habitude c’est un déclencheur, puis une routine, puis une récompense. Du coup, le moyen le plus simple d’ancrer une habitude en soi est de la faire débuter avec la fin d’une habitude déjà ancrée. Si vous allez consulter vos emails tous les matins et que votre but est de venir sur ce blog tous les jours, il vous suffira de vous obliger à y aller à chaque fois que vous avez fini de consulter vos emails. Et au bout d’un certain temps (environ 21 jours), l’habitude s’ancre : vous le faites sans même plus y penser et c’est gagné.

Quelques lois sur le temps

Au regard de ce qu’on vient de voir vous avez déjà tout ce qu’il vous faut pour être autonome sur le sujet. Mais avant de vous laisser à vous-même, voici quelques lois à comprendre sur la gestion du temps.

1) Le focus est la clé / Le court terme est mortel
Le focus est un mélange entre priorité, concentration, énergie. Le focus c’est l’art de concentrer toute son énergie sur un objectif prioritaire. Au-delà du court-terme mortel. C’est un peu la conscience dans « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».

2) La procrastination n’est pas votre ennemie
Contrairement à l’idée la plus répandue, la procrastination n’est pas votre ennemie. Ce n’est pas votre amie non plus. Apprendre à faire avec vous libèrera. La procrastination c’est aussi un signal qui vous dit que vous n’avez pas forcément envie de faire une chose. À une époque je me faisais violence et je m’infligeais des punitions. Par exemple, je m’interdisais de sortir un weekend, pour m’obliger à faire le devoir maison pour lundi à l’avance. Résultat : je passais un weekend horrible à culpabiliser et je commençais quand même le dimanche soir. Je perdais sur toute la ligne. Accepter ma procrastination m’a permis de passer des weekends bien plus sereins où j’acceptais que j’allais my mettre le dimanche soir.

3) Le sommeil ne se néglige pas
On ne va pas s’éterniser là-dessus mais je suis obligé de l’écrire. Beaucoup de gens pensent avoir un problème de temps alors qu’ils ne dorment juste pas assez. Qui veut aller loin ménage sa monture.

4) Loi de Pareto
20% des causes créent 80% des effets. Telle est l’observation de Pareto. Notez que les chiffres sont arbitraire et mnémotechniques. Ça serait pareil avec « 5% des efforts génèrent 70% des résultats ». Ou « 10% des clients représentent 98% de notre chiffre d’affaires ». L’idée c’est de montrer que le travail n’est pas linéaire : il vaut donc mieux se concentrer sur ces puits de productivité. Le perfectionnisme est votre pire ennemi. Si vous pouvez créer 800€ en travaillant 10 heures avec un client, inutile de passer 40 heures de plus pour créer 200€ de plus. Autant trouver un nouveau client et refaire 800€ en 10 heures.

5) Loi de Parkinson
Aucun rapport avec la maladie. Il s’agit de dire que toutes les tâches s’étalent sur le temps que vous leur accordez. Si vous donnez un an à un étudiant pour faire un mémoire il mettra un an. Si vous lui donnez une semaine, il le fera en une semaine. Vous comprenez l’importance capitale des deadlines et autres dates-butoirs. Ne vous laissez JAMAIS imposer un « c’est pour hier » ou « c’est ASAP ». Approfondissez jusqu’à avoir une réponse. « D’accord tu ne peux pas me donner de date précise mais tu pensais plutôt à l’ordre de grandeur de l’heure ? De matinée ? De la journée ? De la semaine ? Du mois ? »

6) La productivité n’est pas juste
On a généralement beaucoup de mal à l’accepter. « Les mauvais ouvriers accusent toujours leurs outils ». Il y a des gens qui seront jusqu’à 1000 fois plus productifs que vous sur une tâche donnée. La bonne nouvelle c’est que vous pouvez souvent décupler votre propre productivité en vous formant. Pensez-y : un an de travail d’un employé de Renault, génère autant de profit que…17 jours de travail d’un employé d’Apple.

7) Maîtriser la zone c’est de la triche
Si vous faites partie des gens qui arrivent à maîtriser la zone, vous allez pouvoir accomplir des choses qui paraissent impossible dans une période de temps donnée. C’est surpuissant. Surtout si vous êtes très sensible à la procrastination : la zone est la manière la plus efficace de s’en sortir.

Je vous écris d’ailleurs en plein phénomène de zone. La zone porte bien son nom : c’est un endroit qui vous rend efficace mais aussi qui vous enferme. Il est actuellement 1 heure du matin et je continue à écrire car je sais que je si je sors de la zone, j’écrirai 5 fois plus lentement. D’ailleurs j’ai écrit davantage en une heure qu’entre 16 heures et 20 heures. Parce que pendant ces 4 heures, j’ai été interrompu, mon attention était flottante, etc.

8) L’engagement devant témoin est un levier puissant
Fixez-vous des objectifs, devant témoins, avec une date-butoir. Vous verrez que la peur de manquer à ses engagements est un levier extrêmement puissant. C’est d’ailleurs comme ça que je suis devenu végétarien après 4 ans de tergiversations. Un jour j’ai fait un pari devant témoin et c’était réglé. Du jour au lendemain. Trouvez-vous un binôme qui vous permettra de vous engager.

Quelques méthodes célèbres

Attention : les méthodes que je vais vous présenter se contredisent toutes entre elles. À vous rendre fou quand vous ne le savez pas. On va faire un tour des méthodes les plus connues que j’ai pu essayer.

1) La todo list

L’outil le plus classique mais aussi le plus galvaudé. Alerte maximale : prenez garde à ne pas perdre vos objectifs long-terme. Une bonne liste utilise une planification efficace : des tâches non-vagues, hiérarchisées par priorité et découpées en morceaux. Non-vague : je ne dis pas « se mettre au judo » mais « arriver à faire deux heures de judo par semaine ». Découpée en morceau : je ne dis pas « se mettre au judo » mais « demain je vais me renseigner sur les horaires des trois clubs les plus proches de chez moi ».

2) Méthode GTD

Probablement la méthode la plus connue. Impossible de résumer les plus de 300 pages en deux phrases. Mais grosso modo l’auteur part du principe que le cerveau fait tourner des rappels en fond de tâche. Comme « penser à sortir le chien ». Il faut donc les sortir de votre tête car ils occupent de la bande-passante. Comment ? En listant TOUT ce que vous avez à faire et en l’écrivant quelque part.

Vous allez ensuite classer toutes ces tâches dans des listes contextuelles. Pourquoi ? Parce qu’on ne peut faire une tâche que dans un contexte donné. Inutile donc d’encombrer sa liste de tâches qu’on ne peut pas faire dans un lieu donné. Exemple : je vais me faire une liste « Ordinateur Internet » dans laquelle je vais mettre toutes les choses qui me demande d’être devant un ordi connecté à Internet. J’aurais également une liste « Ordinateur hors-ligne » , « Maison », « Téléphone », « Supermarché », « Bureau », etc.

Du coup, à chaque fois que je suis dans un contexte donné, je n’ai plus qu’à sortir la bonne liste. L’auteur suggère également une liste « En attente » qui contient toutes les tâches déléguées.

En ce qui concerne l’organisation, il propose la procédure qui suit. Tout ce qui ne demande aucune action est supprimé/archivé sur le champ, ce qui demande une action d’autrui est délégué, ce qui me demande une action de plus de deux minutes est reporté . Enfin, ce qui prend moins de deux minutes est fait sur le champ. Pourquoi ? Parce que ça prendrait plus de temps de le mettre dans le système.

Enfin, vous débarrassez de votre agenda tout ce qui n’est pas un impératif absolu. Ne reste donc que ce qui ne peut être manqué. Ça vous permet de ne plus confondre votre agenda et votre todo list et d’avoir une vision clair et sereine de vos obligations. Ça fait 5 ans que mon agenda fonctionne ainsi et c’est beaucoup plus efficace.

On pourrait en dire encore beaucoup : je vous ai mis un résumé en annexe. Ma seule mise en garde : c’est une méthode qui convient aux gens déjà organisés. Sinon c’est très lourd. Je n’ai conservé dans mon quotidien que les concepts d’Inbox et d’Agenda GTD.

3) La semaine des 4 heures

Vous vous rappelez quand je disais que les méthodes se contredisaient ? Et bien la semaine des 4 heures c’est la némésis de la méthode GTD. Elle repose sur la non-interruption (donc on ne fait pas les choses qui prennent moins de deux minutes) et la loi de Pareto.

Par exemple, l’auteur consulte ses emails à heure fixe. Tous les jours à 16h00. Le reste du temps il a un message d’absence. Afin de se soustraire aux fameux coûts de basculement. Sans être aussi extrême, vous pouvez vous dire que vous n’allez voir vos emails qu’une fois par heure.

De la même manière, il mène la chasse aux mécanismes de Pareto. Afin de ne jamais confondre être occupé et être productif. Se concentrer sur les 20% de travail qui vont créer les 80% de résultats. Vous l’aurez compris : l’auteur est ontologiquement opposé au fait d’avoir des notifications sur votre téléphone.

4) La matrice Eisenhower


Super simple à mettre en oeuvre : un papier et un stylo. Vous tracez un tableau à deux variables : urgence et importance. Selon la position d’une tâche dans la case, la matrice vous dit quoi faire.

5) La méthode pomodoro
Une des méthodes les plus efficaces sur moi : pendant 25 minutes vous vous concentrez sur une seule et unique tâche. Puis vous faites une pause de 5 minutes. Puis re 25 minutes, re pause de 5 minutes, et ainsi de suite. La quatrième pause étant de 15 minutes. Ce n’est pas tant les durées (vous pouvez les changer) que la mécanique qui est importante. En promettant une pause à votre cerveau vous lui rendez la concentration plus facile. De même en gardant des sessions courte, vous savez qu’en moyenne une sollicitation extérieure attendra 12,5 minutes (25/2) avant d’avoir une réponse de vous. Ça reste acceptable socialement. L’autre gros avantage de la méthode pomodoro c’est qu’elle reproduit spontanément les effets de la zone.

6) La règle 1-3-5


La plus simple de toutes. Au lieu de faire des listes à rallonge vous choisissez, la veille, une tâche principale, trois secondaires et 5 mineures. Simple et efficace.

7) Le calendrier total
Vous planifiez, la veille, toute votre journée à la minute près. Même votre douche et votre déjeuner. L’idée ce n’est pas ensuite de tout faire à la lettre mais d’avoir de grandes lignes de direction. Ça vous permet aussi de comprendre pourquoi vous ne faites pas ce que vous pensez faire.

8) Le Bullet Journal
Il s’agit d’un système élaboré. L’idée c’est de réunir dans un seul endroit : votre agenda, vos todo list, vos listes quelconques, vos objectifs long terme et vos notes.

Il faudrait un article entier pour décrire la méthode. Je vous mets un résumé dans une vidéo en annexe. Mais l’idée de tout avoir au même endroit est pas mal. Avec notamment un principe clé : chaque fois que je ne fais pas une tâche de ma liste, je fais un signe pour la reporter. Et le fait de s’obliger à faire ce signe permet de réaliser qu’on met trop de tâches dans ses listes et qu’on en reporte trop.

9) La méthode des 3 objectifs
Bien plus légère. Finies les listes interminables. Vous choisissez 3 objectifs de long terme. Et vous vous engagez à faire chaque jour trois actions : une par objectif. Peu importe quoi, vous êtes obligé de faire au moins quelque chose. Ça permet de vous aider à voir plus long terme et de vous faire rentrer dans une routine. Si j’avais fait ça pour mon livre, il aurait déjà été écrit.

10) L’anti-méthode
Puisque tout se contredit vous décidez de vous laisser voguer à vos envies, sans objectif. Ce n’est pas une blague. Je le fais de temps en temps et ça permet de se reconnecter avec ses vraies aspirations.

Conclusion

En définitive, c’est avant toute une question d’envie : inutile de vouloir être productif si au fond vous n’avez pas l’envie de faire la chose. Ça reviendrait à s’entraîner à courir avec des poids aux pieds.

L’art de se fixer un cap et s’y tenir (le focus) est crucial. Sinon vous risquez d’avancer à vide. Or, pour se fixer un cap, il faut décoller les yeux de son quotidien pour penser long terme et sens de la vie. La plupart des gens y renoncent parce qu’on y découvre des choses trop douloureuses : comme par exemple que ce qu’on fait depuis 20 ans est globalement inutile.

Une fois qu’on a ce cap, on a sa voie. Une fois qu’on a sa voie on peut retrouver la capacité à dire non. Sans ça, vous êtes condamné à accepter les objectifs des autres et non plus les vôtres.

Et surtout…ne faites pas mon erreur : acceptez vos limites. Ne cherchez pas à tout prix à changer votre nature. Il y a tellement de méthodes que vous pouvez facilement picorer pour composer la méthode qui vous ira le mieux. Ne complexez pas : je suis une des personnes les moins organisées que vous puissiez imaginer, et pourtant ça ne m’a jamais empêché de faire des choses.

Pour aller plus loin

Résumé du livre de la méthode GTD

Pourquoi le temps donne l’impression de passer plus vite à mesure que vous vieillissez ?

Les outils du mercredi : comment optimiser son temps ?

 

Inside the mind of a master procrastinator

Why Procrastinators Procrastinate

 

How to Beat Procrastination

 

The Procrastination Matrix

 

Mastering Psychology for Startup

The myth of Multitasking

Le flow – 5 secrets pour être ultra-perforrmant et atteindre ses objectifs

Mes 3 méthodes de productivité : flow, habitudes et abandon de l’objectif

The Power of Habit

The paradox of choice

L’outil qui change la vie (mon bullet journal)

 

Comment faire pour être plus productif ?

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